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caractères physiques.
Pierre
:
Pierre grise de Montréal [calcaire], provenant de carrières différentes selon les époques; probablement de carrières du plateau au nord-est du mont Royal, pour les plus anciennes; d'une carrière du même secteur ou d'une carrière du nord de l'île de Montréal ou de l'île Jésus, pour les adjonctions de la fin du XIXe siècle, et de Saint-Marc-des-Carrières (région de Portneuf, Québec) pour les éléments restaurés à la fin du XXe siècle.
En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Ce bâtiment fait partie des ensembles suivants :
Pointe-à-Callière, musée Histoire de l'ensemble L'ensemble Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, comprennait au départ l'Éperon, ouvert en 1992, et l'Ancienne-Douane (1836-1838), lesquels sont réunis en sous-sol par une crypte archéologique. Par la suite, deux autres bâtiments, situés sur la place d'Youville, se greffent à l'ensemble, dont un nouvel immeuble qui intègre une ancienne station de pompage.
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Histoire du bâtiment
Le gouvernement du Bas-Canada érige la première maison de la Douane en 1836-1838 sur la place du Vieux-Marché. Bien que ce terrain soit devenu trop restreint pour accueillir les activités du marché, sa situation à proximité du coeur du port convient bien à sa nouvelle fonction et permet de centraliser dans un même endroit les bureaux et les salles d'inspection de la douane. Le bâtiment est réalisé selon les dessins de l'architecte John Ostell qui a soigneusement conçu chacune des quatre façades de l'immeuble. Afin de mettre plus en évidence ce symbole montrant l'importance des activités commerciales de Montréal tout en lui donnant un accès direct au port, les commissaires du Havre exproprient les emplacements qui se trouvent entre la Douane et le fleuve, créant ainsi un espace qui sera bientôt aménagé en square.
Dès les années 1850, la communauté marchande se plaint de l'étroitesse de la maison de la Douane, une situation qui reste inchangée jusqu'en 1870, alors que le gouvernement fédéral achète et rénove l'immeuble de la Royal Insurance Company (site actuel de Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal). Ayant subi de petites rénovations à l'intérieur, l'ancienne Douane abrite des bureaux du ministère du Revenu à partir de 1871. Dix ans plus tard, le gouvernement agrandit le bâtiment de 26 pieds vers le port en essayant de respecter son apparence d'origine : la façade sud est démontée puis reconstruite et les côtés latéraux de l'adjonction sont harmonisés avec les murs adjacents. Le ministère du Revenu occupe les lieux jusqu'en 1921, bien que le ministère des Travaux publics administre la propriété depuis 1917. Occupant lui-même le bâtiment jusqu'aux années 1960, ce ministère loue ensuite l'espace à d'autres organismes fédéraux, notamment au service de quarantaine durant les années 1960 et 1970 puis au département du lait et des produits laitiers du ministère de l'Agriculture.
En 1991, le gouvernement fédéral vend l'immeuble à la Ville de Montréal qui le cède à Pointe-à-Callière. À partir de 1992, l'Ancienne-Douane fait partie de l'ensemble du musée et abrite la boutique ainsi que des salles d'exposition.
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L’Ancienne-Douane occupe une partie d’une ancienne place de marché à proximité des quais. Du côté de la place Royale et la rue de la Commune, elle fait face au port; de l’autre, elle borde la rue Saint-Paul, légèrement en retrait. Malgré l’agrandissement de 1881-1882 qui a transformé un plan rectangulaire en plan carré, la façade donnant sur la place Royale reste à bonne distance de la rue de la Commune. Le bâtiment, en pierre grise de Montréal (calcaire) tout comme ses voisins, s’inscrit bien dans la trame urbaine environnante tout en se distinguant par ses deux étages (incluant le rez-de-chaussée) et par son toit à quatre versants.
Les deux principales façades comprennent un avant-corps central à faible saillie avec des pilastres qui semblent soutenir un fronton. Rue Saint-Paul, un ordre colossal réunit les deux niveaux de l’élévation. Du côté opposé, le rez-de-chaussée traité comme un soubassement à bossages semble soutenir en son centre quatre pilastres qui évoquent à l’étage les colonnes d’une loggia, tandis qu’un porche à colonnes bien réelles souligne l’entrée. Des serliennes dominent les deux façades latérales dont la composition était symétrique à l’origine. Ce décor architectural classique – inspiré fondamentalement de l’Antiquité gréco-romaine – emprunte tout son vocabulaire à la Renaissance italienne, avec toutefois une certaine liberté dans le dessin des ordres classiques. L’immeuble évoque plus particulièrement les villas et maisons de l’architecte et théoricien Andrea Palladio. Les façades en font foi mais aussi le plan au sol et l’isolement relatif dans la trame urbaine. Une telle approche palladienne, très prisée en Grande-Bretagne depuis déjà un siècle à l’époque, se fond alors dans le grand mouvement néoclassique occidental.
Un tel édifice annonce d’emblée une institution coloniale car les autorités britanniques pratiquent à cette époque une certaine standardisation stylistique. Plus explicite, l’effigie d’Albion, symbole de la Grande-Bretagne, occupe le tympan du fronton de la rue Saint-Paul (on voit aujourd’hui une réplique de l’original en bois). Pour qui connaît l’importance primordiale à cette époque de la perception des droits de douane, la fonction de l’immeuble paraît évidente en raison de sa localisation près du port. Les deux entrées principales d’importance égale correspondent d’ailleurs à sa localisation à la fois urbaine et portuaire. Le fait qu’elles soient légèrement en retrait et surélevées constitue en outre un indice de son caractère semi-public. Des portes latérales, datant de l’agrandissement, rappellent une autre porte disparue qui, de plain-pied avec le trottoir, pouvait servir à la circulation des produits inspectés ou saisis. Les fenêtres, elles, laissent deviner la présence de bureaux. Quant au décor intérieur d’origine, il est disparu depuis longtemps.
Gouvernement du Bas-Canada (propriétaire de 1836 au 1991-04-11) Informations disponibles pour l'année 1849 Au printemps 1836, le gouvernement du Bas-Canada exproprie la place du Vieux-Marché pour y ériger une maison de Douane pour le port de Montréal en n’accordant toutefois aucune compensation à la Ville de Montréal. Lors de la Confédération canadienne en 1867, le gouvernement fédéral prend possession du bâtiment en fonction de ses pouvoirs et responsabilités concernant la douane. À partir de 1871 l'immeuble devient la propriété du ministère du Revenu puis, en 1917, du ministère des Travaux publics. En 1991, ce dernier cède l'ancienne Douane à la Ville pour $1.
Commentaire sur la construction
Marché de construction (notaire G.D. Arnoldi, 14 juin 1836).
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
douane
Fonction(s) générale(s) :
édifice public ou institution
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : 1881-1882 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
Afin de permettre l'agrandissement de l'immeuble de 26 pieds (7,9 mètres) vers le sud, la façade de ce côté est démontée et reconstruite.
Date des travaux : 1970-1972 Restauration ou recyclage du bâtiment.
L'intérieur de l'immeuble est entièrement rénové à la suite de la construction d'une charpente en béton.
Concepteur :
Bland, Lemoyne, Shine & Lacroix (architectes)
Travaux 3 :
Date des travaux : 1991-1992 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Partie intégrante de l'ensemble du musée de Pointe-à-Callière, le bâtiment est complètement réaménagé pour abriter une boutique au rez-de-chaussée et des salles d'exposition à l'étage.
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Locataires :
Ministère du Revenu (locataire de 1871 à 1921)
Ministère des Travaux publics (locataire de 1921 à v. 1960)
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants :
Situé dans le site patrimonial du Lieu de fondation de Montréal (classé). Anciennement un site historique et archéologique classé (1999-03-04) (juridiction provinciale)
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-51-0556-00
Propriété
:
0040-51-0556 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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