En 1915, Édouard-Zotique Massicotte est archiviste du district de Montréal. Il est, depuis 1911, responsable de l’organisation des archives judiciaires. Son lieu de travail? Les voûtes du Palais de justice de la rue Notre-Dame (« vieux palais » voisin de la Place Vauquelin). Il s’intéresse aussi à l’histoire ayant déjà publié plusieurs articles dans le Bulletin des recherches historiques. Il habite rue Coursol, dans le sud-ouest de Montréal.
Né à Sainte-Cunégonde en 1867, il connut une jeunesse active où le théâtre et la littérature prenaient beaucoup de place. Il publia quelques poèmes inspirés de Verlaine et de Mallarmé dans les périodiques L’Écho des jeunes et La Revue littéraire. Il participa à la fondation de l’École littéraire de Montréal une association de jeunes auteurs canadiens-français . Il fut reçu au Barreau, mais la pratique du droit ne l’intéressa guère longtemps. Il y fut toutefois assez actif pour publier en 1896 Le droit civil canadien résumé en tableaux synoptiques. Le journalisme l’attirait aussi. Il collabora à plusieurs publications dont le journal L’Étendard et on le retrouva en 1898 à la direction du Monde illustré. De 1903 à 1910 son nom fut associé au Samedi. Il semble que le journalisme nouvelle manière qui définissait de plus en plus les normes du métier ne lui plaisait pas beaucoup. Il lui préféra le travail solitaire de l’archiviste et de l’historien.
Édouard-Zotique Massicotte poursuivra presque toute sa vie son œuvre d’historien. Il publiera régulièrement des articles dans Les cahiers des Dix et amassera une collection importante de plus de six mille photographies et illustrations de la ville de Montréal entre 1870 et 1920, collection qui sera léguée à la bibliothèque Nationale du Québec. En 1936, sa contribution à la vie intellectuelle montréalaise sera reconnue de deux manières : tout d’abord en mars, il recevra la médaille de la Société historique de Montréal puis, en mai, il sera reçu Docteur es lettres (honoris causa) de l’Université de Montréal. Voilà beaucoup d’honneurs pour un homme qui préfère la vie quasi monastique des archives aux lumières des heures glorieuses. Édouard-Zotique Massicotte décédera en 1947 en laissant le souvenir d’un homme qui était un véritable amant de l’histoire du Canada et plus particulièrement de l’histoire de Montréal.
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