En 1725, les troupes en garnison à Montréal, y compris les officiers et soldats, comptent environ 250 individus, un nombre non-négligéable par rapport à une population civile d'environ 2 000 personnes. Le roi n' ayant jamais fait construire de casernes dans la ville, les officiers et les soldats logent en principe chez les habitants de la ville, sauf chez ceux qui sont dispensés de cette contrainte à cause de leur statut social (nobles, officiers de justice et d'administration, et religieux). Un particulier est obligé de fournir « le couvert, le paillage, la marmite et la place à leur feu ». Mais les bourgeois peuvent se débarrasser de la charge par le paiement d'une indemnité qui sert à la location d'une chambre ailleurs dans la ville.
Troupes envoyées de France pour protéger le Canada à partir de 1684, les troupes franches de la Marine sont des compagnies détachées. Le corps des officiers se canadianisera afin de favoriser la noblesse canadienne alors que les soldats seront toujours recrutés en France. Les années de 1713 à 1744 se distinguent comme une période de paix, à l'exception de quelques expéditions militaires occasionnelles contre des nations amérindiennes autour des Grands Lacs. Les troupes doivent se rassembler trois fois par semaine pour des exercices de mousquet et de grenade et travaillent aussi au chantier des fortifications, surtout comme main-d'œuvre non-qualifiée. Pendant la saison morte, il est permis aux soldats de travailler chez les particuliers et de recevoir, en plus de leur pension, 15 sols par jour ou des gages mensuels n'excédant pas 12 livres. Il est dans l'intérêt du capitaine de donner l'autorisation à son soldat pour ce genre de travail, parce que celui-ci lui cède alors sa paie. |