En 1681, Bénigne Basset dit Deslauriers est notaire seigneurial à Villemarie. Il demeure dans une maison vraisemblablement en bois rue Saint-Joseph (Saint-Sulpice), au sud de la nouvelle église paroissiale, avec son épouse, Jeanne de Vauvilliers, et leurs enfants. Il possède deux autres emplacements dans la ville, rue Saint-Paul, et une concession de terre au pied du mont Royal dont 20 arpents sont en culture.
Né vers 1629 à Paris, Bénigne Basset était le fils de Jean Basset, joueur de luth des pages de la Chambre du Roi, et de Catherine Gaudreau. Il arriva probablement à Montréal en 1657, au même moment que les premiers sulpiciens. Ces derniers soutinrent d’ailleurs sa nomination aux postes de notaire et de greffier du tribunal seigneurial. Basset épousa le 24 novembre 1659 Jeanne de Vauvilliers, une Parisienne arrivée dans la colonie l’année précédente. Il fut aussi à la même époque nommé secrétaire de la Fabrique de la paroisse Notre-Dame. Éduqué et possédant une élégante calligraphie, Basset fut longtemps le seul notaire de Montréal. Son imposant greffe comptant plus de 2 500 actes représente une source incontournable pour comprendre un peu mieux les débuts de cette ville coloniale. En dépit de sa renommée, Basset perdit pour un temps, en 1677, ses postes de greffier et de notaire pour négligence dans l’exercice de ses fonctions. Étant aussi arpenteur, Basset traça notamment le plan des premières rues de Montréal en 1672 à la demande de Dollier de Casson, supérieur du séminaire de Saint-Sulpice, et agit également en tant qu’expert dans des causes judiciaires.
De 1686 à 1690, il sera nommé greffier du subdélégué de l’intendant. À partir de 1693, il deviendra notaire et greffier de la nouvelle juridiction royale de Montréal. Père de huit enfants, dont un seul mourra en bas âge, Basset s’éteindra le 4 août 1699, quelques jours après le décès de son épouse. |