Vieux-Montréal : accueil Vieux-Montréal : index Vieux-Montréal : contactez-nous
  Retour au hall
FICHE D'UN BÂTIMENT 
Identification  
Cliquez sur l'image, pour une version agrandie.
 
La maison Papineau.
© Photographie de Normand Rajotte réalisée pour l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004
 
Pendant les travaux de restauration du revêtement de bois, 1998-1999.
photographie ©Ville de Montréal, 1999
 
La maison vue de la cour.
© Photographie de Normand Rajotte réalisée pour l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Nom du bâtiment :

Maison Papineau

Autre appellation :
  • Maison John-Campbell
Adresse civique :
Construction et  
modifications majeures :

1785/ 1831-1832/ 1962-1965

Plans de localisation :
Caractères physiques :
  • Nombre d'étages : 3½
    l'étage de comble est compté comme une moitié d'étage
    Deux étages dans les combles.
  • Matériau dominant : bois
  • Type de toit principal : à deux versants

Pour plus d'information sur les caractères physiques du bâtiment, veuillez consulter le relevé des caractères physiques.

Pierre :
  • Visible à l'arrière et masqué en façade par un revêtement de bois imitant la pierre de taille : moellons de calcaire.
  • Encadrement des ouvertures visibles à l'arrière : pierre grise de Montréal [calcaire].

En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.

Ce bâtiment fait partie
de l'ensemble suivant :
  • Maison Papineau
    Histoire de l'ensemble
    L’ensemble comprend la maison proprement dite, une aile à l’arrière – plus ancienne – où étaient les cuisines, et un garage en pierre aménagé au XXe siècle dans la foulée de la restauration.

Cliquez sur le nom de l'ensemble pour obtenir la liste des bâtiments de cet ensemble.

haut de page
Histoire du bâtiment  
 

Cette maison construite en 1785 et rénovée en 1831-1832 présente aujourd’hui l’apparence due à cette rénovation, car elle a été retenue comme modèle de référence lors d’une restauration réalisée dans les années 1960.

Le colonel John Campbell, commissaire responsable des affaires amérindiennes dans le district de Montréal, fait construire en 1785 cette maison de deux étages en pierre (incluant un étage de soubassement construit largement hors sol). Ce bâtiment bâti par le maçon Jean-Baptiste Cérat dit Coquillard remplace une maison de bois faisant partie d’une propriété acquise en 1779 du tonnelier Joseph Papineau dit Montigny. En 1809, la veuve de John Campbell vend la maison au notaire Joseph Papineau (fils de l’ancien propriétaire), qui la cède en 1814 à son fils Louis-Joseph Papineau, avocat et homme politique. Ce dernier s’y installe en 1819 avec sa femme Julie Bruneau et le couple y élève ses enfants.

Les Papineau rénovent la maison de fond en comble en 1831-1832. Un abaissement du niveau de la rue permet alors de dégager complètement l’ancien étage de soubassement. Le bâtiment est par ailleurs agrandi vers la gauche jusqu’à la maison voisine; cette adjonction, en brique, est construite au-dessus d’un passage ainsi transformé en entrée cochère. Le portail d’entrée, qui se trouvait au centre de l’ancien étage de soubassement, est déplacé vers la droite, ce qui va évidemment de pair avec une réorganisation de l’espace intérieur. Le salon est maintenu où il était, à l’étage, mais il est agrandi au-dessus de la nouvelle entrée cochère; on rehausse aussi le plafond du salon au détriment d’une partie du premier étage de comble, afin de donner des proportions adéquates à cette pièce agrandie. Le comble est quant à lui reconstruit, plusieurs lucarnes ajoutées et le tout recouvert d’un toit de tôle étamée. Enfin, pour uniformiser la vieille façade de pierre – plus dégagée du sol qu’auparavant et agrandie en brique –, on la recouvre d’un revêtement en bois imitant à s’y méprendre un appareil en pierre de taille.

Les Rébellions de 1837-1838 bouleversent la vie des Papineau, dont la maison est vandalisée en façade. Dans la foulée de la déroute du mouvement patriote dont il était le chef, Papineau doit quitter le pays dès l’automne 1837, suivi par sa femme en 1838. Pendant les années d’exil, la maison reste d’abord vacante puis, à compter de 1842, elle est louée à des hôteliers. Selon une publicité parue en 1842 et 1843, l’hôtel Arcade y offre aux clients de l’hébergement temporaire ou permanent, ainsi que des plats et des alcools de première qualité. Les Papineau reprennent les lieux de 1848 à 1850 avant de s’installer pour de bon dans leur domaine de Montebello, dans l’Outaouais.

La vocation hôtelière amorcée en 1842 reprend place au cours des années 1850 et perdure pendant quelque 60 ans, mais la famille Papineau ne se départira de la maison qu’en 1920. De nombreux hôteliers se relaient et les noms d’établissement se succèdent. L’hôtel Empire d’abord, qui sert aussi à loger des soldats mariés de 1864 à 1866. De 1871 à 1877, l’établissement porte le nom d’Hôtel California. Vers 1875, on remplace l’ancien comble par deux étages en brique recouverte d’un enduit. D’autres hôteliers prennent ensuite le relais, dont un Rivard qui donne brièvement son nom à l’établissement. En 1884 apparaît le nom Bonsecours (ou Hôtel Bon Secours comme on l’écrira sur la façade). Un marchand de chevaux tient à son tour l’hôtel, sous ce nom, au tournant du siècle.

L’appellation « Hôtel Bon Secours » demeure en usage pendant des décennies, mais un changement de fonction notable semble se produire dès avant 1910. Alors que visiteurs de passage et pensionnaires se côtoyaient au XIXe siècle, au début du XXe l’établissement devient essentiellement une maison de pension, une fonction maintenue pendant quelque 60 ans encore, tandis que des petits commerces occupent le rez-de-chaussée. Probablement de bonne tenue vers 1910, l’établissement périclite ensuite progressivement jusqu'à un état de taudis en 1960. Un restaurant de type snack bar occupe alors une partie du rez-de-chaussée.

Dès 1961, le critique musical Eric McLean s’installe dans la maison mais il en devient propriétaire un an plus tard. Pionnier de la conservation du patrimoine du Vieux-Montréal, McLean redonne à l’édifice sa fonction résidentielle d’origine et son apparence des années 1830. Pour les éléments à remplacer ou à reconstituer, il s’appuie sur toutes les traces qui subsistent dans la maison, ainsi que sur un dessin des années 1880. Les travaux commencés dès 1962 (voire 1961) sont complétés en 1965 avec la reconstruction du comble. L’édifice est classé monument historique en 1965 par le gouvernement du Québec puis désigné lieu historique en 1968 par celui du Canada.

L’état canadien acquiert la propriété en 1982 et la confie à Parcs Canada, tandis qu’Eric McLean conserve le droit d’y habiter jusqu’à son décès qui surviendra en 2002. Dès 1983, le recouvrement de la toiture de 1965 est refait en tôle étamée et, en 1998-1999, le revêtement en bois de la façade est de nouveau restauré. L’édifice résidentiel est occupé par plusieurs locataires en attendant une éventuelle ouverture au public.

Voir aussi les informations sur le ou les ensembles dont ce bâtiment fait partie.

haut de page
 
Détail d’une illustration anonyme, vers 1815 (entre 1814 et 1819).
Bibliothèque et Archives Canada, 1970-188 pic 00353 (détail)
 
Dessin de Rosewell Corse Lyman, 1885
MCCCF, fonds Morriset. Copie tirée de Les Chemins de la Mémoire
 
La maison en cours de restauration entre 1962 et 1965.
©Archives du S.H.D.U. Catalogue d'iconographies anciennes dans le Vieux-Montréal MAC/Ville
 
Architecture  
 

La maison occupe un emplacement en bordure de la prestigieuse petite rue de Bonsecours qui conduit vers la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. L’édifice comprend deux étages, incluant le rez-de-chaussée, et deux étages de comble sous un toit à deux versants percé de nombreuses lucarnes. Les murs sont en moellons, mais un revêtement de bois recouvre la façade. On perçoit encore à droite le pignon découvert d’origine qui prolongeait le mur coupe-feu au-delà de la ligne du toit. À l’exception du revêtement en bois, ce sont autant de caractéristiques d’une maison urbaine façon Nouvelle-France.

Les pleins et des vides, répartis de façon régulière, ainsi que les entrées à la fois symétriques et différentes à des fins fonctionnelles, peuvent être reliée à cette même tradition. Le revêtement de bois s’en éloigne toutefois, car il masque les moellons équarris d’origine pour imiter la pierre de taille. Il renforce ainsi le caractère classique du bâtiment au-delà de la pratique usuelle pour des maisons Nouvelle-France. Les bossages à anglets du rez-de-chaussée, séparés de l’étage supérieur par un bandeau de « pierres » lisses, et les arcs à extrados en escalier – au-dessus des portes – font partie du vocabulaire architectural classique remis en usage à la Renaissance. L’ordonnancement très régulier des deux niveaux de lucarnes de tailles différentes contribue aussi à une lecture architecturale particulièrement bien réglée. À Montréal, dans les années 1830, ce traitement de façade, comble compris, constitue un discours architectural néoclassique.

Les dimensions et le traitement de l’édifice annoncent une grande résidence bourgeoise. Le rez-de-chaussée traité comme un étage de soubassement au moyen des bossages suggère un usage distinct de l’étage « noble ». On trouvait en effet le cabinet de Papineau au rez-de-chaussée tandis que les pièces de séjour se trouvaient à l’étage supérieur. La porte d’entrée, placée complètement à droite lors des travaux des années 1830, donne accès à un hall d’entrée à la manière des maisons en rangée britanniques, d’où on peut accéder de plain-pied au cabinet ou se rendre à l’étage supérieur par un grand escalier. La porte-cochère donne accès à la cour et permet le passage des voitures à chevaux. Les lucarnes réparties sur deux niveaux suggèrent enfin la présence de chambres pour les enfants et les domestiques aux étages de comble.

haut de page
 
Le salon de la maison Papineau en 2003 (non ouvert au public).
© Photographie de Normand Rajotte réalisée pour l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004
 
L’entrée principale.
Photo : Gilles Lauzon, 2010
 
Élévation principale, rue de Bonsecours.
© Ville de Montréal, vers 1995.
Cliquez sur le dessin pour
une version agrandie.
 
Construction initiale  
 
Date de construction :

1785

Concepteur de la construction :
  • Jean-Baptiste Cérat dit Coquillard
    (maçon -- entrepreneur)
Propriétaire constructeur :
  • John Campbell (colonel)
    (propriétaire de 1779 au 1795-06-23)
    La veuve de John Campbell deviendra propriétaire en 1795.
Commentaire sur la construction

Marché de construction : 10 avril 1785.

haut de page
Fonction(s) d'origine et type particulier  
 
Fonction(s) spécifique(s) :
  • résidence unifamiliale
Fonction(s) générale(s) :
  • habitation
haut de page
Autres travaux – Modifications  
 
Travaux 1 :
    Date des travaux : 1831-1832
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
    Modification à la volumétrie verticale du bâtiment.

    Agrandissement de la maison et réorganisation intérieure. Nouvelles cheminées. Nouveau comble. Revêtement en bois sur la façade qui imite la pierre de taille. La riche correspondance des époux Papineau, qui a fait l’objet de publications, fournit de précieuses indications sur le processus décisionnel, à l’intérieur même du ménage, au sujet de ces travaux.
Travaux 2 :
    Date des travaux : 1962-1965
    Modification à la volumétrie verticale du bâtiment.
    Démolition partielle du bâtiment.
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Restauration extérieure et intérieure, réalisée de 1962 (peut-être 1961) à 1965, et nouveau comble en 1965 en éliminant deux étages en brique construits vers 1875.
haut de page
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)  
 
Propriétaires :
  • succession John Campbell
    (propriétaire du 1795-06-23 au 1809-02-18)
  • Joseph Papineau (notaire)
    (propriétaire du 1809-02-18 au 1814-10-26)
    Informations biographiques disponibles pour l'année 1785
  • Louis-Joseph Papineau (avocat et politicien)
    (propriétaire du 1814-10-26 au 1871-09-25)
    Informations biographiques disponibles pour l'année 1849
  • succession Louis-Joseph Papineau
    (propriétaire du 1871-09-25 au 1920-01-05)
  • Joseph Arthur Paulhus (marchand)
    (propriétaire du 1920-01-05 au 1948-06-23)
  • D. Hatton Company (grossiste en poissons)
    (propriétaire du 1948-06-23 à 1962)
  • Eric McLean (journaliste)
    (propriétaire de 1964 à 1982)
  • Gouvernement du Canada
    (propriétaire à partir de 1982)
Locataires :
  • Hôtel California
    (locataire de 1871 à 1877)
    C’est pendant cette période (vers 1875) que deux étages sont ajoutés (disparus). L’hôtel est tenu successivement par Joseph et Léandre Cyprien Dumouchel.
haut de page
Protections patrimoniales du bâtiment  
 
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants :
  • Immeuble patrimonial classé
    Anciennement un monument historique classé (1965-12-22) (juridiction provinciale)
  • Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré).
    Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
  • Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
haut de page
Numéros de référence  
 
Bâtiment :

0040-68-7978-01

Propriété :

0040-68-7978
Fiche 1 de 3 sur cette propriété

haut de page
Pour plus d'informations...  
 

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :

haut de page
 
Vieux-Montréal