Pour les actionnaires de cette entreprise clé de sir Hugh Allan, le début de l’année 1873 s’annonce prometteur. Toutes les nouvelles actions émises, une valeur de 250 000$, sont placées chez les actionnaires à 25% de rabais. À la fin de l’année, l’entreprise qui exerce un monopole régional, ouvre ses nouveaux bureaux au 422 rue Saint-François-Xavier. Au rez-de-chaussée se trouvent les bureaux de direction et les salles publiques, au deuxième étage, les bureaux de l’administration et au troisième, l’espace est assez vaste pour accueillir plus de 90 opérateurs de télégraphie. La machinerie lourde est située à l’étage supérieur car c’est par la coupole qu’arrivent les fils télégraphiques. La Montreal Telegraph est une entreprise «branchée», près de 60 jeunes y travaillent seulement pour la livraison des télégrammes reçus. En 1873, une quatrième ligne vers Ottawa est aménagée de même qu’une autre entre Ottawa et Toronto.
Fondée en 1847, le Montreal Telegraph installait une première ligne entre Québec et Toronto. En 1851, ses 14 bureaux desservaient, entre autres, Brockville, Cobourg, Kington, Belleville et Trois-Rivières. En 1857, la Montreal Telegraph acquérait ses concurrents de la région de Québec. En 1865, elle avait la mainmise sur le nord du Nouveau-Brunswick et l’année suivante, c’était au tour de la People’s Line du Canada-Ouest (Ontario) d’être absorbée.
L’expansion remarquable de la compagnie prendra fin en 1881 quand le géant Great North Western Telegraph Company négociera une entente avec Hugh Allan stipulant que cette compagnie américaine louera les lignes de la Montreal Telegraph pour une rente annuelle de 8%.
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