En 1849, John Anthony Donegani est un homme d’affaires réputé et un politicien connu à Montréal. Les années 1830 et 1840 sont particulièrement prospères pour le promoteur foncier. En 1847, il possède près de 65 propriétés principalement situées dans le quartier commercial du Vieux-Montréal. Il participe également au développement de l’ouest de la ville, du côté de la rue Saint-Antoine. La construction du chemin à rails de Montréal et de Lachine, amorcée en 1846, augmente la valeur de ses propriétés dans cette partie de la ville.
Né à Montréal en 1798, John Anthony Donegani provient d’une famille d’hôteliers originaire du nord de l’Italie. Il fait ses études au Collège de Montréal. Au décès de son père en 1816, il prend en charge la taverne familiale située dans le faubourg des Récollets. En société avec son frère Joseph, Donegani s’adonne aussi à la spéculation foncière et acquiert de nombreuses propriétés sur l’île de Montréal, sur la Rive-Sud du fleuve et sur l’île Perrot. En 1829, il fait même l’acquisition d’une seigneurie dans la vallée du Richelieu. Au début de la décennie 1830, John Donegani fait le saut en politique. De 1833 à 1835, il siège au conseil municipal où il préside le comité chargé d’améliorer les rues de la cité et participe au développement du secteur commercial des rues Saint-Paul et des Commissaires. Son engagement municipal se poursuit en tant que juge de paix, en 1837, puis à nouveau comme conseiller en 1840-1843. Donegani appuie aussi la création d’institutions culturelles canadiennes-françaises, dont le collège Sainte-Marie. Ces années d’engagement public coïncident avec une période de grande prospérité; Donegani est l’un des grands propriétaires de Montréal à la fin des années 1840.
John Anthony Donegani incarne un formidable exemple de mobilité sociale ascendante. Toutefois, en février 1850, il fait faillite après s’être lourdement endetté auprès de la Banque du Peuple. Après 1855, Donegani n’est plus actif sur la scène publique montréalaise bien qu’il semble toujours présent dans le secteur de l’immobilier. Ruiné, il meurt rue Sainte-Catherine en 1868. |