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FICHE D'UN BÂTIMENT 
Identification  
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L'édifice vu de la rue Saint-Jacques à l'angle de la rue Saint-Jean.
©Denis Tremblay, 2014
 
Édifice London and Lancashire, vers 1900, avant la construction de l'édifice Guardian voisin (1902).
©Musée McCord d'histoire canadienne, Montréal, VIEW-3253. Collaboration spéciale dans le cadre d'une entente de partenariat. Photo : William Notman.
 
L'édifice vu au niveau de l'étage supérieur.
© Photographie de Normand Rajotte réalisée pour l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Nom du bâtiment :

Édifice de la London and Lancashire Life

Autre appellation :
  • Royal Securities Building
Adresses civiques :
Construction :

1898

Plans de localisation :
Caractères physiques :
  • Nombre d'étages : 7
  • Matériau dominant : pierre
  • Type de toit principal : toit brisé

Pour plus d'information sur les caractères physiques du bâtiment, veuillez consulter le relevé des caractères physiques.

Pierre :
  • Grès chamois non identifié.
  • Soubassement : granit rose non identifié.
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Histoire du bâtiment  
 

En mai 1898, la compagnie d'assurance britannique London and Lancashire Life Assurance Company achète un lot vacant sur la rue Saint-Jacques pour y construire son siège social canadien. Ce terrain était auparavant occupé par une partie du « bloc Barron », un bâtiment de quatre étages détruit par un incendie en décembre 1896. Selon toute vraisemblance, le nouvel immeuble de bureaux de sept étages est complété avant la fin de l'année 1898. Il est l'oeuvre de l'architecte Edward Maxwell assisté de son jeune frère William Sutherland.

La London and Lancashire s'installe d'abord aux deuxième et septième étages de l'édifice, tandis qu'une succursale de la Banque de Nouvelle-Écosse occupe le rez-de-chaussée pendant une dizaine d'années. Les autres locaux sont loués à des avocats, des courtiers ou des agents.

En 1920, la London and Lancashire vend l'immeuble à la Royal Securities Corporation Ltd, une compagnie de placements qui finance entre autres des sociétés de services publics en Amérique latine, aux Antilles et au Canada. Des années 1940 aux années 1960 – la Royal Securities Corporation vend l'édifice en 1965 –, plusieurs de ces compagnies, comme la San Salvador Electric Light Company et la Calgary Power Company, occupent un bureau dans l'édifice. En 1979, on réaménage complètement l'intérieur de l'immeuble; des lucarnes ajoutées après la construction initiale sont peut-être percées dans la toiture à cette occasion.

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L'ornementation du portail.
©Denis Tremblay, 2014
 
Cartouche au-dessus de la fenêtre principale.
©Denis Tremblay, 2014
 
Détail du décor à l'étage supérieur.
©Denis Tremblay, 2014
 
Architecture  
 

L’édifice de la London and Lancashire Life, de plan rectangulaire, occupe la totalité d’un lot d’angle près de la place d’armes. La façade principale, plus étroite, donne sur la rue Saint-Jacques au coeur du centre des affaires. L'édifice de sept étages est coiffé d'une toiture complexe partiellement mansardée. Ses deux façades sur rue sont toutes deux recouvertes d’un parement en grès de couleur chamois. L'élévation arrière, en brique beige, est dégagée en raison d’un passage desservant quelques immeubles. Le bâtiment possède une structure d’acier ─ une technologie encore récente à Montréal au moment de la construction ─ et il est desservi par un ascenseur dès l'origine.

Archétype même de l’édifice raffiné à la française à Montréal, il forme peut-être avec l’immeuble Guardian voisin le plus bel ensemble montréalais d'esprit beaux-arts. On peut d'abord reconnaître cet esprit dans la composition tripartite complexe comprenant d’abord le rez-de-chaussée et « l’entresol » à bossages, puis trois étages réunis dans une partie médiane et enfin l’étage-attique et l’étage de comble formant la partie supérieure plus élaborée. Les travées aux extrémités des façades sont traitées différemment des travées centrales, ce qui constitue une autre forme de division tripartite (horizontale). Le portail d’entrée n'est pas situé dans la travée centrale, mais à gauche, cette asymétrie étant compensée en partie par le traitement d'un fronton, de facture semblable à celui de l’entrée, au-dessus de la fenêtre de droite. La façade latérale est quant à elle parfaitement symétrique. Le décor architectural fait écho à cette composition, car tout y est classique, qu’il s’agisse des bossages en table des premiers niveaux, des arcs à clef saillante ou des ornements. Le tout est traité à la française, les balconnets, les arcs segmentaires en vedette sous la corniche et, surtout, la toiture complexe à la Mansart le confirmant de manière manifeste. Enfin, l’exubérance du décor, dont témoignent les putti sur le fronton cintré du portail, les cartouches très ornés, les chutes sous les retours de fronton et les hautes consoles donnent à l’immeuble un caractère néo-baroque très en vogue à Paris vers 1900, et, de là, dans le monde occidental. À New York, on parle à l'époque de Modern French Style.

Le luxe du décor annonce un immeuble de prestige pouvant rappeler des beaux quartiers de Paris et de New York. Par son emplacement, son implantation et son fenêtrage abondant sur trois côtés, l'édifice possède aussi les caractéristiques d'un immeuble de bureaux, l'opulence du décor suggérant par surcroît la présence à l'origine d'un important siège social. Les grandes fenêtres cintrées du rez-de-chaussée se prêtent bien aux besoins d’une entreprise de services ayant un contact direct avec le public, d'une institution bancaire plus particulièrement, comme ce fut longtemps le cas. L'étage supérieur, très orné et muni d'un balconnet, suggère enfin la présence d'un occupant prestigieux — la compagnie d'assurances London & Lancashire s'y étant d'ailleurs installée après la construction. L'unique entrée publique du bâtiment dessert les locaux du rez-de-chaussée et donne accès au hall des ascenseurs, tous les occupants profitant ainsi de son caractère monumental.

Éléments décoratifs significatifs

Outre les abondants ornements puisant dans la grande tradition classique qui vont jusqu’aux Neptune dans le couronnement (un lien symbolique à l’assurance-feu?), deux écussons sculptés dans le fronton d’entrée rappellent les armoiries de la London & Lancashire Life Assurance, surmontées de celles de la Grande-Bretagne avec la devise « Dieu et mon droit ». Un cartouche rappelle aussi l’année de construction, 1898.

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L'élévation arrière en brique beige.
©Denis Tremblay, 2014
 
L'édifice précédent, le Barron Block.
©Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Collection Massicotte. 6-120-a.
 
Construction initiale  
 
Date de construction :

1898

Concepteur de la construction :
Propriétaire constructeur :
  • The London & Lancashire Life Assurance Company (compagnie d'assurance)
    (propriétaire du 1898-05-11 au 1920-11-01)
    Informations disponibles pour l'année 1895
    Propriétaire-occupant. De 1911 à 1920, la fiducie Royal Trust administre l'édifice pour la London and Lancashire Life Assurance Company.
Locataire ou autre
usager d'origine :
  • Banque de Nouvelle-Écosse (institution bancaire)
    (locataire de 1899 à 1909)
Commentaire sur la construction

Une cartouche sculptée porte la date 1898.

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Fonction(s) d'origine et type particulier  
 
Fonction(s) spécifique(s) :
  • assurance
  • banque : succursale
Fonction(s) générale(s) :
  • finance
  • bureaux
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Autres propriétaires ou locataires (sélectif)  
 
Propriétaires :
  • Royal Securities Corporation Ltd (compagnie de placement)
    (propriétaire du 1920-11-01 au 1965-05-15)
    Informations biographiques disponibles pour l'année 1915
    L'entreprise fut locataire de 1911 à 1920 puis propriétaire-occupant jusqu'en 1965. La Royal Securities Corporation Ltd est fondée en 1903. Elle vend des actions et des obligations et participe au financement d'entreprises, notamment des sociétés de services publics en Amérique latine, aux Antilles et au Canada.
Locataires :
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Protections patrimoniales du bâtiment  
 
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
  • Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré).
    Anciennement un arrondissement historique (1995-04-26) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
  • Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
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Numéros de référence  
 
Bâtiment :

0040-11-9155-00

Propriété :

0040-11-9155
Fiche 1 de 1 sur cette propriété

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