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caractères physiques.
Pierre
:
Calcaire chamois non identifié, probablement de l'Indiana (États-Unis).
Soubassement : granit gris non identifié, probablement des Cantons-de-l'Est (Québec).
Histoire du bâtiment
L'édifice Duluth est construit en 1912-1913. En 1893, Joseph Ovide Gravel, Adolphe Roy et George H. Matthews font l’acquisition de la propriété de Duncan McEachran et associés. Ils sont alors propriétaires de deux bâtiments presque centenaires qui abritent des commerces et des logements. En 1910, Gravel achète les parts de ses partenaires. Deux ans plus tard, il entreprend la construction de l’immeuble Duluth, baptisé ainsi en l’honneur de Daniel Greysolon, dit sieur du Luth, tour à tour écuyer et explorateur et qui aurait vécu en ces lieux en 1675. Conçu par la firme d’architectes Hutchison, Wood and Miller, le bâtiment de dix étages est terminé en 1913.
L’immeuble de bureaux attire une clientèle diversifiée et accueille plusieurs professionnels tandis que le propriétaire-constructeur Joseph Gravel installe ses propres bureaux au huitième étage. Avant d’abriter des commerces, le rez-de-chaussée a été occupé par des bureaux, notamment par L.G. Beaubien et Cie, une firme de courtage montréalaise qui occupe l’immeuble des années 1920 aux années 1960. Le consulat de France y tient aussi pignon sur rue à l'aube des années 1920.
L’immeuble demeure la propriété de J. O. Gravel jusqu’à son décès en 1927. Sa succession, gérée par une fiducie, ne pourra le vendre qu’en 1948 alors que le Trust Général du Canada s’en porte acquéreur. À la fin des années 1980, l’édifice a fait l’objet de travaux de restauration, mais sa vocation n’a pas changé. Cet immeuble de bureaux accueille toujours une clientèle variée qui inclut de nombreux professionnels.
L’édifice de dix étages avec sa structure d’acier et son toit plat constitue un parfait exemple du gratte-ciel montréalais du début du XXe siècle. Sis sur un angle d'îlot exceptionnel adjacent à la place d’Armes, ses deux façades sur rues revêtues de pierre font face à la basilique Notre-Dame et à l’édifice Aldred. L'édifice de plan rectangulaire occupe la quasi totalité du lot, une petite cour arrière inaccessible étant cependant formée par un étroit retour d'équerre à l'une des extrémités de l'élévation arrière en brique.
La composition tripartite de l’édifice est typique des gratte-ciel nord-américains de l’époque. La partie médiane, généralement plus haute que les autres, paraît toutefois ici de hauteur presque égale aux parties inférieure et supérieure plus élaborées, d’autant que les chambranles en saillie relient visuellement le troisième niveau aux deux précédents. De minces bandeaux horizontaux y séparent les étages, adoucissant ainsi l’élan vertical. Un décor architectural classique inspiré de la Renaissance italienne tardive caractérise plus particulièrement cette composition. Au rez-de-chaussée, un sévère portail toscan, un revêtement en pierre à bossages continus en table et des plates-bandes à claveaux en bossage rappellent cette source d’inspiration, ce que confirme l’ordre colossal reliant deux niveaux au sommet. Peu d’ornements s’ajoutent à ces éléments architecturaux. Il s’agit somme toute d’un gratte-ciel nord-américain tripartite au sobre décor classique inspiré de la Renaissance.
Le traitement différencié du rez-de-chaussée, avec notamment des baies plus grandes qu'aux étages supérieurs, rappelle qu'une firme ayant un lien direct avec le public – une compagnie de courtage dans ce cas-ci –, y occupait les locaux à l'origine. Par ailleurs, la taille des ouvertures ou la présence d'un décor plus élaboré aux deuxième, huitième, neuvième et dixième étages suggèrent des valeurs locatives plus élevées. Le propriétaire-constructeur Joseph Gravel et des firmes associées à L. G. Beaubien occupent effectivement des locaux aux étages supérieurs. Par ailleurs, une partie des bureaux moins éclairés par les façades principales profitent d'un éclairage supplémentaire par les baies de l’élévation dégagée par la cour arrière. À l'extrémité gauche de la façade de la rue Notre-Dame, l'entrée principale de l'édifice assurait l'unique accès à l'édifice, desservant les commerces du rez-de-chaussée et le hall d’ascenseurs qui mènent aux étages supérieurs.
Intérieur accessible au public
L’ancienne entrée unique de la rue Notre-Dame donne accès au vestibule et au hall des ascenseurs qui desservent les étages locatifs. Ces espaces reprennent quelques éléments décoratifs de l’ornementation extérieure. Ainsi, les murs sont ponctués par des pilastres toscans en marbre surmontés d’un entablement en plâtre comprenant une frise ornée. Par ailleurs, des guirlandes décoratives en plâtre ornent le haut des murs, reproduisant ainsi celles visibles sur la façade extérieure de la rue Saint-Sulpice. La seconde entrée, au croisement des rues Notre-Dame et Saint-Sulpice, permet d’accéder au local du rez-de-chaussée où l'on peut observer les plafonds d’origine avec leurs caissons ornés d’oves et de denticules.
Succession Joseph-Ovide Gravel (propriétaire de 1927 à 1948)
Trust général du Canada (propriétaire de 1948 à 1972)
Locataires :
L.G. Beaubien & Cie (locataire de v. 1925 à v. 1965) Une importante firme canadienne-française de courtage installée à Montréal depuis 1903.
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-33-6340-00
Propriété
:
0040-33-6340 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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