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FICHE D'UN BÂTIMENT 
Identification  
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©Denis Tremblay, 2006
 
Hôtel Richelieu, rue Saint-Vincent, Montréal, Qc, vers 1890.Photographie par Wm. Notman & Son.
©Musée McCord d'histoire canadienne, Montréal, VIEW-1892. Collaboration spéciale dans le cadre d'une entente de partenariat.
 

photographie Denis Tremblay, 1998
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Nom du bâtiment :

Hôtel Richelieu

Autres appellations :
  • Club Jacques-Cartier
  • Édifice Le Devoir
  • Morgue de Montréal
Adresse civique :
Construction et  
modifications majeures :

1858/ 1875-1876/ 1912-1914/ 1929 

Plans de localisation :
Caractères physiques :
  • Nombre d'étages : 4
  • Matériau dominant : pierre
  • Type de toit principal : toit brisé

Pour plus d'information sur les caractères physiques du bâtiment, veuillez consulter le relevé des caractères physiques.

Pierre :

En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.

Ce bâtiment fait partie
de l'ensemble suivant :
  • Hôtel Richelieu
    Histoire de l'ensemble
    Deux bâtiments (443 Saint-Vincent et 452-454 place Jacques-Cartier) qui, avec un troisième immeuble disparu, ont fait partie à la fin du XIXe siècle, de l'hôtel Richelieu alors célèbre. Des trois immeubles, seul le 443 Saint-Vincent a appartenu au propriétaire de l'hôtel Richelieu, les deux autres bâtiments étant loués.

Cliquez sur le nom de l'ensemble pour obtenir la liste des bâtiments de cet ensemble.

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Histoire du bâtiment  
 

L’homme d’affaires Séraphino Giraldi fait construire cet immeuble en 1858. Giraldi avait auparavant acquis cet emplacement en 1828 sur lequel se trouvaient des écuries. Le lot se situe au nord d’une autre de ses propriétés, la maison Edward-William-Gray.

L’édifice est d’abord occupé principalement par des bureaux d’avocats, dont ceux de Louis Bétournay, de Georges-Étienne Cartier, de Sévère Rivard et d’Antoine-Aimé Dorion. Le dernier étage est toutefois réservé à des logements. L’immeuble est demeuré aux mains des héritiers de Giraldi jusqu’en 1873.

L’immeuble change de vocation au milieu des années 1870 lors du changement de propriétaire. Le nouvel acquéreur, Isidore Brien dit Durocher, possède déjà l’hôtel Richelieu voisin. Il transforme l’immeuble de bureaux en établissement hôtelier en y aménageant une quarantaine de chambres et l’intègre à son exploitation. Bien que Durocher cède la propriété du bâtiment à la famille Saveuse de Beaujeu vers 1890, il continue d’y diriger l’établissement hôtelier pendant une dizaine d’années. Après la fermeture de l'Hôtel Richelieu en 1902, le Club Jacques-Cartier (Club Cartier), associé au parti Conservateur, occupe durant près d’une décennie tout l’édifice. À la suite de deux incendies survenus en 1912 et 1913, l’immeuble est rénové. Le toit à deux versants est remplacé par une fausse mansarde ajoutant ainsi un étage au bâtiment et la terrasse est vraisemblablement supprimée. Le journal Le Devoir s'y installe en 1914, puis quitte dix ans plus tard lorsque le gouvernement du Québec acquiert l’immeuble pour y aménager les bureaux du coroner, la morgue et le laboratoire de recherches médico-légales. Lorsque ces services judiciaires sont relocalisés en 1969 sur la rue Parthenais, l'immeuble est de nouveau modifié pour accueillir un restaurant au rez-de-chaussée et des bureaux aux étages supérieurs. En 2008, l’édifice, redevenu exclusivement un immeuble de bureaux, faisait l’objet de travaux de restauration.

Voir aussi les informations sur le ou les ensembles dont ce bâtiment fait partie.

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Construction initiale  
 
Date de construction :

1858

Propriétaire constructeur :
  • Séraphino Giraldi (aubergiste, marchand)
    (propriétaire du 1828-03-15 au 1869-05-31)
    Informations biographiques disponibles pour l'année 1849
    Après le décès de Séraphino Giraldi en 1869, sa succession conserve la propriété jusqu’en 1873. Plusieurs auteurs donnent plutôt Joseph Bilodeau comme propriétaire. Il y a ici confusion avec le nom de Joseph Béliveau, qui fut propriétaire sur le lot voisin d'une taverne de 1856 à 1858, puis de l'hôtel Richelieu jusqu'en 1865.
Locataire ou autre
usager d'origine :
  • Louis Bétournay (avocat)
    (locataire de 1859 à 1871)
    Parmi les cabinets présents en 1859, signalons celui de l'avocat Louis Bétournay, associé de 1861 à 1871 à George-Étienne Cartier et à François P. Pomminville, conseiller de la ville de Montréal de 1870 à 1872 dans le quartier Est et membre du Comité du feu.
Commentaire sur la construction

Date déterminée à l'aide des rôles d'évaluation. Plusieurs auteurs donnent 1861 comme année de construction, sans aucune source à l'appui sinon un renseignement fixant la fondation de l'hôtel Richelieu à 1861. Or, selon le Lovell, cet hôtel apparaît plutôt en 1858 sur le terrain voisin.

Selon le rôle d'évaluation de mai 1859, 60 % du bâtiment est loué; cinq cabinets d'avocats occupent la partie droite de l'immeuble, alors que la partie gauche demeure vacante.

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Fonction(s) d'origine et type particulier  
 
Fonction(s) spécifique(s) :
  • affaires légales
  • logements
Fonction(s) générale(s) :
  • bureaux
  • habitation
Commentaire

85% de la valeur locative totale est affectée à des bureaux d'avocats et 15% à des logements au dernier étage.

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Autres travaux – Modifications  
 
Travaux 1 :
    Date des travaux : 1875-1876

    Transformation de l'immeuble de bureaux en hôtel.
    Une terrasse est vraisemblablement aménagée au rez-de-chaussée en façade du bâtiment lors de ces travaux. Un article de L’Opinion Publique, daté du 29 juin 1876, souligne l’ouverture du nouvel Hôtel Richelieu qui comprendrait une quarantaine de nouvelles chambres.
Travaux 2 :
    Date des travaux : 1912-1914
    Modification à la volumétrie verticale du bâtiment.
    Ajout d'un ou de plusieurs étages au bâtiment.

    Ajout d'un quatrième étage par la transformation du toit à deux versants en fausse mansarde. Des lucarnes cintrées disparaissent lors de ces travaux. Ces modifications sont réalisées à la suite de deux incendies survenus en 1912 et 1913 qui semblent ne laisser que la structure intacte. Détruite lors du sinistre, la terrasse qui ornait la façade du bâtiment n’est pas reconstruite.
    Les plans d'assurance-incendie de 1912 et de 1916 montrent que l'élévation de l'immeuble passe de trois étages et demi à quatre étages.
Travaux 3 :
    Date des travaux : 1929
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Ajout d'une annexe d'un étage de 22 pieds par 18 pieds à l'arrière.
    Suite aux plaintes des fonctionnaires concernant de l'exiguïté de la morgue, des travaux de 2 900 $ sont exécutés par l'entrepreneur Jean-Baptiste Gratton afin de construire un débarcadère pour les cadavres, à l'arrière du bâtiment. Il n'est question d'aucune modification intérieure, contrairement à ce qui est écrit dans le Répertoire d'architecture de la CUM. De plus, il y a erreur sur le numéro du permis du 30 juillet 1929; il s'agit du numéro 3301 et non 330. Rappelons qu'en 1924, le gouvernement avait modifié l'intérieur du bâtiment. Selon les journaux de l'époque, les travaux sont terminés en avril 1924. Par contre, aucun permis de construction dans le Prix Courant, ni aux archives de la ville de Montréal n'a été trouvé entre octobre 1923 et avril 1924.
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Autres propriétaires ou locataires (sélectif)  
 
Propriétaires :
  • Isidore Brien dit Durocher (hôtelier)
    (propriétaire de 1875 à v. 1890)
    Isidore Brien dit Durocher est aussi propriétaire, depuis 1872, de l'Hôtel Richelieu situé sur le terrain voisin.
  • succession Saveuse de Beaujeu
    (propriétaire de v. 1890 à v. 1910)
    La famille Saveuse de Beaujeu possédait anciennement la seigneurie de Soulanges. Certains membres de cette famille furent députés pour le Parti conservateur.
  • Gouvernement du Québec (ministère des Travaux publics)
    (propriétaire de 1925 à 1969)
    Le gouvernement devient propriétaire un an après avoir entrepris des rénovations et s'être installé dans le bâtiment.
Locataires :
  • George-Étienne Cartier (avocat)
    (locataire de 1860 à 1873)
    Informations biographiques disponibles pour l'année 1849
    Avocat et homme politique, il occupe jusqu'à sa mort en 1873 un bureau dans l'immeuble en association avec François Pominville et, après 1862, Louis Bétournay.
  • Sévère Rivard (avocat, politicien, promoteur)
    (locataire de 1861 à 1875)
    Avocat (1834-1888), né à Yamachiche et maire de Montréal (1879-1881). À partir de 1872, il partage son cabinet avec le membre de l'Institut canadien Gustave Adolphe Drolet et, à partir de 1874, avec Michel Laurent (voir ce locataire).
  • Antoine-Aimé Dorion (avocat, politicien)
    (locataire de 1866 à 1875)
    Avocat (1818-1891) né à Sainte-Anne-de-la-Pérade, membre de l'Institut canadien et chef du Parti rouge, opposant à la Confédération puis député libéral et ministre de la Justice du Canada sous MacKenzie, bâtonnier puis juge en chef. Président de la Société Saint-Jean-Baptiste, il partage son cabinet avec les avocats Winceslas Dorion et Christophe-Alphonse Geoffrion, son gendre et ministre sous Wilfrid Laurier.
  • Michel Laurent (architecte, promoteur)
    (locataire de 1874 à 1875)
    Architecte (1833-1891), élève de Georges Browne, concepteur notamment de l'édifice de la Banque d'Épargne et des entrepôts des Soeurs Grises. Travaille avec les avocats Sévère Rivard et Gustave Drolet comme promoteur et spéculateur, surtout au village Saint-Jean-Baptiste (actuel Plateau Mont-Royal).
  • Hôtel Richelieu (hôtel)
    (locataire de 1875 à 1902)
    Il pourrait y avoir eu interruption dans l'occupation du bâtiment en 1889, le temps que se règle la faillite du propriétaire Isidore Brien dit Durocher.
  • Club Jacques-Cartier (club privé)
    (locataire de 1902 à 1912)
    Club privé, foyer de l'organisation conservatrice de Montréal et présidé par l'avocat et juge en chef Gustave Lamothe.
  • Le Devoir (journal)
    (locataire de 1914 à 1924)
    Informations disponibles pour l'année 1915
    Le Devoir partage le bâtiment avec le journal Le Nationaliste et l'Imprimerie Populaire.
  • Morgue de Montréal
    (locataire de 1924 à 1969)
    Dès son déménagement sur la rue Saint-Vincent, les employés de la Morgue se plaignent des conditions de travail, le bâtiment n'ayant pas été conçu pour ce genre d'activités. Le système de chauffage est déficient, les fourgons sont sales et les cadavres disparaissent mystérieusement. Rappelons que le bâtiment héberge également le Laboratoire médico-légal de Montréal et les bureaux des coroners. Fondé en 1914 et installé alors sur la rue Saint-Antoine, le Laboratoire médico-légal de Montréal est le troisième plus ancien au monde, et le premier en Amérique du Nord.
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Protections patrimoniales du bâtiment  
 
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
  • Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré).
    Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
  • Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
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Numéros de référence  
 
Bâtiment :

0040-56-6026-00

Propriété :

0040-56-6026
Fiche 1 de 1 sur cette propriété

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