Représentation de l’état de la maison avant et après les modifications de la fin du XIXe siècle. Beaupré et Michaud, architectes. Le Vieux-Montréal, Les oeuvres du temps, 1991
Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire.
vers 1750 (entre 1743 et 1758)/ vers 1810 / vers 1875 / 1986
Plans de localisation
:
Caractères physiques :
Nombre d'étages : 1½ l'étage de comble est compté comme une moitié d'étage
Matériau dominant : bois
Type de toit principal : à deux versants
Pour plus d'information sur les caractères physiques du bâtiment, veuillez consulter le relevé des
caractères physiques.
Pierre
:
Soubassement et cheminée : moellons de pierres des champs et de calcaire , bruts ou équarris; pierres de divers types tirées du sol meuble, et pierre calcaire tirée de sites d'exploitation.
Histoire du bâtiment
En 1743, Joseph Brossard reçoit une parcelle de la terre familiale en récompense des « bons services » rendus à sa mère pendant son veuvage. Il construit peut-être la maison aussitôt, ou à tout le moins vers 1750, car on la mentionne pour la première fois en 1758 lors de la cession de la propriété à son frère Denis. Il y avait des maisons rurales dans ce secteur depuis le XVIIe siècle, mais la construction de celle-ci fait partie, au milieu du XVIIIe siècle, du développement d’un petit faubourg hors de la ville fortifiée, à partir de cette base campagnarde ancienne. Les Brossard conservent la maison jusqu’au début du XIXe siècle.
Le menuisier Joseph Gauvin l'acquiert en 1805. Il n'occupe la maison que pendant cinq ans, après quoi elle est louée à des gens de petits métiers. La partie gauche de la maison, qui forme une seconde unité d’habitation nettement distincte, est probablement ajoutée vers 1810. Le revêtement de la maison est aussi sans doute refait à cette époque. L’apparence de la maison, désormais transformée en deux unités d’habitation adjacentes, est de nouveau profondément transformée vers 1875 alors que le toit à deux versants est remplacé par un étage entier ayant un brisis à l’avant et un toit en pente légère, presque plat, vers l’arrière. Sans doute au même moment, la façade est recouverte de brique au rez-de-chaussée. La propriété appartient alors à la fille de Joseph Gauvin, Marie-Elizabeth-Eléonore, épouse de l'architecte John Ostell. Jusqu’en 1924, la propriété est transmise par héritage, la même famille continuant à en tirer des revenus de location, ce que font aussi les propriétaires suivants.
Classée monument historique en 1983, la maison est acquise en 1985 par Gaétan B. Trottier et Ronald Dravigne qui la restaurent complètement. L'étage supérieur recouvert d’un toit plat est remplacé par un étage de comble avec un toit à deux versants, à l’ancienne. En 2010, la maison était toujours habitée par des locataires.
Architecture
L’implantation en léger retrait par rapport à la rue témoigne de son origine à la fois rurale et faubourienne. Ce constat s’applique tout autant au carré de bois, aux fondations et aux cheminées en moellons, ainsi qu’au toit à deux versants sans murs coupe-feu. Sous le revêtement restauré, le carré en pièces sur pièces de la partie droite et celui en madriers de la partie gauche trahissent les deux époques de la construction.
La distribution des ouvertures en façade est la même qu’avant la restauration et, de ce fait, possiblement la même qu’à l’origine. Son aspect asymétrique et irrégulier reflète probablement des considérations d’ordre pratique, la configuration particulière observée ici pouvant être éventuellement située à la fois par rapport aux autres maisons de faubourg (généralement disparues) et par rapport aux petites maisons rurales mieux connues. Le reste de la composition provient de la restauration et témoigne de la volonté de représenter une maison du XVIIIe, comme en font foi l’emploi de planches verticales – plutôt que des planches à clins horizontales courantes au début du XIXe –, ainsi que les fenêtres à vantaux et à petits carreaux.
Les deux portes visibles en façade indiquent bien la présence des deux unités d’habitation présentes depuis l’agrandissement du début du XIXe siècle. Il n’est pas certain par ailleurs que les lucarnes aient été courantes sur les petites maisons de bois construites en milieu rural au XVIIIe siècle ou sur les maisons de faubourg au début du XIXe.
Construction initiale
Date de construction :
vers 1750 (entre 1743 et 1758)
Propriétaire constructeur
:
Joseph Brossard (cultivateur) (propriétaire du 1743-10-20 au 1758-03-17)
Commentaire sur la construction
Partie droite de la maison.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
résidence unifamiliale
Fonction(s) générale(s) :
habitation
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : vers 1810 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
Adjonction à gauche du bâtiment d’origine, qui transforme la maison unifamiliale en deux unités de logement, chacune ayant sa cheminée. La date approximative de ces travaux et leur attribution à Joseph Gauvin sont des hypothèses hautement plausibles.
Travaux 2 :
Date des travaux : vers 1875 Modification à la volumétrie verticale du bâtiment. Ajout d'un ou de plusieurs étages au bâtiment. Disparition d'une toiture en pente ou mansardée. Transformation majeure de la façade.
Façade recouverte de brique au rez-de-chaussée. Remplacement du toit à deux versants par un étage coiffé d’un toit presque plat et d’un brisis pentu en façade.
Travaux 3 :
Date des travaux : 1986 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment. Restauration ou recyclage du bâtiment.
On restaure la maison en démolissant l'étage ajouté et en la couvrant d'un toit à deux versants.
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Denis Brossard (cultivateur) (propriétaire du 1758-03-17 au 1786-10-17)
Joseph Gauvin (menuisier) (propriétaire du 1805-12-16 à 1844) Gauvin décède en 1844 et sa succession demeure propriétaire jusqu'au 4 février 1924.
Gaétan B. Trottier et Ronald Dravigne (propriétaire à partir du 1985-09-20) Ces propriétaires ont fait les travaux de restauration.
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1995-04-26) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0041-50-7645-00
Propriété
:
0041-50-7645 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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