Pour plus d'information sur les caractères physiques du bâtiment, veuillez consulter le relevé des
caractères physiques.
Pierre
:
Soubassement et éléments décoratifs : calcaire chamois non identifié, probablement de l'Indiana (États-Unis).
Histoire du bâtiment
L’édifice Shaughnessy, construit en 1912, doit son nom à sir Thomas Shaughnessy, alors président de la Canadian Pacific Railway Co. Ce dernier acquiert, au début du XXe siècle, deux lots situés sur la rue McGill sur lesquels sont érigés quelques maisons ainsi que l’hôtel Albion. En 1912, Shaughnessy transfert les titres de propriété à la firme Dorchester Realties dont il est aussi le président. On doit à la firme d’architectes Hutchison, Wood and Miller la conception de cet immeuble de bureaux de dix étages.
L’édifice est avant tout un projet servant à générer des revenus de location et loge peu de services affiliés au Canadian Pacific Railway Co. Sa localisation à proximité du port de Montréal attire diverses entreprises industrielles ou manufacturières ainsi que des courtiers en douane. Le rez-de-chaussée est occupé en partie par une succursale de la Banque de Montréal, qui y assure une présence continue durant plus de 80 ans, et un petit bureau du C.P.R. Telegraph.
La Dorchester Realties vend sa propriété en 1939 et le Shaughnessy connaît par la suite une succession de propriétaires. Les locataires aussi se multiplient et se diversifient, de nombreuses firmes d’import-export ou d’expédition de marchandises en mer s’y retrouvent. Parmi les occupants de cet immeuble, il est intéressant de noter la présence du Chemin de fer Canadien National entre 1929 et le début des années 1990.
L’édifice Shaughnessy présente les principales caractéristiques du gratte-ciel montréalais du début du XXe siècle. Construit selon un plan en U sur un angle d’îlot, le bâtiment en brique claire compte deux façades sur rues. La plus large, donnant sur la prestigieuse rue McGill, s'étale sur près de 50 mètres, soit environ la hauteur de l'édifice. Quant aux élévations secondaires, elles sont recouvertes en brique plus foncée. Des marques dans l'appareil en brique et l'absence de fenêtrage dans la partie inférieure rappellent qu'un bâtiment s'adossait jadis à l'élévation latérale gauche.
L’édifice présente une composition tripartite typique du gratte-ciel nord-américain d’esprit beaux-arts avec, dans ce cas particulier, une partie inférieure en forme de suite d’arcades, de hautes travées verticales médianes et une partie supérieure traitée comme un étage attique. Sur deux façades – rue McGill et rue Saint-Paul – les hauts pilastres à panneau de la partie médiane alternent avec les travées de fenêtres placées en retrait. Ils donnent l’impression d’une colonnade colossale qui rappelle l’Antiquité et laissent en même temps deviner la présence de l’ossature moderne en acier. Un vocabulaire architectural classique plutôt discret complète cette composition académique. Les clefs d’arc en forme de consoles qui alternent avec les disques au second niveau, les guirlandes à la base des pilastres et les disques sur la frise n’occultent nullement le caractère sobre de l’ensemble. Il s’agit en somme d’un gratte-ciel nord-américain tripartite dont le décor se situe entre renouveau classique à l’antique et classicisme moderne stylisé.
Les hautes baies du rez-de-chaussée rappellent la présence d’entreprises ayant un lien direct avec le public – une succursale bancaire entre autres –, tandis que les étages supérieurs logent des bureaux; le dernier étage n’offrant pas, comme habituellement, une image de prestige particulière. Les grandes fenêtres cintrées du second niveau suggèrent plutôt dans ce cas-ci la présence de locaux de prestige fort probablement reliés au rez-de-chaussée. Ces bureaux bénéficient d’ailleurs d’un fenêtrage généreux qui provient aussi des élévations secondaires, notamment dans l'ouverture du U, à l’arrière. Par ailleurs, une travée dénuée d’ornementation termine, à l'extrémité droite, la façade de la rue Saint-Paul. Une porte cochère y permet d’atteindre la partie centrale de l’édifice pour la livraison des marchandises.
Intérieur accessible au public
Sur la rue McGill, seul le portail central monumental permettait l'accès à l'édifice, la seconde entrée n’étant aménagée qu’ultérieurement. Le vestibule attenant au portail poursuit l’usage des références classiques observées à l’extérieur : les murs revêtus de marbre veiné gris et blanc sont ponctués par des pilastres qui soutiennent un entablement en plâtre doté d’une frise décorative. Des caissons parés de feuilles de laurier en plâtre mouluré complètent le décor de la pièce. Ensuite, une porte à double battant s’ouvre sur un hall d’ascenseurs où les planchers sont recouverts d’une mosaïque en marbre en deux tons de rose et de gris. Des pilastres doriques, dont les chapiteaux arborent des rosaces dorées, rythment les murs de marbre, tandis que les frises en plâtre qui terminent les murs reprennent quelque peu les motifs extérieurs. De part et d’autre de ce hall, des portes mènent aux locaux commerciaux du rez-de-chaussée. Un escalier muni d’une rampe en fer permet aussi l’accès aux étages supérieurs.
Canadian National Railway (locataire de v. 1929 à v. 1995)
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0039-28-8742-00
Propriété
:
0039-28-8742 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
Pour plus d'informations...
Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :