Le 17 mai 1642, une quarantaine de colons arrivent à Montréal où ils sont venus fonder un nouvel établissement, un avant-poste catholique qui vise l’évangélisation des amérindiens et la création d’une société franco-amérindienne pour mieux « civiliser » ces peuples nomades. Les Montréalistes sont dirigés par Paul de Chomedey de Maisonneuve, l’homme choisi par la « Société des Messieurs et Dames de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des Sauvages de Nouvelle-France » à l’origine du projet et son bailleur de fonds, ainsi que par Jeanne Mance, une infirmière profondément croyante venue établir un hôpital. Le groupe se compose en majorité d’hommes exerçant divers métiers artisanaux; seulement trois couples ont entrepris la traversée vers Montréal. On compte également parmi eux deux jésuites qui assurent le service spirituel. Les Montréalistes s’installent à l’endroit connu actuellement sous le nom de Pointe-à-Callière où ils s’affèrent à construire des cabanes entourées d’une palissade rudimentaire et à cultiver la terre. Au cours de l’été, douze nouveaux colons s’intègrent au groupe.
Les Montréalistes furent recrutés surtout dans des centres urbains dans la région nord-ouest de la France en 1640-1641. Ils s’embarquèrent sur trois bateaux au printemps 1641, deux en partance du port de La Rochelle et un de Dieppe. Leur traversée fut longue et ils arrivèrent à Québec au mois d’août. Le bateau de Maisonneuve fut le dernier à arriver à destination. L’été tirant à sa fin, il fut décidé d’attendre au printemps suivant avant de monter le fleuve vers Montréal. En octobre, Maisonneuve y effectua tout de même une visite avec le gouverneur de Montmagny au cours de laquelle il prit officiellement possession des lieux au nom de la Société de Notre-Dame.
Bien que tous les Montréalistes survivront à leur premier hiver passé à Montréal, leur nombre diminuera au cours de la prochaine décennie principalement à la suite d’attaques iroquoises. Il faudra attendre la venue de la recrue de 1653 pour assurer la pérennité du nouvel établissement. |