En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Ce bâtiment fait partie des ensembles suivants :
Ensemble Viger-Cherrier Histoire de l'ensemble Cet ensemble historique et géographique plutôt qu'architectural est composé de huit bâtiments construits entre 1800 et 1880 aux alentours de la rue Saint-Amable par la famille Viger-Cherrier. Six de ces bâtiments ont été restaurés dans les années 1960.
Maisons Marie-Pierre-Viger Histoire de l'ensemble Deux maisons du côté sud-est de la rue Saint-Amable et vestige d'une maison construite de l'autre côté de la rue à l'angle de la rue Saint-Vincent, construites à un an d'intervalle pour Marie-Pierre-Viger, fille de Denis Viger et Perrine-Charles Cherrier.
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Histoire du bâtiment
Marie-Pierre Viger, fille de feu Denis Viger et de Perrine-Charles Cherrier, engage l’entrepreneur Charles-Simon Delorme pour construire deux maisons parachevées en septembre 1817 sur des lots vacants faisant partie d'un terrain plus grand acquis en 1814. Le bâtiment de gauche, dont il est ici question, comprend la porte cochère. L’aubergiste George Willment en est le premier occupant et y demeure un an.
Jusqu’aux années 1850, la maison sert de résidence pour des commerçants, des artisans ou des professionnels. À partir de 1857, elle est louée au marchand de tabac Alexis Dubord, qui occupe déjà le bâtiment voisin donnant sur la rue Saint-Paul. Une adjonction en brique est construite à l'arrière entre 1857 et 1880 (disparue). Pendant presque 80 ans la maison est utilisée par l’entreprise de Dubord : tandis que le magasin de cigares et tabac se trouve sur la rue Saint-Paul, la manufacture de tabac à priser est sise sur la rue Saint-Amable. En 1927, A. Dubord & Compagnie délaisse les lieux et la manufacture de tabac est convertie en entrepôt. Cette fonction devient plus importante à compter de la construction dans les années 1940 d’une adjonction occupant toute la cour pour servir à l’entreposage des denrées. Cette vocation dure jusqu’en 1963.
La maison est vendue en 1964 à Elizabeth Jane Harris avec le bâtiment donnant sur la rue Saint-Paul. L'adjonction qui les relie est démolie et les deux bâtiments sont restaurés en 1966-1967. La maison de la rue Saint-Amable retrouve sa vocation résidentielle d'origine et abrite un commerce lié à l'achalandage touristique du secteur. Séparée en 1971 du bâtiment de la rue Saint-Paul lors par la vente de ce dernier, puis elle-même vendue par Madame Harris en 1975, la maison se retrouve réunie en 1987 dans une même propriété avec sa voisine de la rue Saint-Amable construite en même temps qu'elle en 1817 par Marie-Pierre Viger. La vocation mixte, résidentielle et commerciale, perdure en 2015.
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L'arrière photographié à la fin des travaux de restauration en 1967. Dossier de la Division du patrimoine, Ville de Montréal.
Architecture
Ce bâtiment de deux étages (incluant le rez-de-chaussée) coiffé d'un toit à deux versants, tel que restauré dans les années 1960 pour lui redonner son apparence d'origine, présente les caractéristiques d'une maison urbaine façon Nouvelle-France comme on en construisait encore au début du XIXe siècle. Ce constat s'appuie d'abord sur les murs en moellons et sur les murs coupe-feu de même que sur la porte cochère surmontée d'un arc en anse de panier. Les fenêtres à vantaux et à petits carreaux remis en place dans les années 1960 de même que les lucarnes et la couverture de tôle rappellent aussi l'époque de la construction.
Marie-Pierre Viger (propriétaire du 1814-06-14 à 1820) Marie-Perrine Viger acquiert cette propriété à la suite d’un partage de la succession de son père, Denis Viger, en 1814. Elle décède en 1820 et sa mère, Perrine-Charles Cherrier, et son frère, Denis-Benjamin, héritent de ses biens.
Locataire ou autre usager d'origine :
George Willment (aubergiste) (locataire du 1818-05-01 au 1819-04-30)
Commentaire sur la construction
Marché de construction, 16 décembre 1816 (notaire C. Prévost).
Ce marché comprend également la construction d’une adjonction à la maison sise au 410, place Jacques-Cartier, appartenant à Perrine-Charles Cherrier, mère de la propriétaire.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
auberge
Fonction(s) générale(s) :
habitation
commerce
Type particulier de bâtiment :
maison urbaine façon Nouvelle-France
Commentaire
Ce bâtiment ne sert plus de résidence à partir de 1857.
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : 1966-1967 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment. Restauration ou recyclage du bâtiment.
Le bâtiment est restauré. L'adjonction en brique de deux étages qui occupait toute la cour depuis les années 1940 est démolie.
Côme-Séraphin Cherrier (avocat) (propriétaire du 1861-02-13 au 1885-04-10) Informations biographiques disponibles pour l'année 1873 Cherrier est le cousin germain de Denis-Benjamin Viger et son unique héritier. Après le décès de Cherrier en 1885, sa succession conserve la propriété jusqu’au 16 novembre 1942.
Elizabeth Jane Harris (propriétaire du 1964-03-31 à 1975) On lui doit la restauration du bâtiment.
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)