En 1873, François Alfred Chartier Larocque mène ses activités philanthropiques et gère pour le bénéfice de ses trois enfants un immeuble qu’il a fait construire quelques années plus tôt au 34 de la rue Saint-Paul ouest. Il est membre du conseil d’administration de la Banque d’épargne de la Cité et du District de Montréal. Il habite la rue LaGauchetière, un quartier prisé par les membres de la bourgeoisie canadienne-française.
Né le 14 septembre 1819, Alfred Larocque compléta ses études au Mount St-Mary’s College dans le Maryland. Par la suite, il fit ses études de droit et fut admis au Barreau, mais ne pratiqua jamais sa profession d’avocat. Il fut conseiller municipal de Montréal de 1843 à 1850 et oeuvra comme maître poste de Montréal en 1854. Lors de son séjour aux États-Unis, il s’intéressa aux différents systèmes bancaires et plus particulièrement à l’épargne populaire. Convaincu que l’épargne pourrait rendre service à toutes les couches de la population, il présenta à Mgr Bourget un projet de création d’une institution entièrement consacrée à l’épargne. C’est ainsi qu’il participa, en 1846, à la fondation de la Banque d’épargne de la Cité et du District de Montréal. Le rôle joué par Alfred Larocque dans la fondation de la Banque d’épargne est indéniable et, dès le départ, il y occupa des postes importants. Il fut le premier vice-président en 1846, et président à deux reprises, de 1852 à 1855 puis de 1861 à 1864.
Il avait épousé Marie-Angélique Berthelet, issue d’une riche famille possédant de nombreuses propriétés foncières. De ce mariage naquirent dix enfants dont seulement trois survécurent, deux garçons et une fille. Cette dernière épousa Joseph-Aldéric Ouimet que l’on retrouvera à la tête de la Banque d’épargne de 1907 à 1916.
Homme réputé pour sa grande piété et ses activités charitables, il consacra beaucoup d’énergie aux bonnes œuvres, surtout après le décès de son épouse en 1856. Ainsi, en 1857, il faisait voter un don annuel de 200.00$ aux sœurs du Bon–Pasteur par la Banque d’épargne, don qui atteignit 600.00$ par la suite. À ses activités religieuses, président de l’œuvre de la Sainte-Enfance, trésorier de la Société Saint-Vincent-de-Paul et autres, s’ajoutaient aussi des activités patriotiques puisqu’il fut membre et directeur financier du comité pour l’érection d’un monument aux patriotes de 1837.
En 1876, Alfred Larocque cédera, tel que stipulé dans le testament de son épouse, la gestion des biens immobiliers des Berthelet à ses trois enfants. Il décédera le 13 juillet 1890 à Montréal.
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