En 1873, John Pratt est un homme respecté des milieux d’affaires montréalais. Il siège au conseil d’administration de plusieurs sociétés importantes telles la Canadian Rubber, la Montreal Weaving ou la Montreal Cotton. Il est propriétaire d’un immeuble situé au 315 Saint-Paul ouest. Il est probablement aussi propriétaire des terrains et bâtiments situés à l’angle nord-ouest des rues Notre-Dame et Bonsecours où s’élève aujourd’hui une partie du complexe Chaussegros-de-Léry. Il habite la rue LaGauchetière, un quartier très recherché par la bourgeoisie canadienne-française.
John Pratt était un francophone. Son véritable nom était Jean-Baptiste Prat. Il était né à Berthier en 1812 et après avoir passé quelques années à Québec pour assister et s’associer à son frère Charles-Ferdinand dans ses activités commerciales, Jean-Baptiste Prat s’installait à Montréal en 1839 et y démarrait un commerce de cuir en gros sous le nom de John Pratt & Cie. L’entreprise connut du succès, si bien que les deux frères décidèrent d’ouvrir une tannerie à Roxton Falls (Cantons de l’Est).
John Prat fut président de la Banque du peuple et aussi de la Compagnie de navigation du Richelieu et d’Ontario. Il fut nommé à la Commission du Havre en 1863. Proche du parti libéral et d’Antoine-Aimé Dorion, il épousa en 1840, Mathilde Roy, veuve de Charles-Ovide Perrault, tué lors de la bataille de Saint-Denis en 1837.
En 1874, les frères Prat achèteront de vieux bâtiments érigés sur la rue Saint-Paul est (aujourd’hui les 120-124 Saint-Paul est). Ils les feront rapidement démolir pour y ériger un magasin entrepôt de cinq étages. En 1876, John Pratt deviendra l’unique propriétaire de ce bâtiment.
De 1874 jusqu’à son décès en 1876, John Pratt siégera de nouveau à la Commission du Havre. Homme riche, des œuvres de bienfaisance et des institutions d’éducation profiteront de ses largesses. Après son décès, sa succession poursuivra la gestion de ses biens immobiliers qui représenteront à peu près la moitié de sa fortune.
|