Fils de cultivateur, Louis-Philippe Hébert (Sainte-Sophie-d'Halifax, 1850 – Montréal, 1917) démontre très jeune un intérêt pour la sculpture. Vers 1872, il se rend à Bécancour, où il s’initie à la sculpture sur bois auprès d’Adolphe Rho (Bécancour, 1839 – Bécancour, 1905). En 1873, Napoléon Bourrassa (L’Acadie, 1827 – Lachenaie, 1916), sculpteur, peintre, architecte et homme de lettres réputé de Montréal, remarque le talent de Hébert et l’engage comme apprenti jusqu’en 1879. Au cours de cette période d’apprentissage, Hébert travaille, entre autres, au décor de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes (1873-1881), tout en étudiant et enseignant épisodiquement à l’école du Conseil des arts et manufacture de la province de Québec.
De 1879 à 1887, Hébert œuvre à son compte. Il conçoit alors plusieurs sculptures sur bois, notamment pour la cathédrale d’Ottawa. À son tour, il est maître d’apprentis sculpteurs pour, entre autres, Olindo Gratton (1855-1941). La prolifique carrière de Hébert, en tant que sculpteur sur bronze, débute en 1880 alors qu’il réalise un monument dédié à Charles-Michel d'Irumberry de Salaberry, inauguré en 1881 à Chambly. Il remporte ensuite un concours pour un monument en mémoire de Sir George-Étienne Cartier, inauguré sur la colline parlementaire d’Ottawa en 1885. En 1886, il se voit confier la conception de dix sculptures pour le parlement de Québec. Afin d’accomplir cet imposant contrat, il séjourne à Paris entre 1888 et 1894, où il perfectionne l’art du moulage et de la fonte du bronze. Entre 1894 et 1913, il conçoit une cinquantaine d’œuvres en bronze à travers le Canada. Dans le Vieux-Montréal, il réalise la chaire de l’église Notre-Dame (1883-1887), le monument dédié à Paul Chomedey, sieur de Maisonneuve, inauguré en 1895 au centre de la place d’Armes, et le monument à John Young, inauguré en 1908, aujourd'hui situé à l’angle des rues Saint-Pierre et D’Youville. |