En 1849, Peter McGill occupe un bureau au numéro 4 de la Grande rue Saint-Jacques, dans l'immeuble du siège social de la Banque de Montréal, dont il est président depuis 1834. Il arrive alors à la soixantaine. Mème si sa propre compagnie, Peter McGill & Company, souffre d'un grave sur-endettement, avec 40 000 £ de dettes résultant d'investissement hasardeux faits quelques années auparavant, il occupe toujours une position dominante dans la communauté d'affaires montréalaise. Il vient à peine de quitter la présidence du Montreal Board of Trade, et il est toujours membre des conseils d'administration de la Ottawa and Rideau Forwarding Company et du chemin de fer St Lawrence and Atlantic. McGill habite avec son épouse et ses deux fils dans le faubourg Saint-Antoine.
Né en 1789, sous le nom de Peter McCutcheon, McGill a immigré au Canada à l'âge de vingt ans. Grace à l'appui de son oncle maternel John McGill, il entrait à la société Parker, Gerrard & Ogilvy, tremplin qui lui a servi à lancer ses propres entreprises. Il a également touché l'héritage fort important de ce même oncle, en remplissant une condition posée par celui-ci : l'adoption de son nom de famille, McGill. Peter McGill a obtenu ses meilleurs succès d'affaires au cours des années1830, dans divers domaines : le commerce, la finance, le transport, etc.
McGill a aussi eu une importante carrière politique. Il était nommé au Conseil legislatif en 1832, poste qu'il conservera jusqu'à sa mort. Au cours des événements de 1837-1838, il militait activement en faveur des positions du gouvernement colonial. Il accédait au conseil exécutif en 1838, pour y rester jusqu'en 1848. Sur le plan local, après la deuxième incorporation de la Ville de Montréal en 1840, la composition du premier nouveau conseil municipal fut décrétée par le gouvernement, et McGill nommé maire, poste qu'il occupa jusqu'en 1842. En plus de ses activités politiques, McGill fut fondateur et président de la St Andrew's Society, bienfaiteur et membre du conseil de l'église presbytérienne St Paul, et président de la Lay Association of Montréal.
Après 1849, Peter McGill conservera surtout des postes à caractère honorifique, et sera moins actif en affaires. Dans ce domaine, il consacrera surtout ses énergies à éponger les lourdes dettes contractées au cours des années 1840 ainsi que celles de son associé William Price, pour qui il s'était porté garant. Une maladie cardiaque l'obligera à se retirer de plus en plus de la vie active jusqu'à sa mort, qui surviendra en 1860. |