À la fin du XIXe siècle, la télégraphie s’est imposée comme le moyen de communication par excellence en Occident. Les compagnies de chemin de fer ont rapidement compris les énormes avantages offerts par cette nouvelle technologie, notamment pour signaler des accidents sur le réseau ferroviaire. Dès 1885, la Canadian Pacific Railway, voulant concurrencer la firme américaine Western Union Co., établit un premier réseau télégraphique entre le Lac Supérieur et les Rocheuses, réseau qui s’étend rapidement à l’échelle canadienne et qui est complété en décembre 1889. En 1888, lors de son accession à la présidence de la Canadian Pacific Railway, William Van Horne dote l’entreprise d’un service télégraphique complet auquel seraient intégrées des activités de messagerie. Une dizaine d’années plus tard, la Canadian Pacific Railway Telegraph, à l’instar de nombreux concurrents, se lance dans la cueillette et la transmission d’informations. Une entente est alors conclue avec l’Associated Press, une agence de presse américaine. Dès lors, le CPR Telegraph reçoit, sélectionne et résume des nouvelles transmises par l’Associated Press et alimente les journaux canadiens. En 1900, la compagnie s’installe dans un nouvel immeuble situé sur la rue de l’Hôpital à Montréal et bien adapté aux besoins des activités de télégraphie.
En 1904, le Canadien Pacifique annoncera l’ouverture d’une école de télégraphie, sténographie et dactylographie à Montréal. La direction souhaitera ainsi améliorer la formation des employés affectés aux opérations ferroviaires et au service de télégraphie. En 1907, attiré par la perspective de revenus alléchants, le CPR Telegraph haussera considérablement les tarifs de son service de presse (ils seront quadruplés). Une agence de nouvelles, la Western Associated Press de Winnipeg, réagira et en appellera de cette décision devant la Commission des chemins de fer. En 1910 cette dernière déclarera illégaux les tarifs imposés par le CPR Telegraph. La compagnie choisira alors de cesser de faire la cueillette et le tri des nouvelles, ne s’acquittant dès lors que de son rôle de transmission. Durant les années 1930, le Canadien National et le Canadien Pacifique se disputeront l’exclusivité de contrats avec des entreprises américaines. En 1967 cette concurrence cessera lorsqu’une entente mènera à la création de CNCP Télécommunications. En 1989, 40% des actions de CNCP Télécommunications seront achetées par Rogers et l’entreprise prendra le nom de Unitel Communications Inc.
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