L’édifice dans une publication de 1909. Il était alors situé sur la rue Saint-Jacques et logeait entre autres la Banque d’Ottawa. Montreal the Imperial City of Canada (...) , Montreal Board of Trade, The Trade Review Publishing Company, 1909, p. 88.
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caractères physiques.
Pierre
:
Premiers niveaux : granit gris non identifié, probablement des Cantons-de-l'Est (Québec).
Niveaux supérieurs : calcaire chamois de l'Indiana, Etats-Unis; présumé à partir des données d'une étude mais aussi de la couleur gris-beige; une source d'époque fait toutefois mention de grès de l'Ohio.
Avertissement :
Érigé en 1903-1904, cet édifice est déplacé de son emplacement d’origine (angle Saint-Jacques et Dollard) et reconstruit à l’identique à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Laurent en 1928-1929.
Histoire du bâtiment
L’histoire de cet édifice est étonnante. Érigé en 1903-1904, il est déplacé de son emplacement d’origine et reconstruit à l’identique à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Laurent en 1928-1929.
En 1903-1904, la Banque d’Ottawa fait ériger ce gratte-ciel de dix étages sur la rue Saint-Jacques d’après les plans de l’architecte d’origine américaine Howard Colton Stone. En 1926, la Banque d’Ottawa et tous les autres bâtiments du quadrilatère sont démolis afin de permettre à la Banque Royale de construire un gratte-ciel de 22 étages. Cependant, les matériaux des façades de la Banque d’Ottawa et la structure d’acier sont conservés en vue d’une reconstruction. En 1928, trois entrepreneurs, Wilfrid Lajeunesse, Charles Duranceau et Alexandre Duranceau, font reconstruire l’édifice à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Laurent sur un terrain vacant qu’ils viennent d’acquérir. L’architecte Frank R. Foster supervise la curieuse opération et refait totalement les plans pour les intérieurs. En raison de la dénivellation du terrain, le soubassement est rehaussé et atteint presque la hauteur d’un étage à l’arrière de l’édifice.
Le «nouvel» édifice est baptisé Métropole dès son ouverture. Proche voisin du nouveau palais de justice (édifice Ernest-Cormier, 1922-1926), il héberge principalement des bureaux d’avocats et de notaires. Il loge aussi, des années 1930 aux années 1960, des services gouvernementaux provinciaux aux étages inférieurs. Dans les années 2000, il abrite toujours de nombreux bureaux reliés au domaine des affaires légales.
Chapiteaux des pilastres du rez-de-chaussée. photographie Gilles Lauzon, 2011
Le décor des étages supérieurs. photographie Gilles Lauzon, 2011
Architecture
L’édifice Métropole – littéralement déménagé en 1928-1929 – est situé, comme à l’origine, sur un lot d’angle et présente deux façades sur rues. Construit selon un plan rectangulaire et occupant la quasi-totalité du lot, ses façades sur rues sont recouvertes respectivement de granit gris aux étages inférieurs et probablement de grès chamois de l’Ohio aux étages supérieurs. Un parement en brique est utilisé pour les autres élévations. Il est le premier gratte-ciel montréalais qui, en 1904, atteint dix étages, soit le nombre maximum permis par la réglementation municipale de 1901. Il constitue le premier véritable exemple du gratte-ciel montréalais du début du XXe siècle, voire le premier exemple canadien qui prend pour modèle ce type de gratte-ciel élaboré aux États-Unis.
L’édifice affiche une composition tripartite claire que renforce l’emploi du granit à bossages en table aux premiers niveaux. L’étroitesse relative de la façade principale ainsi que la nette lisibilité des travées, de la base au sommet, créent un effet de hauteur qui correspond bien à l’analogie avec une colonne classique (base, fût et chapiteau), une approche académique d’esprit beaux-arts développée aux États-Unis. Tout le vocabulaire architectural contribue au classicisme de la composition. L’ornementation des pilastres des premiers niveaux et les chapiteaux ioniques à chutes des colonnes engagées du sommet, surmontés de têtes de lion, ajoutent des touches d’esprit baroque dans une composition plutôt sobre. Il s’agit en somme d’un gratte-ciel nord-américain tripartite, au décor classique avec un accent néo-baroque.
Les grandes baies et le caractère monumental du rez-de-chaussée rappellent la présence d’une banque. Contrastant avec la partie médiane réservée aux bureaux, le couronnement suggère par son raffinement et la forme différente de ses fenêtres des locaux plus prestigieux. Les locaux reçoivent un généreux éclairage des façades principales et d’une élévation secondaire étroite au sud-est, tandis que les ascenseurs et autres équipement sont concentrés du côté du mur mitoyen aveugle. Une seule entrée, le portail de la rue Notre-Dame, assurait en 1904 l’accès à la succursale bancaire et au hall d’ascenseurs. Il demeure l’entrée principale lors de la reconstruction de la fin des années 1920, ce que la discrète entrée secondaire qu’on aménage dans la façade latérale ne remet pas en cause.
Construction initiale
Date de construction :
1928-1929
Concepteur de la construction :
Howard Colton Stone (architecte -- conception, 1904) Informations concernant la carrière du concepteur
Frank R. Foster (architecte -- reconstruction, 1928-1929)
Propriétaire constructeur
:
Wilfrid Lajeunesse
Charles Duranceau
Alexandre Duranceau (propriétaire du 1928-02-18 au 1958-12-17) En janvier 1931, Wilfrid Lajeunesse vend sa part à Charles Duranceau et à Alexandre Duranceau. Ces derniers décèdent respectivement en 1955 et en 1958.
Commentaire sur la construction
Érigé en 1903-1904, cet édifice est déplacé de son emplacement d’origine (angle Saint-Jacques et Dollard) et reconstruit à l’identique à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Laurent en 1928-1929.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) générale(s) :
bureaux
Type particulier de bâtiment :
gratte-ciel
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Locataires :
Gouvernement du Québec (services gouvernementaux) (locataire de v. 1935 à v. 1965)
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-44-4680-00
Propriété
:
0040-44-4680 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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