Année de consolidation mais non d'épanouissement, 1873 est néanmoins importante pour la bourse de Montréal. Les courtiers, concentrés le long des rues Saint-François Xavier et Saint-Sulpice, vendent et achètent les actions et les obligations entre eux. La plupart du temps, ils agissent au nom de clients, mais il y a aussi la simple spéculation à leur propre compte. Ainsi, le crédit bancaire joue un rôle prépondérant et le coût élevé de l'argent reflète la situation précaire. Au début de l'année, les importations de textile sont nettement à la baisse, moins 23 % par rapport à 1872. Certes, on a échappé belle une inondation spectaculaire au mois d'avril, mais l'incertitude grandissante entourant le contrat du Canadien pacifique et la difficulté de placer toute l'émission de la banque de Montréal font du printemps une saison plutôt difficile. Un nombre élevé de faillites au début de l'été mine la confiance et les taux sur les prêts boursiers frôlent 14 %. Seules la reconversion massive du Grand Tronc et l'annonce des récoltes abondantes permettent un léger regain à la bourse. Heureusement, à la mi-septembre, les cotes bancaires résistent bien la grande nouvelle de la faillite de Jay Cooke & Compagnie à New York. Chose importante, car 21 des 63 titres échangés à la bourse sont des titres bancaires.
L'activité boursière montréalaise remonta au début des années 1830s quand les courtiers se rencontrèrent au café d'Asa Goodenough rue Saint Paul, le célèbre Exchange Coffee House. En 1842, une association des courtiers d'actions et de produits forma, laquelle devient plus formelle en 1863 avec la création d'un conseil de supervision qui fixe, notamment, les tarifs. En 1872, ce conseil se nomma le Montreal Stock Exchange et deux ans plus tard la bourse obtient sa charte provinciale.
La progression de la bourse de Montréal se voit dans la montée du prix d'être membre. De mille dollars en 1874 elle grimpe à 12 000 $ en 1900 et atteindra le sommet de 225 000 $ en 1929. Dépassée par la bourse de Toronto au cours des années 1930, la bourse de Montréal fermera ses portes en 1999.
CIN,-vii-259, MT -vi - 650, 775, 868, 913, 943, 1032-33, 1087, 1159 MT-vii-6, 37, 54, 198, 252, 278, 299, 302, 325, 419, 440, 561-2
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