En 1849, Hugh Allan, 39 ans, voit aux affaires de la Edmonstone, Allan and Company, dans ses bureaux de la rue Saint-François-Xavier, à l'angle de la ruelle des Fortifications. Il s'y rend sans doute en voiture à partir de sa résidence familiale, située hors du centre de la ville, à l'angle des rues Saint-Alexandre et Sainte-Catherine, un secteur encore champêtre mais de plus en plus à la mode parmi les gens fortunés.
Fils d'un prospère négociant écossais, Allan immigrait à Montréal en 1826, à 16 ans, afin de représenter les intérêts familiaux au Canada. Après une formation comme commis chez le négociant William Kerr, il était engagé en 1831 par la société Millar, Parlane and Company. Grâce à ses relations et à son accès au crédit, il montait vite dans la hiérarchie de l'entreprise, rebaptisée Edmonstone, Allan and Company. Au milieu des années 1840, l'entreprise possédait une flotte de quinze navires servant à la navigation transatlantique et fluviale. La compagnie contrôlait de 5 à 12% du commerce océanique de Montréal. Le chiffre d'affaires, déjà considérable en 1848, aura augmenté de 25% avant 1851.
Hugh Allan, deviendra l'un des capitalistes les plus riches et les plus puissants de Montréal et du Canada. |