En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Ce bâtiment fait partie de l'ensemble suivant :
Porte du Ciel Histoire de l'ensemble Ensemble créé au XXe siècle, qui comprend un bâtiment principal reconstruit à partir d'une structure du XIXe siècle, ainsi qu'un autre édifice, plus ancien, qui comptait plusieurs logements autrefois, et qui a été intégré à l'ensemble tout en gardant sa volumétrie d'origine (mais avec une façade modifiée par le changement de fonction). La Porte du Ciel, institution qui recevait des femmes âgées démunies de 1957 à 1992 (devenue un centre de ressourcement spirituel par la suite), avait repris en 1957 un bâtiment utilisé auparavant par l'hôpital Notre-Dame-de-la-Merci, qui logeait et soignait des hommes âgés indigents.
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Avertissement :
Des études antérieures ont avancé 1847 comme date de construction de ce bâtiment. En fait, George-Étienne Cartier faisait construire cette année-là une série de bâtiments en pierre et brique sur un terrain vacant à l’est de l’immeuble actuel. Une partie de ces bâtiments ont été expropriés pour l’élargissement de la rue Berri dans les années 1890, tandis que les autres ont été démolis vers les années 1950.
On utilise parfois le no civique 459 pour cet immeuble, numéro inscrit sur l'immeuble voisin de l'ensemble. Cette structure ne comporte pas de numéro civique aujourd'hui.
Histoire du bâtiment
En 1799, le cordonnier Philip Shorts s’établit dans une petite maison en pierre sur ce lot situé en face des casernes militaires. Jouissant ainsi d’une clientèle incluant des militaires et des gentilshommes de la ville, les affaires de Shorts prospèrent. En décembre 1803, il engage le maçon Jean-Baptiste Tribot dit Lafricain pour construire un bâtiment en pierre de deux étages comprenant deux logements, un de chaque côté d’une porte cochère. Bien que Shorts réside dans l’un d’eux et y tient vraisemblablement son atelier, on ignore qui occupe l’autre.
En 1818, Shorts vend à Frederick Gonnerman l’immeuble qui sert principalement à l’habitation au cours du siècle suivant. Saisi et vendu par le shérif en 1825, le bâtiment est acquis par John Donegani qui le conserve pendant vingt ans. En 1845 l’avocat et politicien George-Étienne Cartier achète la propriété sise à l’arrière de sa résidence de la rue Notre-Dame. Immédiatement après son acquisition, il loue le bâtiment au gouvernement pour servir d’hôpital militaire pendant au moins quatre ans, puis de résidence pour des soldats mariés. Après 1870 et le départ de la garnison britannique de Montréal, le bâtiment accueille des gens de petits métiers, surtout des journaliers, des charretiers et des commerçants. En 1880 le batelier et locataire Joseph Vincent s’engage à effectuer des réparations au bâtiment en mauvais état et, de toute évidence, continue de gérer l’immeuble jusqu’au début du XXe siècle.
En novembre 1929, au tout début de la Crise, le bâtiment est loué par la succession Cartier au Refuge Notre-Dame-de-la-Merci occupant l’immeuble voisin rue Saint-Paul. À la suite de travaux de réfection, il est aménagé en noviciat pour les Frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu en charge des soins aux indigents du refuge. Les portes de chaque côté de la porte cochère sont probablement bouchées à ce moment. Le refuge devient propriétaire de 1931 jusqu’à 1954, lorsqu’il cède l’immeuble aux Frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu qui le vendent aux Servantes de Marie Immaculée trois ans plus tard. Entre 1957 et 1992, cette communauté religieuse y établit la Porte du Ciel pour recevoir des femmes démunies.
Voir aussi les informations sur le ou les ensembles dont ce bâtiment fait partie.
Philip Shorts (cordonnier) (propriétaire du 1799-10-05 au 1818-01-18)
Commentaire sur la construction
Marché de construction, 19 décembre 1803 (notaire L. Chaboillez).
À l’origine, la façade du bâtiment projeté n’avait que 50 pieds français (16,2 m), mais au début de la construction en 1804, Shorts décide d’allonger la façade afin d’occuper toute la largeur du lot, c’est-à-dire 19,2 m.
George-Étienne Cartier (avocat et politicien) (propriétaire du 1845-10-04 au 1873-05-20) Informations biographiques disponibles pour l'année 1849 George-Étienne Cartier décède en 1873. Sa succession conserve la propriété jusqu’au 19 novembre 1931.
Refuge Notre-Dame-de-la-Merci (propriétaire du 1931-11-09 au 1954-07-06) Le Refuge Notre-Dame-de-la-Merci confie la direction de son hospice pour hommes âgés indigents, qui occupe le bâtiment voisin, aux Frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu. Cette communauté religieuse aménage son noviciat dans le bâtiment actuel. En 1954, elle en devient propriétaire pendant trois ans.
Servantes de Marie Immaculée (hospice pour femmes démunies) (propriétaire du 1957-05-27 au 2004-01-15)
Locataires :
Joseph Vincent (batelier) (locataire du 1880-05-01 à v. 1900)
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)