En 1873, Eusèbe Sénécal est propriétaire d’une importante maison d’imprimerie et d’édition montréalaise, située sur la rue Saint-Vincent (actuellement le 404-408). Il est voisin de son concurrent, le libraire-imprimeur Jean-Baptiste Rolland. Eusèbe Sénécal habite la rue Saint-Dominique, en bordure nord du Vieux-Montréal. Cherchant à encourager la littérature canadienne-française, il publie différents périodiques et des œuvres littéraires comme celle de Georges de Boucherville, Une de perdue, deux de trouvées (1874).
Fils de cabaretier, Eusèbe Sénécal a appris son métier aux ateliers de La Minerve, sous la direction de Ludger Duvernay. L’imprimerie semblait une passion familiale puisque trois de ses frères ont exercé ce métier.
Établi rue Saint-Vincent depuis 1860, Eusèbe Sénécal était, de 1864 à 1873, l’éditeur de L’Écho du Cabinet de lecture paroissial, organe des sulpiciens dans la propagande pour le bon livre. Il publiait aussi Le Journal de l’Instruction publique, mais en 1871, ce contrat lui échappait au profit de l’imprimeur Léger Brousseau.
En 1881, Sénécal s’associera à ses fils et poursuivra son travail d’imprimeur-éditeur, il agrandira ses locaux et occupera le 110 rue Ste-Thérèse à partir de 1883. En 1892, il achètera le journal La Minerve où il avait fait ses débuts, mais des difficultés financières l’obligeront à en cesser la publication en 1897. Sympathique au Parti conservateur, l’arrivée des libéraux à Québec et à Ottawa lui coûtera plusieurs contrats importants dont, possiblement, celui du Journal d’agriculture. La société se tournera alors vers une nouvelle clientèle en publiant de 1897 à 1900 L’Union médicale du Canada. En 1901, il vendra le 110 Sainte-Thérèse à son concurrent, le libraire-imprimeur J.B. Rolland & Fils. L’entreprise familiale ne survivra toutefois pas à son fondateur; Eusèbe Sénécal décédera en janvier 1902 et la prolifique maison d’édition qu’il avait fondée ne fera plus parler d’elle.
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