En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Histoire du bâtiment
De 1834 à 1836, après avoir tenu son établissement hôtelier dans des bâtiments loués pendant dix ans, Francesco Rasco fait bâtir son propre hôtel de prestige sur la rue Saint-Paul. Ayant fait l'acquisition d'un spacieux emplacement avec une vieille et grande maison en 1833, Rasco engage l’an suivant les maçons entrepreneurs Vital Gibault et Thomas McGrath pour construire le bâtiment. En avril 1836, le rez-de-chaussée comprenant des restaurants et agrémenté en façade d’arcades en pierre taillée est complété, tandis que les étages supérieurs sont inaugurés le premier juin de la même année.
Rasco conserve la propriété de son hôtel jusqu'en 1844, alors qu'il prépare son retour en Italie et vend l'établissement, avec tout son ameublement, à son compatriote Giovanni (connu sous le prénom John) Donegani. Ce dernier loue l’hôtel à un autre Italien, Joseph Donegana, le neveu de Rasco. En 1844, ayant possédé l'hôtel pendant moins d’un an, Donegani le vend à Charles-Séraphin Rodier, avocat et futur maire de Montréal, qui le conservera jusqu'à son décès en 1876. Bien que les étages supérieurs du bâtiment servent encore d'hôtel pendant un demi-siècle, on note un changement sensible de clientèles. Le Mack's Hotel attire toujours des gentilhommes et des familles entre 1849 et 1854, mais le Bytown Hotel, durant les années 1870 et 1880, reçoit des visiteurs diversifiés: des commerçants itinérants, des artisans et des journaliers. Au rez-de-chaussée se trouvent à partir des années 1840 de petits commerces, tels des épiceries, des tabagies et des magasins de dry goods (tissus, articles de mercerie et peut-être d’autres produits). Allant de paire avec le caractère commercial de ces espaces, les arcades en pierre sont remplacées par de grandes vitrines séparées par des pilastres en fonte vers 1868.
Au début des années 1890, alors que les grands hôtels ont quitté le quartier, l'immeuble est converti en pension. Même une restauration des étages supérieurs en 1909 ne prévient pas un déclin continuel. Par contre, des entreprises établies au rez-de-chaussée connaissent une certaine stabilité. Pendant les deux premières décennies du XXe siècle, on y retrouve Élie Benoît Fils, marchand de farine et de grains, et A. Paquette, épicier, tandis que le restaurant Klondyke s'y installe de 1918 jusqu'aux années 1960. En 1962, la Ville de Montréal exproprie l'immeuble de la succession Rodier, afin de l'intégrer à un nouveau quartier administratif qui est projeté pour l'îlot entier. Ce projet ne sera jamais réalisé à cause de la désignation du Vieux-Montréal comme quartier historique en 1964.
Sans occupants durant les années 1970, le bâtiment est ravagé par le feu en 1977. En 1980, la Ville le loue par bail emphytéotique pour 63 ans et l'année suivante le locataire restaure l'immeuble complètement, recyclant le rez-de-chaussée en boutiques et en restaurants et les étages en bureaux.
Marché de maçonnerie (notaire N.B. Doucet, 22 avril 1834). Selon l’acte de vente de septembre 1833, Rasco est obligé de faire construire un hôtel valant au moins £2500 d’ici deux ans. Il semble que l'hôtel non parachevé sert exceptionnellement d’hôte au banquet marquant la fête de la Saint-Jean-Baptiste le 24 juin 1835. En avril 1836, les restaurants au rez-de-chaussée reçoivent des clients, tandis que l'hôtel n'est inauguré que le premier juin de la même année.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
hôtel
Fonction(s) générale(s) :
commerce
habitation
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : vers 1868 Transformation majeure de la façade.
Les arcades en pierre de la façade au rez-de-chaussée sont remplacées par des pilastres en fonte.
L'évaluation de l'immeuble passe de 28 000$ à 35 000$ entre 1868 et 1869 mais les loyers ne changent pas au cours de ces deux années.
Travaux 2 :
Date des travaux : 1981 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Presque entièrement détruit lors d'un incendie en 1977, l'immeuble est restauré et recyclé en boutiques et en restaurants au rez-de-chaussée et en bureaux aux étages.
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Charles-Séraphin Rodier (avocat) (propriétaire du 1845-03-01 au 1876-02-03) Informations biographiques disponibles pour l'année 1849 Rodier décède le 3 février 1876 et sa succession conserve la propriété jusqu'en 1962 alors que la Ville de Montréal l'exproprie.
Locataires :
Élie Benoit Fils (marchand de farine et de grains) (locataire de 1896 à 1925) Élie Benoît Fils occupe la partie est du rez-de-chaussée.
A. Paquette (épicier) (locataire de 1900 à 1917) A. Paquette occupe la partie ouest du rez-de-chaussée.
Klondyke Restaurant (locataire de 1918 à 1967)
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-67-7715-00
Propriété
:
0040-67-7715 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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