En 1825, Louis-Tancrède Bouthillier, âgé de 29 ans, réside toujours chez son père, sur la rue Craig, au faubourg Saint-Laurent. Fils de Jean Bouthillier, négociant immigré de La Rochelle dans les années 1780, et de Louise Perthuis, Louis-Tancrède tâche alors avec succès de suivre les traces de son père. Oeuvrant avec lui dans le commerce de la potasse et de la perlasse, il occupera au cours de sa fructueuse carrière plusieurs postes administratifs tant au gouvernement fédéral qu'à Montréal.
En ce sens, les années 1830 marqueront l'essor de sa carrière. La décennie s'ouvrira sur son mariage avec Françoise-Geneviève, fille de Benjamin Trottier-Desrivières-Beaubien et de Françoise-Geneviève Sabrevois de Bleury, deux influentes familles bourgeoises de Montréal. Deux ans plus tard, il sera nommé, comme l'avait été son père, directeur de la Maison de la Trinité et inspecteur de potasse et de perlasse de Montréal. La fin de l'année 1832 sera par ailleurs marquée par le décès de son père. Bouthillier obtiendra par licitation huit immeubles de la succession à Montréal et ses environs, notamment une ferme à la côte Sainte-Catherine où il se fera construire une imposante villa. Cette résidence, nommée la maison Outre-Mont, serait à l'origine du nom de la ville qui prendra forme sur le versant nord-est du mont Royal à la fin du XIXe siècle. Après avoir été nommé commissaire du canal Lachine en 1835, Bouthillier deviendra commissaire des terres de la Couronne en 1838.
À compter de 1850, il occupera le poste de percepteur des douanes de Montréal, fonction qu'il quittera en 1863 pour devenir shérif de la ville pendant près de dix ans. Il sera aussi président de la Société Saint-Jean-Baptiste en 1864. Décédé en 1881, il laissera comme héritiers ses deux fils Charles-Frontenac et Henri Bouthillier.
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