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FICHE D'UN BÂTIMENT 
Identification  
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La maison, à l'angle de la place Jacques-Cartier et de la rue Notre-Dame Est
©Denis Tremblay, 2015
 
Dessin et aquarelle de Robert Auchmuty Sproule, 1830.
©Musée McCord d’histoire canadienne, M302. Collaboration spéciale dans le cadre d’un partenariat.
 
Dessin de John Murray, gravé et colorié, 1842-1843.
©Musée McCord d’histoire canadienne, M970.67.22. Collaboration spéciale dans le cadre d’un partenariat.
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Nom du bâtiment :

Maison Antoine-Mallard

Autre appellation :
  • Silver Dollar Saloon
Adresses civiques :
Construction et  
modifications majeures :

1810-1812/ 1977-1978/ 1982-1983

Plans de localisation :
Caractères physiques :
  • Nombre d'étages : 2½
    l'étage de comble est compté comme une moitié d'étage
  • Matériau dominant : pierre
  • Type de toit principal : en L à deux versants

Pour plus d'information sur les caractères physiques du bâtiment, veuillez consulter le relevé des caractères physiques.

Pierre :

En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.

En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « calcaire gris de Saint-Marc-des-Carrières » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.

Ce bâtiment fait partie
de l'ensemble suivant :

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Histoire du bâtiment  
 

En 1809, David Ross vend un lot vacant au manufacturier de savons et de chandelles Antoine Mallard. Ce dernier engage à l’automne 1810 l'arpenteur et architecte Louis Charland pour préparer des plans de trois maisons contiguës, celle-ci se trouvant à l'angle de la rue Notre-Dame et de la nouvelle place de marché. Le maçon Nicolas Morin et le charpentier Amable Perrault se chargent de réaliser les principaux travaux, tandis que les menuisiers Isaac Shay et Darius Bent parachèvent l’intérieur durant l’hiver 1811-1812.

Le premier occupant de cette maison – on ignore cependant s’il occupe les lieux dès la fin des travaux – est l’avocat John Boston, qui y réside pendant quelques années. À la suite d’un partage de la succession Mallard en 1835, son arrière-petite-fille Louise-Angélique-Adèle Beaudry, devient propriétaire de l’immeuble, mais sous tutelle jusqu'à son mariage en 1849 avec Georges T. Languedoc. Des commerçants, épiciers (dont N.P.M. Kurczyn en 1836), cordonniers, marchands et aubergistes, se succèdent sur les lieux. Andrew William Hood, manufacturier de savons et de chandelles, achète le bâtiment en 1861 et le revend en 1885 au bijoutier Napoléon Lefebvre qui y est déjà installé depuis 1865. Le bijoutier y demeure jusqu’à son décès en 1892 et ses héritiers conserveront la propriété jusqu’en 1967. Mais l’occupant le plus marquant est Stanislas Vallée, propriétaire du Silver Dollar Saloon, qui occupe le rez-de-chaussée et l'étage au tournant du siècle. L’aubergiste a encastré 350 pièces de 1,00 $ en argent américain dans le carrelage de son parquet et, selon Victor Morin, on s’y rendait en grand nombre « pour le plaisir de fouler cette richesse aux pieds ».

Entre-temps, l'immeuble est modifié à plusieurs reprises, ce dont témoignent les photographies anciennes. Vers 1850, vraisemblablement après le mariage de L.-A.-Adèle Beaudry et G.-T. Languedoc, des vitrines à grands carreaux sont aménagées au rez-de-chaussée, ce qui donne à l'immeuble l'apparence typique d'une maison-magasin. De plus, l'angle du bâtiment est arrondi et une porte y est aménagée. Plus tard, vers le tournant du siècle, l'arrondi est remplacé par un pan oblique.

Après la fermeture du Silver Dollar Saloon vers 1918, le rez-de-chaussée est occupé par divers petits commerces, y compris la confiserie Silver Dollar Sweets. En 1932, la United Cigar Stores entreprend des rénovations afin d’y établir une succursale pour la vente de tabac, de cigares et de journaux. L'entrée d'angle est encore modifiée, mais il faut surtout noter l'installation de très larges vitrines modernes grâce à l'installation d'un poteau d'angle et de poutres d'acier. La tabagie occupera les lieux jusqu’à la fin des années 1960.

En 1969, l'organisme Canadian Heritage of Quebec / Héritage canadien du Québec, voué à la conservation de bâtiments historiques, acquiert le bâtiment. Il réalise d'importants travaux de restauration en 1977-1978. En 1980, il offre la maison à la Ville de Montréal : la transaction est officialisée en 1982. La Ville confie la propriété à la Société immobilière du patrimoine architectural de Montréal (SIMPA), un organisme para-municipal, qui complète la restauration et rénove entièrement l'intérieur en 1982-1983, suivant les plans des architectes Lemoyne & associés. Au cours de ces travaux, on redonne à l'extérieur du bâtiment l'apparence de la maison d'origine, sans vitrines ni coin tronqué. Depuis les années 1980, et toujours en 2015, le rez-de-chaussée est utilisé comme bureau officiel d’informations touristiques. Les étages supérieurs sont occupés depuis le début des années 2000 par la Société historique de Montréal.

Voir aussi les informations sur le ou les ensembles dont ce bâtiment fait partie.

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La rue Notre-Dame pendant une élection municipale, William Notman, 1860.
©Musée McCord d’histoire canadienne, Archives photographiques Notman, VIEW-7226.0. Collaboration spéciale dans le cadre d’un partenariat.
 
Photographie d'Alexander Henderson, vers 1870
©Musée McCord d’histoire canadienne, MP-0000.1452.46. Collaboration spéciale dans le cadre d’un partenariat.
 
Le Silver Dollar Palace, photographe inconnu, 1914
©Musée McCord d’histoire canadienne, Archives photographiques Notman, MP-1984.25.1.64. Collaboration spéciale dans le cadre d’un partenariat.
 
Architecture  
 

La maison occupe depuis sa construction un emplacement prestigieux et très achalandé à l'angle de la rue Notre-Dame et de la place Jacques-Cartier − place du Marché Neuf à l'origine −, devant le monument à la mémoire de l'amiral Horatio Nelson, au coeur d'un secteur abondamment dessiné et photographié. La maison Antoine-Mallard, restaurée dans son état d'origine à quelques nuances près, constitue un bon exemple de la transition que l'on connaît au tout début du XIXe siècle entre la maison urbaine façon Nouvelle-France, avec notamment une toiture en L à deux versants percée de lucarnes et des murs coupe-feu, et le modèle achevé de maison-magasin encore à venir dans le Vieux-Montréal.

Le parement en pierre taillée témoigne en effet d'une innovation remarquable dans le contexte montréalais de l'époque. Des pierres de parement ont été remplacées ou ajoutées depuis, mais celles qui paraissent d'origine comportent pour la plupart des stries irrégulières possiblement dues à la taille au pic prévue dans le marché de maçonnerie (pierre piquée) ou encore à l'usage d'autres outils tels la laye ou le peigne. La faible hauteur et la longueur variable des pierres témoignent également de l'ancienneté du parement. Les fenêtres à petits carreaux mises en place au rez-de-chaussée lors de la restauration ainsi que la tôle à la canadienne de la couverture, faite de carreaux posés en rangs obliques, rappellent quant à elles ces éléments courants au début du XIXe siècle, tandis que les carreaux plus grands des fenêtres de l'étage rappellent les fenêtres à vantaux utilisées plus tardivement (et encore en place avant la restauration).

Une fenêtre restaurée du rez-de-chaussée, plus large que les autres, peut être vue comme une autre indication de la transition entre la maison façon Nouvelle-France et la maison-magasin plus tardive dotée de vitrines. La présence de trois entrées au rez-de-chaussée, qui concorde pour l'essentiel avec ce que l'iconographie nous apprend de la maison d'origine, suggère que la maison était conçue pour plus d'un occupant et une possible mixité d'usage, ce dont l'avocat qui l'a occupé en premier a pu profiter, combinant cabinet et logement. Il y avait aussi autrefois un accès à une cour arrière commune, mais par une entrée cochère sous la maison contiguë, rue Notre-Dame. On trouvait notamment dans la cour les cabinets d'aisance extérieurs (privés) des trois maisons de prestige construites par Mallard.

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Reportage pour la Ville de Montréal, 7 juillet 1953.
Archives de la Ville de Montréal, VM094-Y-1-17-D0496-P52 (Z-500-52)
 
Élévation, place Jacques-Cartier.
©Ville de Montréal, vers 1995.
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Élévation, rue Notre-Dame Est.
©Ville de Montréal, vers 1995.
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La maison vue du monument à la mémoire de l'amiral Horatio Nelson.
© Photographie de Normand Rajotte réalisée pour l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004
 
Une section du mur, rue Notre-Dame Est.
Photographie Gilles Lauzon, 2014
 
Construction initiale  
 
Date de construction :

1810-1812

Concepteur de la construction :
Propriétaire constructeur :
  • Antoine Mallard dit Deslauriers (manufacturier de savons et de chandelles)
    (propriétaire du 1809-03-23 au 1823-08-06)
    Informations biographiques disponibles pour l'année 1810
    À la suite du décès d’Antoine Mallard le 6 août 1823, sa veuve devient propriétaire de l’immeuble. Elle-même décédée en 1824, ses petits-enfants héritent des trois maisons contiguës dont celle-ci fait partie jusqu'à un partage en 1835.
Locataire ou autre
usager d'origine :
  • John Boston (avocat)
    (locataire de 1812 à 1818)
Commentaire sur la construction

Marché de maçonnerie avec Nicolas Morin, 25 septembre 1810; marché de charpenterie avec Amable Perrault, 26 septembre 1810; marchés de menuiserie avec Joseph Matte, 24 janvier 1811, et avec Isaac Shay et Darius Bent, 10 octobre 1811 (notaire J. M. Mondelet).

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Fonction(s) d'origine et type particulier  
 
Fonction(s) générale(s) :
  • habitation
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Autres travaux – Modifications  
 
Travaux 1 :
    Date des travaux : 1977-1978
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Restauration des murs extérieurs, remplacement des grandes vitrines au rez-de-chaussée par des fenêtres ayant l’apparence de celles d’origine.

Travaux 2 :
    Date des travaux : 1982-1983
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    La restauration est complétée et l'intérieur de l’immeuble est rénové pour abriter un bureau de renseignements touristiques et des bureaux aux étages.

Concepteur :
  • Lemoyne et associés
    (architectes)
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Autres propriétaires ou locataires (sélectif)  
 
Propriétaires :
  • Louise-Angélique-Adèle Beaudry
    (propriétaire du 1835-01-08 au 1861-05-15)
    Encore mineure, Louise-Angélique-Adèle, fille de défunt Pierre Beaudry fils, reçoit en héritage le bâtiment lors du partage de l’ensemble Mallard effectué en janvier 1835. Son père étant décédé, Joseph-Gaspard Laviolette qui a épousé sa mère en 1834 agit comme tuteur dans ses affaires. Elle épouse Georges T. Languedoc en septembre 1849, en communauté de biens (ce que le couple contestera ensuite en s'appuyant sur un contrat signé en octobre, mais la communauté de biens sera imposée dans un jugement : Languedoc et ux vs Laviolette). Elle devient majeure en janvier 1850 (à 21 ans). En somme, à compter de 1849, le couple Beaudry Languedoc est propriétaire.
  • Andrew William Hood (manufacturier de savons et de chandelles)
    (propriétaire du 1861-05-15 au 1885-07-03)
  • Succession Lefebvre
    (propriétaire du 1892-11-29 à 1967)
    Le 3 juillet 1885, Jean-Baptiste Lefebvre achète l’immeuble qu’il occupe comme locataire depuis 1865. Après son décès en 1892, ses héritiers possèdent la propriété jusqu’en 1967.
  • Ville de Montréal
    (propriétaire à partir du 1981-05-01)
    En 1983, la Ville confie la gestion de l'immeuble à la Société immobilière du patrimoine architectural de Montréal (SIMPA), une société para-municipale, après qu'elle ait mené à terme les travaux de restauration. Elle agit à toutes fins utiles comme propriétaire dans le cadre formel d'un bail emphytéotique signé en 1983, la Ville conservant la propriété. Dans les années 1990 la SIMPA est intégrée à une nouvelle société para-municipale, la Société de développement de Montréal (SDM), qui prend la relève.
Locataires :
  • Jean-Baptiste Lefebvre (bijoutier)
    (locataire de 1865 au 1885-07-03)
    Lefebvre devient propriétaire de l’immeuble le 3 juillet 1885.
  • Silver Dollar Palace
    (locataire de 1897 à 1917)
  • United Cigar Store
    (locataire du 1932-05-01 au 1969-09-30)
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Protections patrimoniales du bâtiment  
 
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
  • Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré).
    Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
  • Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
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Numéros de référence  
 
Bâtiment :

0040-56-4577-00

Propriété :

0040-56-4577
Fiche 1 de 1 sur cette propriété

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