Pendant l'année 1849 les trois Commissaires du Havre de Montréal ne font exécuter que des travaux mineurs aux installations portuaires, surtout des réparations. En fonction depuis 1840, les commissaires se réunissent dans leur bureau du 67, rue des Commissaires (actuellement rue de la Commune, près de la place Royale). Depuis que les derniers travaux ont été complétés en 1847, ils sont responsables de quais ayant une longueur de plus de 7 000 pieds anglais (2 150 mètres) s'étendant de l'embouchure du canal Lachine, nouvellement élargi, jusqu'aux casernes de la Porte de Québec. La saison de navigation s'échelonne du 17 avril au 9 décembre, une période conforme aux normes de l'époque. Par contre, en termes de valeur de marchandises et produits qui transitent par le port, Montréal vit sa pire année depuis 1842. Les importations n'atteignent que 6 750 000$ loin du sommet de 10 460 000$ en 1845, tandis que les exportations ne se chiffrent qu'à 1 940 000$ par rapport aux 3 360 000$ de 1847.
La Commission du Havre de Montréal fut établie par l'assemblée législative en 1830 avec le mandat d'améliorer et d'agrandir le port. Les pouvoirs de la commission étaient par la suite renouvelés périodiquement. Les travaux d'aménagements effectués avant 1850 furent répartis en trois périodes distinctes : 1830-1832; 1838-1841 et 1845-1847. Durant la première étape, les améliorations étaient concentrées entre les axes des rues du Port et Saint-Gabriel. Mise à part la construction des quais en maçonnerie le long du fleuve, on s'occupait de la transformation de l'Île du Marché (également appelée Île de la Porte du Marché, Île Normand ou Île aux Huîtres) en quai relié à la terre ferme. Bloqués pendant les débats politiques acharnés concernant l'utilisation des crédits publics, les travaux du havre reprirent à la suite des rébellions : l'élimination de l'opposition du Parti patriote permettait finalement au projet économique de la bourgeoisie marchande de prendre le premier plan, mais cette fois sous la contrainte d'une conjoncture économique difficile. Les travaux entrepris entre 1838 et 1841 visaient l'aménagement de la partie supérieure du port, en amont de la rue du Port, et la partie du havre qui se trouvait entre la rue Saint-Gabriel et la place Jacques-Cartier. Pendant la dernière étape entre les années 1845 et 1847, on poursuivit l'amélioration du port en aval vers les casernes de la Porte de Québec.
À partir de 1850, la communauté marchande - surtout des grands commerçants qui dominent différents secteurs du commerce import-export et les activités connexes - s'emploiera à structurer la Commission du Havre à son profit. Les travaux de creusage du lac Saint-Pierre, commencés dans les années 1840, seront repris par la commission dès 1850. Sous John Young (président de la commission entre 1853 et 1866), la commission mettra tout en œuvre pour établir le port de Montréal comme terminus de la navigation océanique. Dès 1853, la commission sera organisée de manière permanente et en 1855 le nombre de ses membres sera augmenté à cinq, incluant le maire de Montréal et le président du Board of Trade. Une nouvelle loi en 1873 marquera une étape importante parce que le nombre de commissaires sera porté à neuf, dont la majorité sera élue par les chambres de commerce et les intérêts maritimes. Quant aux équipements portuaires, les années 1890 seront décisives. À partir de cette décennie-là la commission aménagera des installations permanentes : quais plus élevés, hangars maritimes, élévateurs à grain et un chemin de fer à l'usage exclusif du port. |