En 1849, John Frothingham est l’associé de William Workman dans la plus importante entreprise de quincaillerie en gros des colonies d’Amérique du Nord britannique, la Frothingham and Workman. Alors que l’entreprise occupe un immeuble rue Saint-Paul appartenant aux sulpiciens et situé à l’arrière de leur séminaire, Frothingham vient tout juste de se faire construire une luxueuse résidence nommée Piedmont sur le flanc du mont Royal. Président de la City Bank of Montreal depuis quinze ans, il donne sa démission cette année-là.
Fils d’un juge de la Cour supérieure du Massachussetts, John Frothingham naquit en 1788 à Portland dans l’État du Maine. Jeune il devint un employé de la quincaillerie de Samuel May, installée à Boston, qui l’envoya à Montréal pour y ouvrir une succursale en 1809. C’est dans cette ville qu’il se lança en affaires. Après quelques insuccès, il s’associa à son frère John May Frothingham qui décéda en 1832. Quatre ans plus tard, il devint le partenaire de William Workman; ensemble ils allaient connaître la prospérité. Dans les années 1840, Frothingham participa à la fondation et devint actionnaire de plusieurs sociétés dont le Bureau de commerce de Montréal, la Compagnie du chemin à lisses du Saint-Laurent et de l’Atlantique et la Société d’horticulture de Montréal.
À la suite d’un incendie en 1852, l’entreprise Frothingham and Workman s’établira dans de nouveaux bâtiments construits sur le terrain des sulpiciens et plus tard sur des emplacements voisins. La quincaillerie fera le commerce en gros de pelles, clous et autres outils qu’elle fabriquera à son usine située près de l’écluse de Côte-Saint-Paul, sur le canal Lachine. Alors que son fils John se sera joint à l’entreprise, Frothingham, âgé de 71 ans, se retirera des affaires en 1859. Il décèdera onze ans plus tard, laissant dans le deuil deux fils et sa fille, Louisa Goddard, épouse de John Henry Robinson Molson. |