En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Ce bâtiment fait partie des ensembles suivants :
Immeubles Pierre-Du Calvet Histoire de l'ensemble L’ensemble comprend la maison Pierre-Du Calvet, construite en 1770-1771, et les vestiges d'un immeuble commercial également bâti par Du Calvet en 1768 et transformé peu après en auberge.
Auberge-restaurant Pierre-Du Calvet Histoire de l'ensemble L'ensemble comprend la maison Du Calvet, un immeuble voisin, rue Saint-Paul, comprenant des vestiges d'un bâtiment ayant appartenu à Du Calvet, ainsi qu’une autre maison adjacente, rue de Bonsecours.
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Histoire du bâtiment
Le marchand huguenot Pierre Du Calvet fait construire cette maison en 1770-1771, après avoir acquis la propriété de sa future belle-famille. La construction remplace une maison en pierre d’un étage en mauvais état. En 1771, l’année de son mariage, il établit sa résidence dans la nouvelle maison. Il peut aussi s’en servir pour son commerce, en complément de l’immeuble voisin qu’il utilise déjà.
De 1780 à 1783, Du Calvet est emprisonné en raison de ses démêlés avec la justice suite à l’occupation américaine de 1775-1776. Après son décès en mer en 1786, sa maison est saisie puis vendue en 1789. Neuf ans plus tard, l’aubergiste Frederick Gonnerman acquiert la maison qu’il occupe jusqu’aux années 1820, moment où il fait faillite. Nouvellement propriétaire de la maison, l’avocat Dominique Mondelet engage le menuisier John Thompson pour effectuer des réparations au printemps 1826. Il y réside vraisemblablement jusqu’à sa nomination comme juge à Trois-Rivières en 1843.
À compter des années 1840, l'immeuble possède une vocation commerciale. Utilisé comme auberge jusqu'en 1880, le bâtiment abrite une épicerie après son acquisition par James Skelly en 1881. Vers 1890, une adjonction en bois d’un étage et presque entièrement vitrée en façade est construite dans l'espace vacant derrière la maison, face à la rue de Bonsecours. Elle comprend deux boutiques. Pendant plusieurs années, des barbiers occupent les locaux de cette adjonction ; on y trouve aussi une buanderie au début du XXe siècle. Le rez-de-chaussée de l'immeuble principal, quant à lui, sert en alternance d'épicerie et de petit restaurant pendant des décennies. La famille Skelly en conserve la propriété jusqu'en 1924, suivie de l’avocat devenu juge Bernard Bissonnette entre 1927 et 1961.
La compagnie Joseph A. Ogilvy Limited acquiert le bâtiment en 1963, le restaure entre 1964 et 1966 et y ouvre un lieu d’exposition dont le Musée des beaux-arts de Montréal fait ensuite usage pendant quelques années. Mais l’initiative est sans suite. Entre-temps, un ensemble plus large est constitué par l’acquisition de trois immeubles contigus par une même famille, dont la maison Du Calvet en 1984 (voir la fiche distincte à ce sujet). En 1998, cet ensemble est reconverti en auberge. En 2010, la maison Du Calvet demeurait néanmoins en attente d’une véritable intégration à l’auberge ou d’une vocation qui lui soit propre.
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La maison vers 1960. Source : Dossier du bâtiment au Bureau du patrimoine de la Ville de Montréal (ancien dossier CUM)
L’édifice occupe un site avantageux à l’intersection de deux rues. Il en respecte les alignements. Autrefois, on accédait à l’arrière par la rue de Bonsecours. Cette implantation fait partie des caractéristiques courantes d’une maison urbaine façon Nouvelle-France. Bien que construite après la Conquête, la maison Du Calvet en est même généralement considérée comme l’exemple parfait. Le carré en moellon de pierre grise de Montréal (calcaire) et le toit à deux versants avec des pentes formant un angle d’environ 46 degrés font notamment partie des composantes typiques de cette époque.
La façade principale présente une composition régulière quasi symétrique, les pleins entre les travées de droite étant toutefois plus étroits que ceux de gauche. Le pignon découvert de gauche borde la rue sans grande utilité réelle pour contrer la propagation du feu, mais il crée assurément un important impact visuel. Cette caractéristique de même que les murs de moellon, les esses de métal, les encadrements et les chaînes d’angle en pierre taillée, les fenêtres à vantaux et à petits carreaux – adoptées lors de la restauration – renvoient tous au modèle d’avant la Conquête. Les moellons équarris, probablement sans crépi à l’origine, paraissent cependant plus réguliers que ceux des rares bâtiments plus anciens qui subsistent. Autre trait particulier, les petites fenêtres carrées de l’étage supérieur qui remplissent le rôle habituel des lucarnes.
L’édifice présente l’apparence maison d’une grande maison familiale bourgeoise. La présence de plus d’une entrée au rez-de-chaussée peut suggérer la présence d’un comptoir de vente dès l’origine, mais les nombreuses transformations à ce niveau au cours des XIXe et XXe siècles rendent une telle lecture aléatoire.
Le pignon découvert et ses hautes cheminées. Photographie Gilles Lauzon, 2010
Détail du mur de façade. Photographie Gilles Lauzon, 2010
Date des travaux : vers 1890 (entre 1881 et 1899) Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
Construction d’une adjonction d’un seul étage (soit le rez-de-chaussée) comprenant deux boutiques donnant sur la rue de Bonsecours.
Travaux 2 :
Date des travaux : 1964-1966 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Restauration complète de l’édifice.
Concepteur :
Woollven & Devitt (architectes)
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Frederick Gonnerman (aubergiste) (propriétaire du 1798-06-06 au 1825-09-27) Le shérif a saisi la propriété et l'a vendue.
Dominque Mondelet (avocat) (propriétaire du 1825-10-12 au 1862-10-01)
James Skelly (épicier) (propriétaire du 1881-10-21 à v. 1890) À la suite du décès de Skelly vers 1890, sa succession reste propriétaire jusqu'au 18 juillet 1924.
Bernard Bissonnette (avocat et juge) (propriétaire du 1927-09-23 au 1961-06-01) Juliette Lamarche, veuve du médecin P.J.L. Bissonnette, a acquis la propriété le 18 juillet 1924 par adjudication du shérif. Elle est décédée le 16 juillet 1927 et son fils, Bernard, a hérité de la propriété à la suite d'un partage.
James A. Ogilvy Inc. (propriétaire du 1963-06-20 à 1984)
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-79-3803-00
Propriété
:
0040-79-3803 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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