En 1849, l’aubergiste Séraphino Giraldi tient son commerce dans un immeuble lui appartenant du côté ouest de la place Jacques-Cartier. Il y réside avec sa seconde épouse Henriette Sénécal et leur garçon ainsi que la plus jeune de ses trois filles nées de son premier mariage. En plus de trois emplacements sur la place Jacques-Cartier, Giraldi possède trois lots contigus rue Saint-Vincent sur lesquels sont construits des immeubles loués notamment comme bureaux à d’importants hommes de loi, tels George-Étienne Cartier.
Roch Jacques Séraphino Giraldi, immigrant italien, s’était établi à Montréal dans les années 1810. De cantinier lors de son mariage en 1821 avec Marie Anne Grazia Bosnas, il était devenu aubergiste quatre ans plus tard. Sa résidence et son auberge se trouvaient dans un immeuble place Jacques-Cartier appartenant à Louis Partenais, emplacement qu’il allait acheter au milieu des années 1830 ainsi que des lots voisins. Au cours de cette même décennie, tout en tenant son propre établissement, il s’était associé brièvement à l’aubergiste Michel Boulet puis à Paschal Beaudoin, son ancien domestique, pour tenir des auberges dans des maisons lui appartenant en face du marché à foin de Montréal et à Longue-Pointe.
Selon E.Z. Massicotte, la plus belle période dans la vie de Giraldi sera cependant les quinze années où il dirigera l’Hôtel du Canada (1852-1867). Au même moment, il se lancera dans le commerce de l’épicerie, et principalement dans l’importation de vins et de liqueurs. Giraldi décèdera à Montréal au printemps 1869. Il habitera alors rue Saint-Denis, dans le quartier à la mode de la bourgeoisie francophone. |