En 1873, Victor Hudon est à un tournant dans sa carrière d'homme d'affaires. De bonne réputation, dans les milieux financiers, il est actif au sein du conseil d'administration de la Banque Jacques-Cartier, située sur l'emplacement actuel de l'édifice du Montreal Star, au 231 de la rue Saint-Jacques. La même année il fonde une entreprise, la Compagnie des Moulins à coton V. Hudon. La filature sera, après diverses prises de contrôle, notamment celle d'Andrew Frederick Gault, intégrée à l'un des premiers cartels canadiens du textile, la Dominion Cotton Mills Co. L'usine est située à Hochelaga, mais les bureaux sont sur la rue Le Royer. Lors de l'inauguration de cette entreprise, Hudon est considéré comme un héros national à cause de sa volonté d'embaucher des Canadiens français partis aux États-Unis pour travailler dans les filatures de Nouvelle-Angleterre. Il occupe aussi un siège à la Commission du havre depuis 1850. Monsieur Hudon habite l'extérieur du Vieux-Montréal, sur la rue Dubord, face au Square Viger.

Avant la mise sur pied de cette filature, Hudon était à la tête d'une entreprise d'import-export où il favorisait surtout les échanges avec Cuba. À cause de la nature de ces échanges, il s'opposait farouchement à une augmentation des droits de douane.

Les dernières années de la vie de Hudon seront moins heureuses. Des échecs liés aux bouleversements dans le monde des filatures, un refus de la part des Conservateurs de reconnaître sa loyauté et sa participation au développement de la Province et la perte de son siège à la Commission du havre en 1896. lors de la prise du pouvoir par les Libéraux, constitueront les derniers événements de la vie de cet homme.