L'édifice en 1891. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Dominion illustrated. Special number devoted to Montreal the commercial metropolis of Canada, 1891. p. 174.
En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
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Histoire du bâtiment
En 1890, l’important homme d’affaires William Watson Ogilvie achète cette propriété et fait construire l'immeuble. Ce bâtiment, oeuvre de l’agence d’architectes Hutchison and Steele, remplace trois magasins construits vers le milieu des années 1850. Fait inusité, une partie de la façade d’un ancien magasin-entrepôt, donnant sur la rue du Port, est intégrée à la nouvelle construction. Il faut attendre l’année 1903 avant que le bureau d’architectes Hutchison and Wood en harmonise la façade avec le reste du bâtiment, la configuration des entrées secondaires étant modifiée pendant ces travaux – il y avait deux entrées, remplacées par une seule nouvelle.
L’édifice est conçu pour loger les bureaux de la Ogilvie Milling Company, l’entreprise de la famille Ogilvie qui domine l’industrie meunière au Canada et qui est en voie de devenir la plus importante minoterie du Dominion. L’Ogilvie Milling Company, devenue la Ogilvie Flour Mills Company en 1902, occupe entièrement l’édifice jusque dans les années 1930, puis s’en départit en 1946. Jusqu'aux années 1960, l'immeuble est occupé par des agences gouvernementales, puis par des entreprises qui louent des locaux pour leurs bureaux ou vendent en gros au rez-de-chaussée.
En 1967-1968, une partie des étages supérieurs est convertie en logements, tandis qu'un syndicat de mariniers s'installe pour plus de 20 ans. L'usage résidentiel est élargi dans les années 1970 et 1980 et des commerces et organismes liés aux arts s'installent en plus du syndicat. Une agence d'architectes s'installe en 1994 au rez-de-chaussée où les boiseries sont alors mises en valeur.
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L’édifice occupe la totalité d’un lot d’angle qui permet l’exposition de deux façades sur rues , près du port et non loin du canal de Lachine. Grossièrement rectangulaire, l’édifice en pierre de taille de trois étages (incluant le rez-de-chaussée) est coiffé d’un toit plat. Il se distingue par une tourelle d’angle à toit conique qui épouse l’angle aigu du lot. Les murs mitoyens qui séparent l'immeuble des voisins sont en pierre aux premiers étages et en brique au troisième.
La tour d’angle, dans laquelle s’inscrit le portail principal, domine la composition de l’édifice en reliant les deux façades qui comprennent respectivement sept et six travées de fenêtres. Un corps de moulure sépare horizontalement le rez-de-chaussée de la partie supérieure, alors que le traitement des fenêtres varie d’un étage à l’autre et qu'une imposante corniche couronne les élévations. La tour, par sa configuration et ses détails, en particulier ses petites fenêtres cintrées et son toit conique, donne un caractère médiéval néo-roman à l’édifice. Les encadrements moulurés des ouvertures du rez-de-chaussée, aux angles adoucis, peuvent y contribuer également, bien qu'on en trouve aussi des exemples dans la Renaissance française. Les arcs en plein-cintre du portail et de l’étage supérieur peuvent aussi rappeler l’architecture romane, mais leurs extrados en escalier seraient plutôt inspirés de la tradition classique, comme d’ailleurs l’apparence générale du cordon et une partie de la corniche débordante. La partie inférieure de cette dernière tient toutefois plus des mâchicoulis médiévaux que des modillons classiques. Cet édifice présente en somme un décor architectural éclectique, à dominante néo-romane, très « 1890 », mais avec une rare sobriété.
Les larges ouvertures du rez-de-chaussée évoquent le caractère public de locaux occupés par une entreprise ayant parfois un contact direct avec sa clientèle (Ogilvie Milling Company), l'entrée située dans la tour d'angle y contribuant également. Une ancienne entrée secondaire, encore visible sur la rue du Port, a sans doute été condamnée en 1903 au profit d'une autre entrée à l'extrémité de cette façade, qui donne toujours accès aux étages supérieurs.
Architecture intérieure
Dans le vestibule sous la tour d'angle, la mosaïque du plancher affiche fièrement le nom du propriétaire d'origine, W.W. Ogilvie, tandis que les murs sont recouverts de lambris de marbre et de bois. Dans le vaste local (privé) auquel ce vestibule donne accès, les planchers, les murs et le plafond sont en bois verni, de différentes teintes. Des lambris de planchettes divisés par des moulures ainsi que des panneaux et des corniches moulurés contribuent au décor, tandis que des colonnes de fonte supportent les poutres revêtues de boiseries décoratives. L’usage actuel de ce vaste local n’est pas sans rappeler la vocation d’origine, puisqu'il combine bureaux de travail et l'accueil des clients.
L'édifice en 1998. photographie Denis Tremblay, 1998
Hutchison and Steele (agence d'architectes) Informations concernant la carrière du concepteur
Propriétaire constructeur
:
William W. Ogilvie (homme d'affaires) (propriétaire du 1890-06-27 à 1900) Informations biographiques disponibles pour l'année 1895 Propriétaire-occupant (Ogilvie Milling Company). William W. Ogilvie est en fait propriétaire de l'immeuble depuis son adjudication (vente aux enchères) en mars 1890. William W. Ogilvie décède en 1900.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
administration d'entreprise
Fonction(s) générale(s) :
bureaux
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : 1903 Transformation majeure de la façade.
Harmonisation d'une partie de la façade sur la rue du Port. Une entrée condamnée et modifications probables de l'organisation intérieure.
Concepteur :
Hutchison and Wood (agence d'architectes) Informations concernant la carrière du concepteur
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Ogilvie Flour Mills Company (minoterie) (propriétaire du 1900-07-09 au 1946-12-12) Informations disponibles pour l'année 1915 Propriétaire-occupant jusqu'aux années 1930. De 1900 à 1902, la compagnie porte le nom de Ogilvie Milling Company.
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants :
Situé dans le site patrimonial du Lieu de fondation de Montréal (classé). Anciennement un site historique et archéologique classé (1999-03-04) (juridiction provinciale)
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-40-9905-00
Propriété
:
0040-40-9905 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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