En 1849, Alexandre-Maurice Delisle est l’un des Canadiens français les plus engagés sur la scène publique montréalaise. Homme d’affaires, fonctionnaire et ancien député, il investit dans le foncier et l’immobilier à Montréal comme à l’extérieur de la cité. Au milieu des années 1850, son bureau est situé au palais de justice.
Né en 1810 à Montréal, Alexandre-Maurice Delisle y fait ses études. Au début des années 1830, il est admis au Barreau. Delisle occupe dès lors de nombreux postes au sein de la fonction publique montréalaise. En 1833, il devient greffier de la paix et greffier de la couronne, fonctions qu’il occupe pendant de nombreuses années. En 1837, il est nommé marguillier de la Fabrique Notre-Dame. C’est peu après que Delisle commence à s’intéresser plus activement à la politique ; il est élu député du comté de Montréal en 1841. Malgré sa démission deux ans plus tard, il demeure un allié des forces conservatrices.
En 1850, Alexandre-Maurice Delisle fait une entrée dans le monde financier en étant nommé directeur, puis président, de la Banque d’Épargne de la Cité et du district de Montréal. Quelques années plus tard, il assume la présidence de la ligne de chemin de fer de Montréal et de Bytown, projet dont il avait été l’un des promoteurs au cours des années 1840. Pendant les années 1850 et 1860, il investit dans d’autres entreprises ferroviaires : le Champlain et Saint-Laurent dont il assume même la présidence et la Compagnie du chemin de fer de Montréal et de New York. Il sera aussi un directeur de la Compagnie de navigation des vapeurs du golfe. Néanmoins, la promotion foncière et la gestion immobilière demeurent au coeur de ses activités. Avec William Workman, il acquiert en 1864 un vaste terrain qui deviendra la ville de Sainte-Cunégonde, spéculation qui fait sa fortune. D’autres interventions sont plus modestes : ainsi, en 1862-1863, il fait construire un magasin-entrepôt au coin des rues Notre-Dame et Bonsecours. Pendant ces années, Alexandre-Maurice Delisle occupe diverses fonctions civiques importantes : commissaire puis président de la Commission du have, shérif et percepteur des douanes. Sa carrière de fonctionnaire sera toutefois fort mouvementée, en raison notamment des relations privilégiées que Delisle entretient avec le parti bleu. Il est en effet un proche collaborateur de George-Étienne Cartier et souscrit généreusement à la caisse du parti. Alexandre-Maurice Delisle décède à Montréal le 13 février 1880. |