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Circuit-découverte
de sites
archéologiques du Montréal fortifié |
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Gaspard-Joseph
Chaussegros de Léry, né à Toulon
en 1682, a été, de 1716 à 1756,
ingénieur en chef du roi en Nouvelle-France.
Au cours de cette période, il a élaboré
les plans et supervisé les travaux de nombreux
systèmes défensifs incluant ceux de Montréal
et de Québec ainsi que des forts Chambly, Niagara,
Saint-Frédéric et Sault-Saint-Louis (Kahnawake).
Aujourd’hui, il nous invite à découvrir,
grâce au marquage au sol, des vestiges archéologiques
de son époque. |
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Saviez-vous
que Montréal
était une ville
fortifiée ? |
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Chaussegros de Léry
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Depuis ses débuts, Montréal est
défendue par des ouvrages fortifiés. Dès
1688, l’administration coloniale incite ses habitants à
construire de nombreux réduits constitués de fortins,
redoutes, maisons et moulins fortifiés. Une première
palissade de bois est élevée entre 1687 et 1689.
En 1712, Louis XIV apporte son consentement à l’édification
d’une fortification maçonnée ; le projet est
pris en charge en 1716.
La construction des remparts en maçonnerie
de pierre, entre 1717 et 1738, donne une impulsion considérable
à l'économie de Montréal. En 1744, à
la veille de la guerre, des améliorations seront apportées.
Symboles d’autorité et gages de sécurité,
ceux-ci sont conçus selon les règles de l’art
de la fortification qui prennent notamment en compte la topographie
du site. Montréal se trouvant sur un terrain plutôt
plat, il est facile d’appliquer le principe du flanquement
qui veut que toutes les parties de l’enceinte bastionnée
soient à la vue des défenseurs. De cette façon,
la ville se trouve à l’abri d’un siège
en règle, la menace pouvant plutôt venir d’une
troupe importante soutenue par une petite artillerie. |
Plan de la Ville
de Montréal,10 septembre 1725 par Chaussegros de Léry.
Archives nationales (France), no 475B. |
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Outils
servant à travailler la pierre. Anonyme,
vers 1740. Archives nationales du Québec.
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Du côté du fleuve,
où l’attaque ne peut se faire que par bateau, on
construit une simple muraille de maçonnerie, surmontée
d’un parapet percé de meurtrières, et parfois
renforcée d’un mur de soutènement et d’un
terre-plein. Du côté de la terre ferme, afin de se
protéger contre le tir de canons de petit calibre, on élève
une muraille semblable à celle qui donne sur le fleuve
mais renforcée d’une banquette qui supporte le chemin
de ronde. Un fossé et un glacis y sont aménagés,
formant une barrière défensive dont la largeur dépasse
25 mètres.
De nombreux ouvriers travaillent sur le chantier.
Les plus importants sont les maçons et les tailleurs de
pierre mais on recrute également des charretiers, des charpentiers,
des forgerons, des scieurs, des serruriers, des couvreurs et d’autres
travailleurs spécialisés. Cependant, ce sont les
journaliers qui sont en plus grand nombre. Travaillant avec les
soldats, ils sont embauchés par les entrepreneurs-maçons
et les autorités qui ordonnent les corvées.
La ville fortifiée du XVIIIe siècle
présente un tissu urbain dense. Elle est occupée
par de grands édifices appartenant à des communautés
religieuses et dotés de jardins murés ainsi que
par près de 400 maisons construites entre 1720 et 1780.
À la suite de l’adoption, en 1801, de l’Acte
pour abattre les anciens Murs et Fortifications qui entourent
la Cité de Montréal, on procède au démantèlement
des fortifications entre 1804 et 1817. Dégagée de
son enceinte, la ville s’ouvre alors sur le fleuve et sur
les faubourgs. À compter de 1805, on compte deux fois plus
d’habitants dans les faubourgs que dans la ville. |
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