En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Ce bâtiment fait partie des ensembles suivants :
Ensemble Viger-Cherrier Histoire de l'ensemble Cet ensemble historique et géographique plutôt qu'architectural est composé de huit bâtiments construits entre 1800 et 1880 aux alentours de la rue Saint-Amable par la famille Viger-Cherrier. Six de ces bâtiments ont été restaurés dans les années 1960.
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Avertissement :
L'appellation est due à l'exploitation, à partir de 1849, d'une fabrique et d'un magasin de tabac par Alexis Dubord qui utilise en guise d'enseigne, une figure sculptée en ronde-bosse d'un patriote (Québécois d'antan vêtu de la tuque, du capot traditionnel et chaussé de souliers de boeuf). Cette figure était toujours visible au premier quart du XXe siècle.
Histoire du bâtiment
En 1814, à la suite d’un partage entre les héritiers de Denis Viger, sa veuve Perrine-Charles Cherrier acquiert ce terrain vacant et engage immédiatement des entrepreneurs sous seing privé pour construire une maison. Le bâtiment est parachevé au début de novembre de la même année, lorsque les marchands John Lewis Hoofstetter & fils et Justus Sherwood Merwin en deviennent les premiers occupants. Les Hoofstetter y restent jusqu’en mai 1817 tandis que Merwin, qui n’occupe que deux pièces dont une servant de magasin au rez-de-chaussée, quitte vers juin 1816.
Des marchands et épiciers s'y succèdent au cours des décennies suivantes. En 1847, lors de l'élaboration du premier rôle d'évaluation, un épicier (grocery & wines) y tient son commerce et y habite; un cordonnier et un sellier semblent aussi occuper des locaux et des logements plus petits. L’occupant qui marque le plus les lieux est un manufacturier de tabac à priser et de cigares, Alexis Dubord, qui loue une partie du bâtiment à compter de 1849. En 1854, il en occupe les deux tiers, dont un logement où il semble habiter pendant un certain temps. Un cordonnier y tient aussi boutique. La croissance des affaires de Dubord nécessitant plus d’espace, l’entreprise loue à partir de 1857 une maison en arrière du magasin, aujourd’hui le 166-170, rue Saint-Amable. Le magasin et les bureaux sont situés rue Saint-Paul, tandis que la manufacture de tabac se trouve rue Saint-Amable. Cette réorganisation permet toutefois à une partie des étages au-dessus du magasin de servir de logement, En 1864, un neveu de Dubord qui dirige l'entreprise y habite tandis que Dubord réside rue Saint-Denis. Une partie de l'immeuble restera ainsi habitée par des membres de la famille et par d'autres locataires jusqu'à la fin du siècle, et au-delà. Durant les années 1920, une statue de bois représentant un habitant en costume traditionnel, sûrement en place depuis longtemps, sert toujours d'enseigne à l'entreprise. Selon une publication de Pierre-Georges Roy, elle serait probablement à l’origine de l’appellation « maison du Patriote ».
Après avoir connu une forte stabilité pendant près de 80 ans, le bâtiment entre dans une période plus difficile : à compter de 1927 il sert de lieu d’entreposage de denrées, lorsqu’il n’est pas vacant. Cette fonction devient plus évidente après la vente en 1942 de plusieurs bâtiments contigus incluant ces deux maisons par les héritiers Viger-Cherrier à l'entreprise « Les Jardiniers modernes » de Paul Boudrias. Cette vente est suivie par la construction avant 1950 d’une adjonction de deux étages qui relie le bâtiment à celui de la rue Saint-Amable, toujours pour l'entreposage de denrées. Cette vocation perdure jusqu’à la fermeture du marché Bonsecours en 1963.
En 1964, le bâtiment et celui de la rue Saint-Amable sont vendus à Elizabeth Jane Harris, veuve de Thomas Brainerd. L'année suivante, la maison de l'Enseigne-du-Patriote est classée comme monument historique. L'adjonction qui relie les bâtiments est démolie et ils sont tous deux restaurés en 1966-1967. Vendue séparément en 1971, la maison de la rue Saint-Paul fait l'objet d'autres travaux à l'intérieur en 1976-1977. Diverses boutiques occupent le rez-de-chaussée au fil des décennies suivantes tandis qu'habitation et bureaux alternent à l'étage.
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Ce bâtiment de deux étages (incluant le rez-de-chaussée) coiffé d'un toit à deux versants présente les caractéristiques d'une maison urbaine façon Nouvelle-France comme on en construisait encore au début du XIXe siècle. Ce constat s'appuie d'abord sur les murs en moellons et sur les murs coupe-feu. Les fenêtres à vantaux et à petits carreaux, à l'étage, ainsi que les lucarnes rappellent aussi l'époque de la construction. Les pierres grossièrement équarries, posées en assises régulières, témoignent toutefois de la transition vers les façades en pierre de taille que l'on connaît dans le Vieux-Montréal au début du XIXe siècle; à l'arrière, les moellons sont plus irréguliers. Les ouvertures au rez-de-chaussée témoignent quant à elles de modifications survenues à travers le temps. La fenêtre centrale occupe l'emplacement d'une porte qui pouvait elle-même ne pas être d'origine. Une fenêtre plus large que les autres a pu quant à elle être élargie dès les premières décennies d'occupation du bâtiment alors que commençait à prendre forme dans le quartier le modèle de la maison-magasin à grandes vitrines. La couverture en tôle pincée, avec ses bandes parallèles, rappelle quant à elle la vogue de la tôle « à baguettes » un peu plus tardive. On peut noter enfin l'absence de porte-cochère qui s'explique par un passage aménagé à l'arrière dès l'origine, entre la cour et la rue Saint-Amable.
Construction initiale
Date de construction :
1814
Propriétaire constructeur
:
Perrine-Charles Cherrier (propriétaire du 1814-06-14 au 1823-02-03) Informations biographiques disponibles pour l'année 1785 Veuve de Denis Viger, Perrine-Charles Cherrier devient propriétaire à la suite d'un partage des biens de son défunt époux entre elle et ses deux enfants, Denis-Benjamin et Marie-Perrine Viger.
Locataire ou autre usager d'origine :
John Lewis Hooffstetter & fils (marchands) (locataire du 1814-11-01 au 1817-05-01) La société comprend John Lewis Hooffstetter et son fils James Boulton Hooffstetter.
Justus Sherwood Merwin (marchand) (locataire du 1814-11-01 à v. 1816-06-01) Merwin occupe deux pièces sur le côté est du rez-de-chaussée de la maison; la pièce avant est aménagée en magasin.
Commentaire sur la construction
Lors du partage en juin 1814, le lot est vacant, mais Perrine-Charles Viger a déjà exprimé son intention d’y faire construire une maison. La maison est prête à être occupée le 1er novembre de la même année.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) générale(s) :
habitation
commerce
Type particulier de bâtiment :
maison urbaine façon Nouvelle-France
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : 1966-1967 Restauration ou recyclage du bâtiment.
La façade et la toiture sont restaurés et l'intérieur rénové, tandis que l'adjonction des années 1940 est démolie et que la maison de la rue Saint-Amable est restaurée de fond en comble.
Côme-Séraphin Cherrier (avocat) (propriétaire du 1861-02-13 au 1885-04-10) Informations biographiques disponibles pour l'année 1873 Cherrier est le cousin germain de Denis-Benjamin Viger et son unique héritier. Après le décès de Cherrier en 1885, sa succession conserve la propriété jusqu’en 1942.
Paul Boudrias (marchand de fruits et légumes) (propriétaire du 1942-11-16 au 1964-03-31) En avril 1945, Odilon Alix possède brièvement le terrain mais le remet à Boudrias. La Banque provinciale du Canada acquiert la propriété en 1950 à titre de dation en paiement. Mais, grâce à plusieurs transactions, le terrain est acquis en 1953 par Boudrias-Lafamme Inc., société dont Paul Boudrias est le vice-président. La compagnie subdivise la propriété en trois parties, cette partie (incluant le bâtiment voisin de la rue Saint-Amable) étant la première vendue en mars 1964.
Elizabeth Jane Harris (veuve de Thomas Brainerd) (propriétaire du 1964-03-31 au 1971-08-20) On lui doit la restauration du bâtiment.
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants :
Immeuble patrimonial classé sous le nom de Maison à l'Enseigne-du-Patriote Anciennement un monument historique classé (1965-03-16) (juridiction provinciale)
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-65-4292-00
Propriété
:
0040-65-4292 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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