En 1895, George Washington Stephens mène depuis plusieurs années une lutte importante pour une réforme de la politique municipale montréalaise. Appuyé par les milieux financiers, il n’hésite pas à attaquer l’inefficacité de l’administration et il s’est vu attribuer le titre de « chien de garde » des grandes entreprises montréalaises auprès du conseil municipal. Stephens est aussi député libéral provincial de Huntingdon. Il habite rue Dorchester (boulevard René Lévesque) et il possède plusieurs propriétés à Montréal.
Le père de George Washington Stephens était un homme d’affaires prospère et un important propriétaire foncier. Son fils commença à travailler dans un commerce de quincaillerie, mais il choisit rapidement le droit et fut reçu au barreau au début des années 1860. La politique fut cependant sa véritable passion. Après un long passage sur la scène politique municipale, il fit le saut en politique provinciale en 1881 et devint député libéral de Montréal-Centre. Il surveillait de près la gestion du gouvernement conservateur et s’opposa régulièrement à ses politiques économiques. Ayant choisi de ne pas prendre position lors de la controverse entourant la pendaison de Louis Riel en 1885, Stephens perdit ses appuis au sein du Parti libéral et fut défait aux élections de 1886 et de 1890. Il ne retrouva son siège à l’Assemblée législative qu’en 1892, quelque années après qu'il eût réintégré son poste au conseil municipal (1889). La politique n’occupa pas tout son temps puisqu’il fut aussi président de la Citizen’s Gas Company et membre du conseil du Montreal Board of Trade.
L’arrivée au pouvoir des libéraux à Québec en 1897 sera favorable à Stephens ; la même année, le premier ministre Félix-Gabriel Marchand le nommera ministre sans portefeuille. Stephens ne sera pas candidat aux élections de 1900, mais, en 1902, il siégera à une commission provinciale sur la colonisation. Il décédera en 1904 à son camp de pêche de Saint-Alexis-des-Monts. |