En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Ce bâtiment fait partie de l'ensemble suivant :
Édifice Jacques-Viger Histoire de l'ensemble Ensemble comprenant une gare-hôtel construite en 1896-1898 et un bâtiment attenant dans laquelle est transférée la gare en 1911. Les deux bâtiments, bien séparés à l'origine, sont réunis en un seul édifice en 1954-1955. La Ville de Montréal transforme alors l'ensemble en immeuble de bureaux.
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Histoire du bâtiment
La gare-hôtel Viger est construite entre 1896 et 1898 par le Canadien Pacifique d’après les plans de Bruce Price, l’architecte du château Frontenac à Québec (1892-1893). Pour construire cet imposant édifice, le Canadien Pacifique cède trois importantes propriétés à la Ville de Montréal, tandis que celle-ci exproprie 35 lots entre 1893 et 1895 pour la construction de la gare-hôtel. Des dizaines de bâtiments sont détruits pour le projet, dont de nombreuses maisons. Ce qui reste alors du square Dalhousie est également rasé. Le nom de l’édifice fait d’abord référence à Denis-Benjamin Viger, un célèbre politicien du XIXe siècle. Il est renommé édifice Jacques-Viger en 1957 en l’honneur de l’ancien maire de Montréal.
L’édifice accueille ses premiers voyageurs en août 1898. La gare et de nombreux services pour les passagers occupent le rez-de-chaussée. Au premier étage est aménagé un restaurant spacieux qui offre à ses clients l’accès à une large terrasse donnant sur la rue Craig (actuelle rue Saint-Antoine). Les 88 chambres de l’hôtel sont réparties dans les étages supérieurs.
Une dizaine d’années après son ouverture, la gare-hôtel Viger ne suffit déjà plus aux besoins. En 1911-1912, le Canadien Pacifique déménage la gare dans un bâtiment attenant de deux étages qu’il a fait construire le long de la rue Berri (gare Berri). À partir de ce moment, l’édifice sert uniquement d’hôtel, des travaux ayant lieu à cette fin en 1912-1913. La longue galerie située à l’étage au-dessus du portique est alors fermée et fenêtrée; une adjonction est construite à l'arrière.
En 1935, l’hôtel Place-Viger ferme ses portes malgré la vive opposition de politiciens et de gens d’affaires de l’est de Montréal. De 1939 à 1950, l’édifice Viger est occupé par le gouvernement canadien qui l’utilise à des fins militaires, puis pour y loger d’anciens combattants. La Ville de Montréal achète l’édifice en 1952, un an après que la gare voisine ait ses activités. À la suite d’importants travaux de rénovation effectués en 1954-1955, la Ville de Montréal y installe certaines divisions administratives qui occupent tout l’édifice jusqu'en 2006. Elle cède ensuite l’immeuble à des promoteurs immobiliers.
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Partie centrale de l'édifice. Gilles Lauzon, 2012
Un chapiteau de pilastre de la galerie complétée en 1912. Gilles Lauzon, 2012
L’ancienne gare-hôtel Viger est située à l’extrême nord-est du Vieux-Montréal face au square Viger, jadis prestigieux, au pied de ce qui était l’axe bourgeois francophone de la ville. L’édifice en brique et en pierre grise de Montréal (calcaire), de plan allongé quasi rectangulaire, comporte plusieurs corps de bâtiments. Une large tour ronde de six étages (incluant le rez-de-chaussée), coiffée d’un toit conique domine l’édifice. Six autres corps de bâtiment, répartis symétriquement des deux côtés, comptent chacun trois ou quatre étages ainsi qu’un ou deux étages de comble sous des toits en pente raide à deux versants et à croupes.
L’archétype d’un château s’impose à l’esprit avec évidence. La symétrie de la composition volumétrique et la régularité rythmique – complexe mais réelle – des ouvertures sont d’esprit classique et peuvent être associées aux châteaux de la Loire construits à la Renaissance française; ce constat s’applique également aux arcs en anse-de-panier du rez-de-chaussée et aux pilastres du niveau suivant. Pourtant, la composition étant généralement vue de biais, elle semble asymétrique, ce qui contribue au caractère pittoresque que créent les hauts toits à pente raide, les grandes cheminées, les lucarnes en pavillon et les nombreuses tourelles en surplomb. Les bandeaux de pierre non moulurés qui séparent les étages en brique, de facture classique plus moderne, se font discrets dans ce « style des anciens châteaux français adapté aux besoins d’aujourd’hui », comme l’affirmait l’architecte Bruce Price au sujet du Château Frontenac.
Ce style « château » devient rapidement une sorte de label architectural des hôtels du Canadien Pacifique. Même sans cette étiquette, les deux longues galeries superposées, les nombreuses fenêtres et lucarnes, de même que la riche complexité de la composition annoncent un grand hôtel. Rien dans l’apparence de l’édifice ne suggère toutefois d’emblée une gare, si ce n’est peut-être la longue galerie du rez-de-chaussée, ouverte à l’origine, qui constituait un portique dépassant sans doute les besoins hôteliers.
L’arrière de l’édifice en 2012. Gilles Lauzon, 2012.
La portion de l'édifice qui servait de gare est rénovée et intégrée à la partie servant d'hôtel. Aussi, la galerie-terrasse est fermée afin d'agrandir le restaurant. Une adjonction étroite est aussi construite à l'arrière. Ces travaux ont lieu après que le Canadien Pacifique ait transféré sa gare dans le bâtiment de la rue Berri (Gare Berri).
Travaux 2 :
Date des travaux : 1954-1955 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Transformation de l'édifice en immeuble de bureaux. La structure même de l'édifice est remplacée, des poutres d'acier étant substituées aux murs porteurs, et toutes les arcades du rez-de-chaussée sont murées et fenêtrées.
Concepteur :
Donat Beaupré (architecte)
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Ville de Montréal (propriétaire de 1950 à 2006) Propriétaire-occupant. La Ville de Montréal occupe l'édifice jusqu'en 2006.
Locataires :
Gouvernement du Canada (locataire de 1939 à 1950) De 1939 à 1941, le ministère de la Défense nationale installe un
centre d'inspection médicale pour les militaires. De 1941 à 1946, on transforme l'édifice en entrepôt pour la marine marchande britannique. Enfin, de 1946 à 1950, l'édifice abrite 47 familles d'anciens combattants.
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1995-04-26) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans les catégories suivantes :
Immeuble de valeur patrimoniale exceptionnelle (juridiction municipale)
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Square Viger (juridiction municipale)
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)