En 1915, Arthur Dansereau est directeur politique du journal La Presse depuis mars 1899. Son bureau est situé dans l'immeuble du journal au 7 rue Saint-Jacques et il habite l'hôtel Ritz Carlton sur la Sherbrooke ouest. Il accorde alors un appui inconditionnel à Wilfrid Laurier, premier ministre libéral. Il sait toutefois agir avec doigté parce que La Presse se veut plus un journal d'information qu'un journal d'opinion. En dépit de cette position politique très claire, il participe au succès commercial de La Presse et en fait une entreprise qui repose sur une information variée et qui plait à une vaste clientèle.
Il avait entamé sa carrière journalistique à La Minerve où il débutait d'abord comme traducteur, puis journaliste et ensuite rédacteur en chef après le départ de J.-A.-N. Provencher en 1869. Il se servait du journal pour faire une vive promotion des idées politiques et du projet confédératif de George-Étienne Cartier qu'il considérait comme son mentor. En 1871, il devenait copropriétaire de La Minerve. 13 années plus tard, après s'être départi de son journal, Dansereau devenait rédacteur en chef de La Presse, journal favorable aux conservateurs et nouvellement fondé par William Blumhart. À la fin du XIXe siècle, les difficultés politiques des conservateurs à Ottawa comme à Québec forçaient Dansereau à revoir ses propres positions politiques. Il quitta le journal en 1891 pour devenir maître de poste à Montréal, fonction qu'il occupa jusqu'en février 1899. N'ayant pas abandonné complètement son travail de journaliste, il tenait une chronique scientifique dans La Presse depuis 1894, il devenait l'homme de confiance de Berthiaume, alors propriétaire du même journal.
Il demeurera à son poste de directeur politique jusqu`à son décès en 1918. Une longue carrière journalistique marquée par de nombreux rebondissements se terminera. |