En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Ce bâtiment fait partie de l'ensemble suivant :
Séminaire de Saint-Sulpice Histoire de l'ensemble Le séminaire est scindé en deux bâtiments pour les besoins de cet inventaire. La plus vieille partie a été construite aux XVIIe et XVIIIe siècles, la plus récente au milieu du XIXe. Cette dernière était la première section d’un projet qui devait remplacer entièrement l’ancien immeuble. Il n’a pas été complété.
Les bâtiments de cet ensemble et leurs dépendances sont situés dans le territoire du site patrimonial du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice (classé).
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Histoire du bâtiment
Les sulpiciens construisent ce bâtiment de 1848 à 1850, comme première phase d’un projet plus vaste, mais non complété. Chargés en 1840 par l'évêque de Montréal de voir désormais à la formation complète des prêtres pour le diocèse de Montréal, les sulpiciens fondent aussitôt le Grand Séminaire de Montréal. D’abord logé dans leur collège situé au faubourg des Récollets (rue Saint-Paul), l’institution appelée à une rapide croissance requiert de nouveaux locaux. À compter de 1848, les sulpiciens s'engagent dans un vaste projet de construction, rue Notre-Dame, un seul immeuble devant réunir leur résidence et les locaux du grand séminaire récemment créé. La conception et la direction du projet sont confiées à l'architecte John Ostell. Afin d'éviter le déplacement des sulpiciens durant les travaux, le projet doit être réalisé en trois étapes, chacune devant entraîner la démolition d’une partie du vieil immeuble en place, à commencer par l’aile gauche de l’ancien édifice. Les travaux de la première partie sont complétés en 1850, mais les sulpiciens reconsidèrent le projet et décident de faire plutôt construire le grand séminaire à l'extérieur de la vieille ville, dans leur domaine de la montagne (rue Sherbrooke). Le nouveau bâtiment construit avant cette décision correspond donc environ au tiers du nouvel édifice projeté, qui devient en quelque sorte une adjonction au séminaire existant.
Le nouveau bâtiment sert en partie à loger le presbytère de la paroisse Notre-Dame dont les sulpiciens ont la charge de la cure, d’où l’appellation associée à cette partie du séminaire ainsi agrandi. Sans doute sitôt après la construction de l’immeuble en pierre, un étroit corps de bâtiment en brique est d’ailleurs construit pour relier ce presbytère à l’église. Les bureaux d’affaires des sulpiciens sont également installés dans le nouvel immeuble tandis que des chambres sont aménagées aux deux étages supérieurs, le séminaire s’y prolongeant.
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Détail de l’extrémité de l’aile proche de la rue. Gilles Lauzon, 2010
Architecture
Ce bâtiment prolonge le vieux séminaire, mais il correspond au tiers d’un édifice qui devait le remplacer en entier. Il aurait occupé la pleine largeur de cet emplacement situé au centre de la vieille ville alors en pleine mutation. L’édifice compte quatre étages incluant le rez-de-chaussée, ainsi qu’un étage de soubassement visible à l’arrière. Ses toits à deux versants se font discrets en comparaison de ceux du vieux bâtiment. Il est entièrement recouvert de pierre taillée lisse, sans moellons apparents ni bossages rustiques – même à l’arrière –, une première pour un édifice conventuel montréalais.
La partie construite l’a été en vue d’une composition symétrique comprenant une aile à chaque extrémité et, au centre, un avant-corps monumental légèrement avancé. À ce tripartisme horizontal (projeté) répond une division verticale également en trois parties, soit le rez-de-chaussée, une partie médiane comprenant deux niveaux et enfin un étage de faible hauteur traité comme un étage-attique. Cette composition est classique, comme l’est le vocabulaire architectural, les chambranles moulurés différents d’un étage à l’autre, trouvant leur source dans la Renaissance. L’ensemble du projet inachevé reflète un classicisme anglais établi depuis James Gibbs (1682-1754) qui, exempt dans ce cas-ci d’éléments baroques, peut aussi être associé au mouvement néoclassique. Enfin, le retour d’équerre des ailes vers la rue n’est pas étranger à cette même tradition britannique tout en correspondant à une volumétrie courante sous le Régime français.
Le caractère institutionnel de ce bâtiment paraît évident, même sans tenir compte du vieux bâtiment dont il constitue finalement une adjonction. Ses dimensions imposantes et le raffinement de son traitement architectural témoignent de la croissance des activités des sulpiciens montréalais qui viennent alors de recevoir une reconnaissance légale et de fonder leur grand séminaire (en 1840). L’aspect inachevé du bâtiment reflète quant à lui la décision prise en cours de chantier de plutôt installer la nouvelle institution ailleurs.
La Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice Informations disponibles pour l'année 1681 La Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, dont la maison-mère est à Paris, possède l’immeuble jusqu’en 1764.
Commentaire sur la construction
La démolition de l'ancienne aile gauche du séminaire a commencé à la fin de mars 1848, selon un reportage du journal L'Avenir. De toute évidence, les travaux sont interrompus en 1850 alors que les sulpiciens reviennent sur leur décision de construire le grand séminaire dans le Vieux-Montréal. Un corps de bâtiment en brique faisant le lien avec l’église est peut-être ajouté après la construction principale. L’existence légale accordée en 1840 à la corporation de « Les Ecclésiastiques du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal » a rendu officiel le statut de propriétaire des sulpiciens de Montréal.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
presbytère
résidence d'ecclésiastiques
Fonction(s) générale(s) :
religion
habitation
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Les Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal (propriétaire à partir du 2006-05-09) Cette appellation est officialisée par des lettres patentes émises le 9 mai 2006, mais elle était déjà utilisée alors que le nom officiel était encore celui des Écclésiastiques du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal. À toutes fins utiles, les sulpiciens de Montréal possèdent l’édifice depuis sa construction.
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants :
Immeuble patrimonial classé sous le nom de Vieux Séminaire de Saint-Sulpice Anciennement un monument historique classé (1985-06-04) (juridiction provinciale)
Situé dans le site patrimonial du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice (classé). Anciennement un site historique classé (1985-06-04) (juridiction provinciale)
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)