Il a déjà été démontré que le monde montréalais de la finance est formé, au début du siècle, d’un nombre assez restreint d’individus qui tissent entre eux d’étroites relations d’affaires, relations souvent cordiales, mais parfois aussi très orageuses. Robert Mackay appartient à cette « communautés d’affaires ». En 1915, âgé de 75 ans, il fait partie de ce groupe d’individus dont le pouvoir économique est immense. Il côtoie régulièrement des hommes comme Herbert Holt, Vincent Meredith ou Rodolphe Forget, tous intéressés comme lui au développement du potentiel économique du Canada. Intérêt qui se traduit aussi par la croissance de leur prestige et de leur propre richesse comme en témoigne la somptueuse résidence de Mackay située dans le « Mile carré doré » sur la rue Sherbrooke.

Mackay est, en 1915, vice-président de Bell Telephone Company of Canada et il siège à de nombreux conseils d’administration d’institutions dont l’influence sur l’économie montréalaise et canadienne est indéniable : la Banque de Montréal et le Royal Trust; le chemin de fer Canadien Pacifique ; la Montreal Light, Heat and Power; la Quebec Railway, Light, Heat and Power; la Dominion Textile et la Lake of the Woods Milling Co. Il est aussi un important actionnaire de la Montreal Rolling Mills, de la Montreal Gas Company et d’autres entreprises dont le champ d’action dépasse le cadre montréalais.

Robert Mackay a toutefois connu des débuts plus modestes. Né en 1840 en Écosse, il immigrait au Canada autour de 1855. Il débuta ses activités commerciales chez Henry Morgan & Co. puis chez ses oncles dans la firme Mackay Brothers. Il y travailla jusqu’en 1892. Il choisit alors de consacrer son temps à diverses activités politiques et financières. Il siégea à la Commission du Havre de 1896 à 1906 et il fut aussi président de la Herald Publishing Company.

Il tenta sa chance en politique et brigua à deux reprises, mais sans succès, le suffrage dans Montréal ouest aux élections fédérales de 1896 et de 1900. Ses efforts furent néanmoins récompensés puisqu’il fut nommé sénateur en 1901.

Robert Mackay décédera à Montréal le 25 décembre 1916 laissant derrière lui une fortune considérable.