Nombre d'étages : 5 dernier étage en retrait non visible de la rue
Matériau dominant : pierre
Type de toit principal : plat
Pour plus d'information sur les caractères physiques du bâtiment, veuillez consulter le relevé des
caractères physiques.
Pierre
:
Grès chamois bleuté non identifié, qui proviendrait de l'Ohio (États-Unis) selon une source [teinte similaire à la « bluestone » de l'état de New York].
En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Histoire du bâtiment
En 1870, la Montreal Telegraph Co, une entreprise de communication par fil, achète de la succession Valois le lot situé au coin des rues Saint-François-Xavier et Saint-Sacrement où d’anciens bâtiments logeaient déjà des bureaux. La compagnie, déjà en activité dans un édifice adjacent, est en pleine croissance sous la férule de son richissime président, Sir Hugh Allan. En 1872, la Montreal Telegraph démolit les bâtiments acquis deux ans plus tôt puis elle construit son édifice en 1873. Elle y installe son siège social et sa centrale télégraphique en 1874. Des locataires occupent ensuite d’autres locaux, dont la Montreal Commercial Agency, la Montreal Telegraph continuant toutefois à occuper la majeure partie de l’immeuble.
Andrew Allan devient président de la Montreal Telegraph au début des années 1880. C’est également à cette époque qu’apparaît la Great North Western Telegraph Co., locataire pendant près de 40 ans et qui donne son nom à l’édifice au début du XXe siècle. On note au fil du temps, parmi les nombreux occupants, la présence de plusieurs compagnies de télégraphie, dont celle du Canadien National, locataire des années 1920 à 1957, et propriétaire de l’édifice de 1954 à 1957.
Les années 1960 et 1970 amènent du changement. Plusieurs entreprises de graphisme s’y installent. La fonction résidentielle apparaît pour un temps, un journal hongrois y est produit et un disco-bar ouvre ses portes, mais des étages restent vacants. L’arrivée d’un nouveau propriétaire amène en 1989 la reconversion complète de l’édifice en immeuble de bureaux. L’intérieur est rénové et l’extérieur restauré (avec l’aide d’une subvention), l’ancien étage supérieur étant toutefois modifié en s’inspirant de celui d’origine. Un étage supplémentaire est aussi ajouté en retrait. Au début des années 2010, l’édifice est occupé par diverses entreprises liées notamment au monde des communications et de la culture.
Détail de la façade d’angle. Gilles Lauzon, 2012.
Ornements des chapiteaux de pilastres. Gilles Lauzon, 2012.
Élévation latérale (vue de la rue Saint-François-Xavier). Gilles Lauzon, 2012.
Architecture
L’immeuble imposant occupe un emplacement de choix à l’angle de deux rues au coeur du secteur des affaires de son époque. De forme quasi rectangulaire, il occupe presque tout le lot. Il compte cinq étages incluant le rez-de-chaussée, un faux étage de comble et un étage ajouté en retrait, invisible de la rue. Le faux étage de comble, bien que modifié, rappelle par sa forme la toiture d’origine combinant une section verticale, un étroit brisis fortement incliné et une couverture en terrasse. Le parement en pierre taillée est un grès chamois importé des États-Unis.
L’élévation d’angle constitue d’une certaine façon la façade-vedette de l’ancien siège social, entre deux élévations comptant respectivement neuf et cinq travées. Rues du Saint-Sacrement et Saint-François-Xavier, les façades offrent des compositions symétriques et régulières, l’organisation des travées suivant respectivement un rythme 1-3-1-3-1 et 1-3-1 entre les pilastres. Les niveaux d’élévation sont quant à eux partout séparés par des corniches à ressauts. Il s’agit bien là d’une composition d’esprit classique. La Renaissance italienne, voire vénitienne, est clairement évoquée, notamment par les ouvertures cintrées inscrites avec régularité dans le jeu des saillies et des retraits. Les détails peu courants étonnent cependant, tels les pilastres ornés de rais-de-coeur ou de feuilles dressées pointues (photos). Dans l’élévation d’angle, l’édicule inscrit entre des sections de mur convexes se projette vers la rue de façon théâtrale, presque baroque. S’ajoute enfin l’influence du Second Empire français suggérée par le toit brisé atypique. Le tout révèle une liberté d’invention d’esprit britannique.
L’aspect imposant de l’édifice, son traitement architectural élaboré, le fenêtrage important et sa localisation dans le secteur des affaires suggère d’emblée un siège social de prestiqe. Les nombreux fils qui convergeaient anciennement vers un lanterneau placé au centre du toit révélaient par ailleurs le caractère particulier de cet immeuble de bureaux servant aussi de centrale télégraphique.
Dessin de l'édifice, l'année de son ouverture. L’opinion publique, 25 juin 1874.
Hopkins and Wily (bureau d'architectes) Informations concernant la carrière du concepteur
Propriétaire constructeur
:
Montreal Telegraph Company (compagnie de télégraphie) (propriétaire du 1870-11-08 au 1954-05-25) Informations disponibles pour l'année 1873 La Montreal Telegraph occupe elle-même la majeure partie de l’immeuble.
Locataire ou autre usager d'origine :
Montreal Commercial Agency of Canada (locataire de 1874 à v. 1878) Agents qui représentent différentes compagnies au Canada.
Commentaire sur la construction
Les anciens bâtiments n'existent plus en mai 1872. L'édifice du Montreal Telegraph est en construction en 1873, et il est occupé en mai 1874.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
service de télégraphie
Fonction(s) générale(s) :
transport et communication
bureaux
Commentaire
Parmi les occupants des premières années, on trouve des marchands et des manufacturiers, comme dans les anciens bâtiments, mais ils peuvent gérer des activités menées ailleurs. Un gardien-concierge habite aussi sur place.
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : 1989 Modification à la volumétrie verticale du bâtiment. Ajout d'un ou de plusieurs étages au bâtiment. Restauration ou recyclage du bâtiment.
Reconversion complète en immeuble de bureaux ; intérieur rénové ; ancien étage « mansardé » modifié ; nouvel étage en retrait. Murs extérieurs restaurés, avec subventions.
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Canadien National (propriétaire de 1954 à 1957) Le service de télégraphie de la compagnie ferroviaire du Canadien National est locataire à compter des années 1920, donc longtemps avant que le CN n'achète en 1954.
Locataires :
Great North Western Telegraph Co (locataire de v. 1883 à v. 1925)
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-31-8618-00
Propriété
:
0040-31-8618 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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