En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Histoire du bâtiment
Cette maison-magasin est construite en 1835. Au cours des années 1830-1831, François Perrin acquiert cet emplacement situé sur la rue Saint-Paul, adjacent aux terrains de la Congrégation Notre-Dame et de l'Hôtel-Dieu, avec une maison en pierre d’un étage. Le 31 janvier 1835, Perrin conclut un marché avec Charles Larceneur, maître maçon, pour ériger une maison en pierre grise de trois étages comprenant en arrière, du côté est, une aile en brique de la même hauteur, le tout selon les plans des entrepreneurs Trudeau et Grenier. Une fois terminé, le bâtiment se prête à des usages multiples, selon les besoins des locataires. En 1838, par exemple, un doreur loue un magasin au rez-de-chaussée et un logement aux étages supérieurs. Deux chapeliers associés occupent deux locaux de magasins, avec une pièce en arrière et une autre dans la cave, alors qu’un « gentilhomme » s’installe dans un logement aux étages supérieurs qui compte huit pièces.
En 1850, George Weekes, syndic de la faillite de François Perrin, vend l'immeuble à Jacob Henry Joseph qui en conservera la propriété pendant près de 60 ans. Désormais, la maison-magasin est essentiellement utilisée à des fins commerciales, notamment par des marchands de tabac pendant vingt ans, dont l'entreprise de Joseph. Le bâtiment est vendu par la succession Joseph en 1921 à Gustave Francq, imprimeur. L'année suivante, il est loué à la Mercantile Printing Company dont Francq est le président. Cette compagnie devient propriétaire des lieux en 1957. Entre-temps, le bâtiment est agrandi : un ajout d’un étage à l’arrière recouvre entièrement la cour. De plus, le comble disparaît, remplacé par un toit plat. Depuis 1978, le propriétaire d’une galerie et d’un atelier d’art graphique possède et occupe l’immeuble.
Ce bâtiment présente les caractéristiques des maisons-magasins du Vieux-Montréal quant à l’implantation en bordure de la rue avec cour à l’arrière, au nombre d’étages, trois incluant le rez-de-chaussée, au toit d’origine à deux versants, maintenant plat, et aux matériaux principaux – moellons pour le gros-oeuvre, pierre de taille en façade. La suite de huit embrasures en arcade constitue le principal élément de vocabulaire architectural néoclassique. Les vitrines du rez-de-chaussée, plus larges que les fenêtres de l’étage au-dessus, annoncent simplement mais clairement la présence de magasins. Fait à noter, les trumeaux de ce niveau se prolongent dans les supports verticaux des arcs, ce qui unifie visuellement les fonctions commerciale et résidentielle. Deux portes d'entrée desservent un seul établissement au début des années 2000, alors qu’à l’origine les entrées desservaient différents magasins et appartements, potentiellement trois magasins et autant d’unités d’habitation, mais l’occupation initiale réelle fut plus complexe et plus dense. Les visiteurs de l’établissement actuel peuvent voir de beaux éléments de gros-oeuvre anciens, en pierre, mis à nu au XXe siècle.
Trudeau et Grenier (architectes et entrepreneurs) Informations concernant la carrière du concepteur
Propriétaire constructeur
:
François Perrin (marchand) (propriétaire du 1830-03-06 à 1849) François Perrin acquiert cet emplacement par deux transactions de Louis Moreau dit Duplessis; notaire N.B. Doucet, 6 mars 1830, et notaire T. Bédouin, 4 février 1831. En 1849, il transfère ses biens à ses créanciers.
Locataire ou autre usager d'origine :
John Smith (doreur) (locataire de 1838 à v. 1845)
John Brown et David Lynch (chapeliers) (locataire du 1838-05-01 au 1839-04-30) Lors du renouvellement de leur bail pour deux ans en mai 1839, Brown et Lynch occupent non seulement le magasin au rez-de-chaussée mais aussi huit pièces aux étages supérieurs.
Louis Frederick Glackmeyer (gentilhomme) (locataire du 1838-05-01 au 1839-04-30)
Commentaire sur la construction
Marché de maçonnerie, notaire J. Belle, 31 janvier 1835. L’entente stipule qu’au moins douze maçons doivent travailler aux ouvrages qui débuteront en mai, une fois que Perrin aura fait démolir la vieille maison de pierre, en conservant, s’il le désire, les fondations.
Marché pour le plâtre, notaire J. Belle, 11 juillet 1835.
Une notice suggère que François Bro dit Pomminville, menuisier et entrepreneur, a fait la menuiserie et a fait entreprendre les travaux de briquetage; notaire J.A. Labadie, 29 août 1835.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) générale(s) :
commerce
habitation
Type particulier de bâtiment :
maison-magasin
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : vers 1925 (entre 1918 et 1940) Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
La cour est comblée par une adjonction d’un étage (rez-de-chaussée seulement). Le toit à deux versants disparaît, remplacé par un toit plat (sans nouvel étage). Les travaux pourraient avoir lieu en 1921-1922 alors qu’un nouveau propriétaire installe une imprimerie.
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Jacob Henry Joseph (marchand de tabac) (propriétaire du 1850-05-02 au 1907-02-28) Informations biographiques disponibles pour l'année 1873 Jacob Henry Joseph occupe les lieux de 1855 à 1867. À la suite de son décès en 1907, ses héritiers possèdent le bâtiment jusqu’en 1921.
Gustave Francq (imprimeur) (propriétaire du 1921-08-19 au 1952-01-02) Informations disponibles pour l'année 1929 Gustave Francq est président de la Mercantile Printing Company qui est locataire de l’immeuble de 1922 à 1957 avant d’en devenir propriétaire (1957-1978).
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-53-3985-00
Propriété
:
0040-53-3985 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
Pour plus d'informations...
Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :