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caractères physiques.
Pierre
:
Grès chamois non identifié.
Histoire du bâtiment
En 1913, la compagnie d’Assurance-Vie La Sauvegarde inaugure son nouveau siège social, un immeuble de dix étages situé sur la rue Notre-Dame Est, mis en chantier l'année précédente. Le projet de construction a nécessité, en 1912, la démolition de quelques bâtiments dont deux petites maisons de pierre qui avaient été utilisées comme magasin au XIXe siècle. Les architectes Saxe & Archibald conçoivent un immeuble qui souligne la réussite de l’entreprise fondée par Guillaume-Narcisse Ducharme en 1901.
La proximité du Palais de justice influence grandement la nature des premiers occupants : en 1915, on compte en effet 13 cabinets d'avocats et cinq bureaux de notaires sur la trentaine de locataires présents. La Sauvegarde occupe le 7e étage ainsi qu’une partie du 8e étage de l’immeuble durant plus de 60 ans. Au rez-de-chaussée, on note la présence du C.P.R. Telegraph et d’une institution bancaire qui s’y installe au tournant des années 1920, remplacée ensuite par une autre qui sera présente jusqu'au début des années 1960.
Absorbée par le Mouvement Desjardins en 1962, La Sauvegarde vend l’immeuble en 1974 et le quitte en 1976 pour s’installer au Complexe Desjardins. La vente de l’immeuble et l’ouverture du nouveau Palais de justice coïncident avec un changement de clientèle : le nombre de bureaux d’avocats diminue et ils sont remplacés par des entreprises non reliées au domaine juridique. Dans les années 1980, l’immeuble a fait l’objet de travaux de rénovation. Les façades sont nettoyées et la corniche restaurée au début des années 2010.
L’édifice de dix étages avec sa structure d’acier et son toit plat constitue un bel exemple de gratte-ciel montréalais du début du XXe siècle. Excentré par rapport au centre financier plus à l’ouest, il occupe un emplacement au cœur du quartier administratif et institutionnel de Montréal. Sa silhouette, distincte dans l’environnement immédiat, se dresse sur un angle d'îlot qui permet l’exposition de deux façades sur rues en pierre, les autres élévations étant en brique. L'édifice de plan rectangulaire avec une étroite façade principale ayant front sur la rue Notre-Dame profite d'une grande visibilité étant donné le net recul du Vieux palais de justice qui lui fait face.
L’édifice présente une composition tripartite typique du gratte-ciel nord-américain de l’époque. La partie inférieure apparaît comme une suite de piliers supportant un entablement et un étage attique, suivie d’une partie médiane regroupant six étages avec des fenêtres inscrites dans de hautes arcades cintrées et une partie supérieure marquée par une large corniche en métal supportée par des consoles géantes. Une autre forme courante de division tripartite s’ajoute à cette composition académique d’esprit beaux-arts. Dans chaque façade, les travées en forme d’arcade - une seule en façade principale – forment une section centrale inscrite entre celles, plus massives, des extrémités. Malgré un certain élan vertical et bien qu’on devine une ossature en acier, le décor architectural classique reste prédominant. Les consoles à feston surdimensionnées donnent un caractère baroque au couronnement suivant une mode française qui perdure jusqu’à la Première Guerre mondiale – à New York on parle du Modern French Style. Le couronnement contraste par ailleurs avec la simplicité presque austère des piliers et de l’entablement des premiers niveaux – le décor de métal, plus élaboré, y demeure en retrait. Tout compte fait, il s’agit d’un gratte-ciel tripartite nord-américain au décor classique dominé par un couronnement néo-baroque.
L'ornementation et les grandes vitrines de la base constituent un décor invitant pour le public, ce que confirmait à l’origine l’ouverture d’un comptoir de service de télégraphie puis l’installation d’une succursale bancaire après quelques années. Les étages supérieurs bien éclairés par les baies des façades sur rues présentent comme à l'habitude un décor répétitif d’étages pour bureaux, à l'exception des deux derniers étages plus élaborés réservés à la compagnie de La Sauvegarde. Un éclairage d'appoint atteint également des locaux pour bureaux via le fenêtrage inséré dans la partie en retrait de l'élévation latérale gauche. Par ailleurs, les deux entrées identiques de la rue Notre-Dame suggèrent, à gauche, une entrée menant au hall d’ascenseurs, tandis que l’autre, à droite, est réservée à un grand local de type bancaire. Une dernière entrée, rue Saint-Vincent assure l’accès à des commerces au sous-sol qui, grâce à la dénivellation du terrain, possèdent des soupiraux.
C.P.R. Telegraph (locataire de 1914 à v. 1925) Le CPR Telegraph semble occuper un local au rez-de-chaussée auquel on accéderait par l'entrée menant aux ascenseurs, laissant à d'autres le local bénéficiant d'une autre entrée.
Commentaire sur la construction
La compagnie La Sauvegarde occupe elle-même une partie de l'immeuble tant qu'elle est propriétaire et encore deux ans après avoir vendu.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
assurance
affaires légales
commerce de détail café - restaurant au rez-de-chaussée
Fonction(s) générale(s) :
finance
bureaux
Type particulier de bâtiment :
gratte-ciel
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-56-3534-00
Propriété
:
0040-56-3534 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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