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FICHE D'UN BÂTIMENT 
Identification  
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Façade de la rue Saint-Paul Est.
©Denis Tremblay, 2007
 
Rue de la Commune Est.
photographie ©Ville de Montréal, 2001
 
Détail d'une vue du marché Bonsecours, hiver 1878-1879.
©Musée McCord d'histoire canadienne, Montréal, VIEW-1032.1. Collaboration spéciale dans le cadre d'une entente de partenariat.
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Nom du bâtiment :

Immeuble Joseph-Roy

Autre appellation :
  • Édifice J. Roy
Adresses civiques :
Construction et  
modifications majeures :

vers 1852-1854/  1882 / 1971-1973

Plans de localisation :
Caractères physiques :
  • Nombre d'étages : 3
    et dénivellation importante entre les façades nord et sud
    avec un étage de soubassement et un étage de comble partiel
  • Matériau dominant : pierre
  • Type de toit principal : plat

Pour plus d'information sur les caractères physiques du bâtiment, veuillez consulter le relevé des caractères physiques.

Pierre :

En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.

Avertissement :

Des ambiguïtés persistent quant à la construction de cet immeuble, car des travaux majeurs ont lieu entre 1852 et 1854, d'autres en 1882 puis vers 1972, et il est possible que des façades des années 1830 ou 1840 soient conservées en tout ou en partie lors de tous ces travaux.

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Histoire du bâtiment  
 

Joseph Roy et ses fils Rouër et Euclide (ses héritiers présomptifs, tous deux avocats), font construire cet immeuble entre 1852 et 1854, probablement après un incendie. Roy possédait cette propriété depuis 1805 environ. Elle comprenait une maison-magasin de trois étages, rue Saint-Paul, où Roy tenait un commerce spécialisé dans les articles d'église; un autre immeuble, face au port, comptait quatre étages (rez-de-chaussée compris) que Roy occupait aussi en partie (en 1844 tout au moins) et qu'il louait à des aubergistes. Il est probable que les Roy récupèrent des composantes importantes lors de l'unification en un seul nouvel immeuble. Les façades des années 1830 ou 1840 sont peut-être conservées. Chose certaine, un toit à deux longs versants (sans lucarnes) recouvre désormais le tout.

Joseph Roy cède son commerce à J.C. Robillard et lui loue des locaux, rue Saint-Paul; Robillard quitte toutefois les lieux dès 1856. Les épiciers en gros Villeneuve & Lacaille occupent de 1854 à 1869 une partie beaucoup plus grande du bâtiment, avec pignon sur rue à chaque extrémité. Un autre marchand y est présent également, mais il quitte en 1859 et ses locaux sont récupérés par Villeneuve et Lacaille. Quelques pièces semblent habitées par des employés au cours des premières années, mais pour l'essentiel ces locataires font plutôt un usage commercial de l'immeuble. La fonction hôtelière (taverne et chambres) persiste néanmoins. Un aubergiste et tavernier déjà présent en 1850 reste ouvert face au port jusqu'en 1859. D'autres hôteliers se succèdent encore au cours des années 1870.

En 1882, d'importants travaux ont lieu. La façade de la rue des Commissaires (de la Commune) est modifiée; la travée de fenêtres du centre est remplacée par des fenêtres jumelées et le parement de pierre taillée semble refait (des bandeaux disparaissent). Le toit à deux versants est remplacé par un brisis à lucarnes, rue Saint-Paul, qui donne l'impression d'un comble mansardé, mais il n'y a derrière lui qu'un long versant à pente douce jusqu'à la corniche du côté du port. Deux entreprises d'épicerie en gros prennent place après les travaux et il n'y a plus d'hôtel (pour un temps). En 1885, l'immeuble est saisi puis vendu par le shérif. Une autre famille en sera propriétaire jusqu'en 1946.

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'épicerie en gros domine dans le bâtiment, suivie par le commerce plus spécialisé du café et des épices. Le commerce des fruits et légumes, d'abord présent du côté du port, en viendra à occuper presque tout l'immeuble vers 1960, un marchand de cette spécialité ayant acheté l'immeuble en 1946 (une modification partielle du toit, du côté du port, peut lui être due). Entre-temps, de façon étonnante, la restauration et l'hébergement de nuit sont réapparus et semblent encore présents jusque vers 1950.

La fermeture du marché Bonsecours est suivie par quelques années de flottement. L'immeuble, vendu en 1971 à des investisseurs, est rénové et converti entre 1971 et 1973 en un grand restaurant-brasserie ainsi qu'en appartements aux étages supérieurs. La devanture commerciale du rez-de-chaussée de la rue Saint-Paul paraît refaite, dans l'esprit du XIXe siècle, tandis que sont conservés et restaurés le reste des façades et le brisis de 1882. La double vocation − restaurant-bar et appartements − perdure en 2015.

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Élévation, rue Saint-Paul Est.
©Ville de Montréal, vers 1995.
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Élévation, rue de la Commune Est.
©Ville de Montréal, vers 1995.
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Rue des Commissaires, 7 juillet 1954 (détail).
Archives de Montréal, VM094-Y-1-17-D0496-P13.
 
Construction initiale  
 
Date de construction :

vers 1852-1854

Propriétaire constructeur :
  • Joseph Roy et ses fils
    (propriétaire de v. 1805 à v. 1885)
    Joseph Roy, propriétaire du site depuis le début du XIXe siècle, prévoit dès la fin juillet 1852 léguer la propriété (sans doute après un incendie) à ses fils Rouër et Euclide, tous deux avocats (un testament en fait foi). Le père est alors âgé de 81 ans et il abandonne les affaires. Tout suggère que les fils prennent en charge les travaux. Ils héritent en 1856. Ils perdront la propriété lors d'une saisie par le shérif vers 1885, après une poursuite par un créancier hypothécaire.
Locataire ou autre
usager d'origine :
  • Georges Belletête (aubergiste et tavernier)
    (locataire de 1850 à 1859)
  • J.C. Robillard
    (locataire de 1854 à 1855)
    Robillard reprend le commerce d'articles d'église de Joseph Roy. On le considère aussi en 1855 comme un fabricant de chandelles.
  • Villeneuve & Lacaille (épiciers en gros)
    (locataire de 1854 à 1869)
    Au cours des années 1860, Villeneuve et Lacaille ont une adresse sur Saint-Paul et une autre face au port, sans pour autant occuper tout l'immeuble où il y aura encore un hôtel en 1870.
Commentaire sur la construction

Le profil d'occupation change de façon importante entre 1851 et 1854. Alors qu'il y avait deux bâtiments, l'un de trois étages et l'autre de quatre (face au port), il n'y a plus qu'un bâtiment dans la description donnée de l'immeuble dans un bail de 1854. Une photographie du secteur prise en 1859 permet de voir une seule toiture à deux longs versants qui recouvre le tout. Il est très possible que les façades des années 1830 ou 1840 soient conservées en tout ou en partie lors des travaux. Il s'agirait de l'intégration de deux bâtiments dans un seul nouvel immeuble aménagé entre 1852 et 1854.

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Fonction(s) d'origine et type particulier  
 
Fonction(s) spécifique(s) :
  • commerce de gros
  • auberge
Fonction(s) générale(s) :
  • commerce
  • habitation
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Autres travaux – Modifications  
 
Travaux 1 :
    Date des travaux : 1882
    Modification à la volumétrie verticale du bâtiment.

    Ajout d'un étage de comble partiel avec un toit comprenant un brisis du côté de la rue Saint-Paul et un seul long versant en pente douce jusqu'à la corniche à l'autre extrémité. La façade donnant sur le port est modifiée (nouvelles fenêtres jumelées au centre) de même qu'un mur mitoyen (exposé). Forte possibilité de travaux à l'intérieur, tout le bâtiment étant inoccupé en été 1882.
    Travaux commandés par Rouër et Euclide Roy. Dans un acte d'emprunt hypothécaire notarié le 8 mai 1882 et enregistré peu après, il est fait mention du bâtiment comme étant in course of erection, la tournure de la phrase suggérant même que l'unification en un seul bâtiment pourrait avoir lieu au cours de ces travaux. Il est certain cependant que l'unification a eu lieu dès les années 1850. En comparant des photographies de 1878 et 1887, on peut constater ces modifications importantes faites en 1882.
Travaux 2 :
    Date des travaux : 1971-1973
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Conversion en restaurant de grandes dimensions et en logements aux étages. Nouvelle devanture commerciale devant le rez-de-chaussée, rue Saint-Paul, restauration de l'étage de comble et de son brisis.
    L'immeuble est vendu en avril 1971; sa valeur est relativement faible. L'installation de gicleurs est prévue à la fin de la même année. Dans un bail signé en janvier 1973 en vue de l'installation d'une brasserie sur deux niveaux, on mentionne des travaux importants à compléter.
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Protections patrimoniales du bâtiment  
 
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
  • Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré).
    Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
  • Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
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Numéros de référence  
 
Bâtiment :

0040-76-0274-00

Propriété :

0040-76-0274
Fiche 1 de 1 sur cette propriété

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