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caractères physiques.
Pierre
:
Premier niveau et bandeaux aux niveaux supérieurs : calcaire chamois de l'Indiana, États-Unis.
Soubassement : pierre grise de Montréal [calcaire], confirmé au moins pour la façade de la rue saint-Nicolas; les autres façades sont semblables.
En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Histoire du bâtiment
En janvier 1901, les bâtiments abritant le commerce de fourrures de la James Coristine & Co. passent au feu lors du grand incendie du quartier Ouest du Vieux-Montréal. Suite à la catastrophe, James Coristine décide de construire un nouvel immeuble pour y loger son entreprise et mettre en location des locaux pour bureaux. L’immeuble est construit en trois étapes : en 1901-1902, 1904 et 1907. L’architecte d’origine américaine Howard Colton Stone conçoit et supervise l’ensemble des travaux.
La première section de l’immeuble est construite en 1901-1902 et présente un plan en U longeant les rues Saint-Paul, Saint-Nicolas et Le Moyne. Elle est occupée par l’entrepôt et la manufacture de la James Corisitine Co. Limited de 1902 à 1904. En 1904, on construit une adjonction sur la rue Saint-Paul, jusqu’au court Evans. L’entreprise de James Coristine y déménage aussitôt, tandis que la section de l’immeuble de 1901-1902 accueille ses premiers locataires dans des locaux pour bureaux. Finalement, on agrandit l’immeuble du côté de la rue Le Moyne en 1907. Là encore, il s’agit de locaux pour bureaux. Au total, l’immeuble compte 170 000 pieds carrés en superficie répartis sur six étages, ce qui en fait alors l’un des bâtiments les plus imposants à Montréal.
La James Coristine Co. Limited occupe une partie de l’immeuble jusqu’au début des années 1930. La section délaissée est aussitôt transformée en bureaux de location. Devenu exclusivement un immeuble de bureaux, il conserve ensuite cette fonction. Au début du XXIe siècle, il loge des locataires de tous horizons.
L’immeuble Coristine occupe plusieurs lots formant la tête d’un îlot. L’immeuble de six étages — une partie en compte sept —, avec une structure d'acier et un toit plat, présente un plan en U. Il se distingue par son ampleur en raison de ses trois larges façades sur rues, celle de la rue Saint-Nicolas apparaissant comme la principale. Ces façades sont revêtues de brique et de calcaire chamois de l'Ohio. L'élévation latérale qui longe partiellement l'étroite rue Evans-Court et celles à l'arrière des façades sur rues sont uniquement en brique, un matériau aussi utilisé pour les murs coupe-feu dans certaines parties de l'immeuble.
Les piliers qui séparent les travées de baies jumelées rythment les façades très régulières, celle de la façade principale, rue Saint-Nicolas, étant parfaitement symétrique avec un portail monumental en son centre. Les corniches et bandeaux créent cependant des lignes de force horizontales faisant contrepoids aux piliers verticaux. Une division tripartite ressort également, en raison de l’emploi de la pierre aux deux premiers niveaux, de la brique aux étages suivants et du traitement distinct du dernier niveau, séparé des autres par un bandeau et terminé par une puissante corniche de métal. Tout dans cette composition est d’esprit académique et classique, voire beaux-arts. L’immeuble reflète également un mouvement architectural lancé à Chicago qui prône notamment la disposition généreuse des ouvertures suivant une grille régulière induite par la structure. Les principaux éléments du décor architectural relèvent toutefois de l’académisme. Les portails monumentaux sont par exemple inspirés de l’Érechthéion d’Athènes. Les chapiteaux d’ante (inspirés des murs-piliers s’avançant de chaque côté des porches antiques), les meneaux carrés des triplets de l’étage supérieur et d’autres détails sont tous inspirés de la Grèce ancienne. L’édifice fait donc discrètement le pont entre une modernité fonctionnelle à la manière de Chicago et un renouveau classique nord-américain alors naissant.
L’usage de la brique et la relative sobriété du décor architectural évoque bien la fonction semi-industrielle de l’édifice. Les grandes baies du rez-de-chaussée suggèrent l’aménagement de salles d’exposition d'entreprises manufacturières ou de grossistes. La répétition du décor d’étage en étage dans la section médiane de l'immeuble suggère une fonction unique, mais l'imbrication des fonctions manufacturière et de bureaux montre bien le caractère multifonctionnel d'une architecture empreinte de rationalité. Le plan en U permet par ailleurs un éclairage supplémentaire des locaux, les élévations arrières sises dans l'étroite ouverture du U étant percées de baies. Quant aux accès, la présence de portails sur les trois façades sur rues laisse entrevoir un plan intérieur complexe.
Intérieur accessible au public
Le vestibule de l’entrée principale de la rue Saint-Nicolas, aux murs et aux planchers en marbre gris et vert, comporte des pilastres dont les chapiteaux d'ante rappellent l'extérieur. Il en est de même dans les corridors du rez-de-chaussée. Les sections de plafond délimitées par les poutres sont ornées de moulures grecques. La cage d’ascenseur, ainsi que l’escalier à la croisée des corridors menant aux étages, sont en fer ornemental.
James Coristine (marchands de fourrures) (propriétaire de 1869 au 1908-09-05) Informations biographiques disponibles pour l'année 1895 Les lots sont acquis progressivement par James Coristine entre 1869 et 1901. James Coristine décède le 5 septembre 1908.
Locataire ou autre usager d'origine :
James Coristine Co. Limited (fourrures) (locataire de 1902 à v. 1930) La compagnie occupe au départ la section de l'immeuble longeant les rues Saint-Paul, Saint-Nicolas et Le Moyne. En 1905, elle déménage dans la nouvelle section de l'immeuble sis à l'angle des rues Saint-Paul et Evans.
Commentaire sur la construction
La date de construction initiale réfère à la première phase de construction de l'immeuble. Une première section est en effet construite en 1901-1902 sur le lot 56 (ancien cadastre). Le bâtiment forme alors un petit « U » longeant les rues Saint-Paul, Saint-Nicolas et Le Moyne.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
atelier : production ou réparation
commerce de gros
Fonction(s) générale(s) :
fabrication
bureaux
commerce
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : 1904 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
Agrndissement de l'immeuble du côté de la rue Saint-Paul, sur les lots 58, 59 et 60 (coin Evans et Saint-Paul).
Concepteur :
Howard Colton Stone (architecte)
Travaux 2 :
Date des travaux : 1907 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
Agrandissement du côté de la rue Le Moyne.
Concepteur :
Howard Colton Stone (architecte)
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Succession James Coristine (propriétaire de 1908 à 1949) En 1931, la succession de James Coristine vend l'immeuble à la Coristine Realities Limited.
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0039-39-7693-00
Propriété
:
0039-39-7693 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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