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caractères physiques.
Pierre
:
Premier niveau : granit gris non identifié, poli; probablement des Cantons-de-l'Est (Québec).
Histoire du bâtiment
En 1907, le prestigieux St. Lawrence Hall, un hôtel situé à l’angle des rues Saint-François-Xavier et Saint-Jacques, est vendu à la Compagnie du chemin de fer Canadien Pacifique. Trois ans plus tard, le Canadien Pacifique revend l’hôtel à une de ses filiales spécialisée dans l’expédition de colis : la Dominion Express. Cette dernière fait construire un nouvel immeuble de bureaux sur cet emplacement de choix. Les travaux de démolition du St. Lawrence Hall débutent en juillet 1910 et la construction du nouvel immeuble suit immédiatement. L’exécution du projet est confiée aux frères Edward et William Sutherland Maxwell. En 1912, l’édifice accueille ses nouveaux occupants.
La Dominion Express et des bureaux du Canadien Pacifique occupent le rez-de-chaussée et l’étage en sous-sol dans la pente de la rue Saint-François-Xavier. Conçu aussi pour assurer des revenus à la Dominion Express, l’immeuble accueille de nombreux locataires dont la St-Lawrence Sugar Refineries Ltd qui sera présente durant près de 50 ans et, au dernier étage, le Montreal Club, un prestigieux club privé qui accueille avocats et gens d’affaires montréalais.
La Dominion Express, devenue la Canadian Pacific Express, demeure propriétaire jusqu’en 1948, alors qu’elle cède ses titres de propriété au Canadien Pacifique. À la fin des années 1950, la Banque Provinciale du Canada devient propriétaire et l’occupant principal jusque dans les années 1980. En 1992, des travaux de rénovation sont entrepris et deux étages sont ajoutés. À la fin des années 1990, l’édifice fait l’objet d’autres travaux de restauration.
L’édifice Dominion Express est un élégant gratte-ciel montréalais du début du XXe siècle. Situé sur un lot d’angle, près de la place d’Armes, l’édifice de 12 étages à toit plat présente deux façades sur rues, celle de la rue Saint-Jacques étant la principale. De plan presque carré et occupant la totalité du lot, il est recouvert de granit gris clair et de terre cuite vernissée blanche. Depuis 2007, un nouvel édifice sur la rue Saint-François-Xavier borde une partie de sa façade arrière.
L’édifice présente en façade une composition symétrique doublement tripartite. Verticalement, la partie inférieure en granit, la partie médiane répétitive et la partie supérieure très élaborée – avec son long balconnet, ses grandes fenêtres segmentaires et sa corniche – sont typiques du gratte-ciel nord-américain de l’époque de la construction. Horizontalement, les cinq travées de baies jumelées forment une partie centrale entre les travées latérales à triplets et à bossages des extrémités. Dans cette composition académique d’esprit beaux-arts, les étroits piliers expriment un élan vertical et laissent deviner l’ossature d’acier qui porte le bâtiment. Les nombreux cartouches ainsi que les festons, guirlandes et autres ornements d’inspiration purement classique se marient à la nouveauté et à l’apparente légèreté de la terre cuite vernissée. En ce qui concerne le choix de ce matériau et l’expression de verticalité, l’édifice doit beaucoup à l’architecte américain Louis Sullivan et à l’école de Chicago qui prônaient également la division verticale en trois parties. Il s’agit en somme d’un gratte-ciel nord-américain tripartite exprimant dans son traitement et son décor les influences de Paris et de Chicago.
L’organisation fonctionnelle de l’édifice s’exprime avec clarté sur les façades. Les grandes vitrines du rez-de-chaussée évoquent le contact direct entre l’entreprise et sa clientèle. La répétition à l’identique des étages de la partie médiane rappelle une fonction unique (bureaux), tandis que le dernier étage d’origine (sous la corniche), avec son balconnet et ses hautes baies abondamment ornées, illustre le prestige des occupants d’origine (Montréal Club). Une partie de ces locaux bénéficie toujours de l’éclairage provenant des fenêtres de l’élévation arrière. Par ailleurs, la lecture des accès d’origine en façade s’avère difficile puisque l’ancienne entrée principale, de même que les trois autres entrées secondaires du bâtiment, ont été relocalisées.
Éléments décoratifs significatifs
L’ornementation très élaborée de l’édifice comprend encore aujourd’hui des éléments associés à l’entreprise qui l’a fait construire. Quatre cartouches abondamment ornés portent le monogramme DECo de la « Dominion Express Company ». Aux extrémités, le traitement en granit se prolonge au troisième niveau sous la forme de deux groupes identiques sculptés en ronde-bosse composés de figures féminines allégoriques portant des attributs symbolisant le commerce et le transport (caducée et casque d’Hermès) ainsi que l’agriculture (faucille). Au centre de chaque groupe, un écusson de bronze porte les emblèmes des provinces canadiennes de l’époque.
William Sutherland Maxwell (architecte) Informations concernant la carrière du concepteur
Propriétaire constructeur
:
Dominion Express Company (propriétaire de 1910 à 1948) Informations disponibles pour l'année 1915 Propriétaire-occupant. En 1926, la Dominion Express change de nom et devient la Canadian Pacific Express.
St. Lawrence Sugar Refineries Ltd. (locataire de 1912 à v. 1960) D’abord implantée dans le quartier Sainte-Anne au début des années 1880, la St.Lawrence Sugar s’établit ensuite dans le quartier Saint-Antoine puis s’installe définitivement dans le quartier Maisonneuve. À la fin des années 1920, elle est avec la Canada Sugar Refining (Redpath) au sommet de l’industrie sucrière montréalaise.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
messagerie
administration d'entreprise
Fonction(s) générale(s) :
transport et communication
bureaux
Type particulier de bâtiment :
gratte-ciel
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : 1992 Modification à la volumétrie verticale du bâtiment. Ajout d'un ou de plusieurs étages au bâtiment.
Ajout de deux étages.
Travaux 2 :
Date des travaux : vers 1997
Travaux de restauration pour lesquels une subvention a été versée.
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1995-04-26) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-12-8750-00
Propriété
:
0040-12-8750 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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