En 1825, l’architecte new-yorkais natif d’Irlande James O’Donnell supervise la construction de l’imposante église Notre-Dame de Montréal dont il a conçu les plans. Il dirige avec l’aide de quatre contremaîtres les travaux du chantier qui compte l’été jusqu’à 250 travailleurs. Il estime les besoins en matériel et en main-d’oeuvre et doit trouver des solutions aux problèmes qui surviennent en cours de construction. Concepteur estimé, il est également sollicité pour élaborer les plans d’autres édifices publics notamment de l’American Presbyterian Church et de la British and Canadian School. Résidant à Montréal depuis le printemps 1824 de manière à pouvoir superviser adéquatement la construction de l’église paroissiale, il habite chez l’entrepreneur Charles-Simon Delorme, membre du comité de construction, à l’angle des rues Saint-Laurent et Craig (Saint-Antoine). À la fin de l’automne, il retourne toutefois à New York pour y passer l’hiver, comme il l’avait fait l’année précédente.
James O’Donnell naquit dans le comté de Wexford en Irlande en 1774. Ses parents étaient des propriétaires terriens prospères. Après avoir acquis une éducation de base, O’Donnell se rendit à Dublin pour y apprendre le métier d’architecte. Il aurait vraisemblablement été un élève et un assistant de Francis Johnston, un architecte privilégiant particulièrement trois styles se retrouvant dans l’oeuvre d’O’Donnell : le néoclassique, le regency et le néogothique. Il émigra à New York en 1812 en n’ayant encore conçu aucun bâtiment d’importance. Il y élabora en un peu plus de dix ans les plans d’un marché, d’un asile, de deux églises et de résidences. C’est dans cette ville que Jean Bouthillier, un des membres du comité de construction de l’église Notre-Dame, rencontra O’Donnell en septembre 1823. Le mois suivant, l’architecte séjourna brièvement à Montréal pour présenter les premiers schémas de l’édifice.
Souffrant depuis quelque temps d’œdème, James O’Donnell décèdera à Montréal en janvier 1830 sans avoir vu l’église Notre-Dame complètement achevée. Au cours des cinq années où il aura résidé dans cette ville, il aura entretenu des liens cordiaux avec d’influents Montréalais dont Horatio Gates. O’Donnell sera enterré dans le caveau de l’église, monument auquel il aura consacré les dernières années de sa vie. |