Cette note porte sur les sources sérielles ou archivistiques utilisées pour connaître l'histoire des immeubles, en complément des sources suivantes, indiquées séparément sur la fiche du bâtiment : observations sur place, dossiers de l'inventaire de la Ville de Montréal et du Ministère de la Culture et des Communications (1980), recueil photographique (1992), monographies et autres sources secondaires. L'approche étant standardisée, cette note concernant les sources sérielles et archivistiques est la même pour tous les bâtiments ayant fait à ce jour l'objet d'une recherche complémentaire.
La recherche dans les archives est orientée pour répondre prioritairement à des questions concernant les origines du bâtiment : sa date de construction, qui l'a fait construire, ce qui se trouvait sur le lot auparavant, comment et quand le propriétaire a acquis le lot, l'identité du concepteur, des entrepreneurs principaux et des premiers occupants.
Les propriétaires subséquents sont mentionnés dans la mesure où ils ont apporté des modifications majeures à l'immeuble, en ont changé radicalement la vocation ou lui ont donné publiquement leur nom à une certaine époque. Les propriétaires qui ont conservé leur titre durant plus de 50 ans ou ceux qui ont occupé l'immeuble pendant plus de 20 ans ont aussi été retenus. La recherche sur les locataires subséquents repose sur les mêmes principes, sauf qu'une période minimale d'occupation de 20 ans a été considérée.
Avant la création du bureau d'enregistrement en 1840, les terriers seigneuriaux, ou registres et plans des terrains que les censitaires possédaient, constituaient les seules vues d'ensemble de la répartition de la propriété foncière. Le territoire du Vieux-Montréal est traité à partir de deux terriers, un ancien et un nouveau, qui couvrent l'ancienne ville fortifiée, le faubourg Saint-Laurent et le faubourg Saint-Joseph. Des copies de ces terriers sont déposées aux Archives de la Ville de Montréal. Le répertoire informatisé des contrats notariés, Parchemin, donne accès aux ventes, baux et marchés de construction (et toute autre transaction notariale) pour la période avant 1775. Au Centre Canadien d'Architecture, le fonds du Groupe de recherche sur Montréal comprend un dossier analytique pour chaque parcelle existante depuis la fondation de la ville en 1642 jusqu'en 1804, inclusivement. Pour la plupart, ces dossiers contiennent des contrats notariés, des pièces judiciaires, des procès verbaux d'arpentage et des annonces tirées des journaux. On y retrouve aussi des photocopies des marchés de construction, qui ont été dépouillés systématiquement pour la ville fortifiée.
En ce qui concerne les immeubles pendant la période s'échelonnant entre 1804 et l'établissement du bureau d'enregistrement, il n'existe que quelques instruments de recherche partiels. Parcs Canada a publié l'Inventaire des marchés de construction des Archives nationales du Québec à Montréal, 1800-1830 sous la direction d'André Giroux. Aux ANQ de Montréal, il existe un index des testaments, donations et cessions pour Montréal entre 1800 et 1850. Pour le reste, les sources sont les greffes de notaires, pour lesquels on dispose d'index alphabétiques et de répertoires chronologiques. En plus, trois plans de la ville sont disponibles, grâce auxquels on peut étudier l'emprise du sol des bâtiments : un plan inédit de 1804 attribué à Louis Charland (dont une copie est déposée au Centre Canadien d'Architecture), le plan de John Adams préparé en 1825 (plusieurs archives publiques possèdent une copie et une version originale est déposée au département des Livres rares et collections spéciales de l'Université McGill) et le plan de James Cane de 1846, dont des copies se trouvent aux mêmes dépôts que
le plan Adams.
Pour les années 1840 et subséquentes, les sources sur les bâtiments se multiplient. En premier lieu, le Bureau de la publicité des droits (bureau d'enregistrement), permet l'accès aux transactions effectuées entre 1840 et la réfection cadastrale du début des années 1870, soit par des index nominatifs, soit par des livres analytiques. À partir de la réforme cadastrale, dont le système de numérotation a été conservé jusqu'en 1998, l'index aux immeubles sur microfilm facilite le dépouillement des actes au long, surtout pour les propriétaires constructeurs et les changements majeurs. Pour la période récente (à partir de 1980), le répertoire des enregistrements est informatisé.
Aux archives de la Ville de Montréal, plusieurs sources fournissent des informations sur l'ensemble de l'arrondissement historique, mais pour des périodes différentes. La recherche dans ces sources est plutôt orientée sur la date de construction de l'immeuble et sur des informations subséquentes sur les propriétaires et locataires dans un intervalle de dix ans. La source la plus ancienne est le rôle foncier dont les registres ont été ouverts en 1847. Pour chaque propriété imposable, cette source indique le nom du propriétaire, le nom et la profession des locataires, la valeur locative et parfois d'autres indications utiles, par exemple si le terrain est vacant ou si on y a fait démolir ou construire des immeubles. Les feuilles de route, qui couvrent la période depuis la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1960, correspondent aux relevés des recenseurs municipaux qui passaient de porte à porte, vers la fin mai et au mois de juin. Ces relevés servaient à établir le rôle d'évaluation pour les propriétaires et à calculer le montant de la taxe d'eau pour les locataires. Ainsi, les feuilles de route contiennent d'importantes informations sur le lot, les bâtiments, les propriétaires et les locataires. Si le bâtiment était construit entre 1868 et 1877, la date de construction a été confirmée en consultant les Rapports de l'inspecteur des bâtiments. Enfin, les dossiers de coupures de presse par rue fournissent de précieuses informations sur des événements (incendies, démolitions, ajouts) qui ont marqué certains immeubles, surtout pendant le XXe siècle.
Les atlas préparés par Charles E. Goad en 1881 et 1890 indiquent tous les numéros de cadastre, les bâtiments, les noms des propriétaires et les principaux matériaux de construction; celui de 1912 est moins détaillé sur l'identité des propriétaires. À partir de 1909, on fait publier des atlas d'assurances qui fournissent une mine d'informations sur l'aspect physique des bâtiments et leur usage. L'atlas de 1909 a été révisé au moins deux fois: la révision de 1912 est déposée à la Société historique de Montréal et celle de 1916 à la Bibliothèque nationale du Québec. L'atlas a été mis à jour et réédité en 1918-1940 et en 1964, les originaux sont déposés à la BNQ.
Bien que Thomas Doige ait publié des annuaires en 1819 et 1820, une série continue d'annuaires n'apparaît qu'à partir de 1842. À l'origine ces annuaires ne contiennent qu'une liste alphabétique de personnes, suivie d'un répertoire des commerces organisés selon leur type. Mais à partir de 1867, on y ajoute un répertoire par rue. Des informations y ont été repérées pour des dates pré-sélectionnées - 1849, 1873, 1895, 1915, 1929, et 1965 - et selon un intervalle de dix ans commençant en 1870.
Concernant d'autres sources dépouillées systématiquement pour chaque bâtiment, il faut mentionner les Albums Massicotte (disponibles sur le site Web de la BNQ), les photographies de la Collection Notman (disponibles en partie sur le site Web du Musée McCord) et la liste des travaux subventionnés par le gouvernement provincial à partir de 1980.
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