Bien que cette société réputée mondialement concentre la majeure partie de sa flotte sur le marché de New York, et accessoirement Boston et Halifax, à partir de Liverpool et Southampton, elle livre une lutte acharnée au Canadian Pacifique pour le trafic Montréal/Québec à la Grande-Bretagne, grace à une flotte dédiée au parcours. Elle inaugure son service passager et marchandises à Montréal en 1911. Les quatres vaisseaux (Ausonia, Andania, Alaunia, Ascania) disparaissent tous durant la Première guerre.
La Cunard prendra son temps avant de réintégrer la marché montréalais, mais en 1922, sous les auspices de l’agence montréalaise Robert Reford Co., elle accoste aux hangars 2, 3, 5 de la Quai Alexandra, antérieurement loués par la Allan Line, avec une flotte nouvelle de six paquebots, construite entre 1921 et 1925, reprennant, pour la plupart, les même noms que la flotte antérieure (Antonia, Ausonia, Andania, Aurania, Alannia, Ascania). Desservant les ports de Londres, Cherbourg, Le Havre, Plymouth et Southampton, elle signe une entente avec le Canadien National pour les correspondances ferroviaires. Tous ces vaisseaux ont 520 pieds (158m) de long afin de correspondre aux mesures des hangars montréalais, et transportent même du blé dans les cales durant le boum céréalier des années 1920.
Avec 83,756 tonnes de capacité collective dans ses paquebots, et 40 voyages transatlantiques aller-retour en 1929, ajouté d’une petite flotte de cargos, la Cunard est le deuxième transporteur en importance à Montréal parmi les sociétés voyageurs, après le Canadien Pacifique. Elle contribue énormément au transport import-export des marchandises et à l’exportation des céréales. Cette exploitation à partir des trois hangars continuera jusqu’en 1939 et la flotte disparaîtra à nouveau dans l’effort de guerre. |